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ESG : ne négligez pas la gouvernance

L'association Administrateurs professionnels indépendants associés (APIA) a organisé une matinée dédiée à la performance durable des entreprises. L'occasion d'aborder l'apport de la gouvernance aux questions environnementales et sociales.

Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à
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ESG : ne négligez pas la gouvernance

L'ESG est un acronyme de plus en plus répandu dans le monde des entreprises. Mais il se réduit bien souvent à ses composantes sociales et environnementales ("S" et "E"), laissant de côté le « G », c'est-à-dire la gouvernance. Heureusement, on peut compter sur l'association Administrateurs professionnels indépendants associés (APIA) pour remettre cette composante au coeur des débats : ce fut chose faite lors d'une matinée organisée par l'association sur le thème de la performance durable des entreprises, et notamment des PME et ETI.

Nécessaire conviction du dirigeant

Cette matinée fut l'occasion de parler de nombreux sujets ayant trait à la performance durable. Il fut question d'entreprise à mission, de diversité, d'achats responsables, de financements... Tout le monde s'est accordé sur la nécessité de changer dès aujourd'hui pour ne pas disparaître demain, le marché ayant des attentes de plus en plus fortes en matière de RSE, que ce soit les clients, les investisseurs et même les collaborateurs.

Parmi les solutions proposées pour que ces sujets de durabilité contribuent à la performance des entreprises, a rapidement émergé la nécessité d'authenticité. « Il y a un vrai travail de conviction à mener. Au-delà de la simple prise de conscience, il faut se demander comment oeuvrer au quotidien pour changer ses pratiques », a déclaré Arnaud Gangloff, président de Kea & Partners, qui a insisté sur la nécessité de l'engagement du directeur général pour porter cette durabilité plus loin. « Un projet d'entreprise à mission ne marche que s'il est porté par le dirigeant. La sujet de la conviction est primordial », a approuvé Arnaud Naudan, président de BDO France.

Un comité de mission pour stimuler

Cette conviction du dirigeant de vouloir rendre son entreprise plus durable est d'autant plus importante que les investisseurs la prennent en compte dans leurs critères. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre Jean-Baptiste Champeau, directeur de participations chez Crédit Mutuel Equity : « Notre grille de lecture, plutôt que de cocher toutes les cases du green, est la volonté du dirigeant à se transformer », précisant que l'actionnaire joue ensuite son rôle d'accompagnement.

La gouvernance devient donc primordiale, non seulement pour instituer la volonté de transformer l'entreprise mais aussi et surtout pour mettre en place des actions : le temps n'est plus à la simple prise de conscience, il faut agir ! « Il y a beaucoup de bonnes volontés, il faut les stimuler. Et je pense que cette stimulation doit venir du haut : des normes, des investisseurs et de la gouvernance », a souligné Arnaud Gangloff, conseillant de mettre en place un comité de mission dans son organisation, même si l'entreprise n'est pas une entreprise à mission. Un comité de mission qui fait intervenir toutes les parties prenantes de l'entreprise et qui permet de la stimuler sur ces thèmes RSE.

Le rôle des adminsitrateurs indépendants

La matinée étant organisée par l'APIA, la place des administrateurs indépendants devait nécessairement être évoquée. C'est Michel Sapranides, fondateur et gérant du groupe Sigma Technologies mais aussi administrateur indépendant, qui a ouvert le bal : « Au sein des petites entreprises, l'engagement RSE est là mais il n'est pas structuré et la gouvernance est quasi inexistante. L'apport d'un administrateur indépendant dans une PME est de ce point de vue intéressant ».

En effet, un administrateur indépendant permet non seulement de convaincre les dirigeants qui ne le sont pas à changer mais aussi et surtout d'accompagner ceux qui veulent changer et qui ne savent pas comment le faire. « Un administrateur indépendant va sensibiliser, challenger mais aussi apporter de bonnes idées venant de l'extérieur », a résumé Isabelle Delarbre, vice-président de l'APIA, en conclusion de cette matinée. Ce sera le mot de la fin.

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