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Les marges des entreprises françaises résistent malgré un contexte économique incertain

Les dernières données publiées par la Banque de France révèlent une tendance encourageante pour l'économie française : le taux de marge des entreprises reste élevé en 2024, s'établissant à 32,2% en moyenne sur l'année. Dans un contexte de crise, ce niveau se situe même au-dessus de celui pendant la crise sanitaire. Explications.

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Les marges des entreprises françaises résistent malgré un contexte économique incertain
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Dans les dernières données économiques publiées la semaine du 11 juin par la Banque de France, le taux de marge des entreprises est resté plutôt stable voire au-dessus du niveau avant la crise Covid. Bien qu'en léger repli de 0,6 point par rapport à 2023, ce niveau se situe à 32,2 % significativement au-dessus de la moyenne d'avant la crise sanitaire fixée à 30,7 % sur la période 2009-2019.

Des disparités sectorielles persistantes

Cette performance globale cache cependant des disparités sectorielles marquées. En 2024, le taux de marge a été particulièrement soutenu par les secteurs de l'énergie et des services de transport, tandis que dans les autres branches d'activité, il est resté proche de son niveau de 2019. Selon les projections de la Banque de France, ce taux devrait légèrement fléchir en 2025 pour s'établir à 32 %, avant de connaître une reprise les années suivantes.

Un environnement économique contrasté

L'année 2024 a été marquée par plusieurs défis pour les entreprises françaises. Confrontées à un reflux rapide de l'inflation, elles ont rencontré des difficultés à répercuter les hausses de prix sur leurs clients, ce qui a pesé sur les valeurs ajoutées. Cependant, cette pression a été partiellement compensée par un ralentissement de la hausse des rémunérations. Les augmentations salariales se sont en effet modérées et les primes de partage de la valeur ont été moins fréquentes.

Le rôle clé de la baisse des impôts de production

Dans le communiqué, la Banque de France identifie la baisse des impôts de production comme l'un des principaux facteurs expliquant la solidité des marges. Cette politique, initiée en 2020 dans le cadre de la « politique de l'offre » du gouvernement, visait à renforcer la compétitivité des entreprises françaises. Bien que ces impôts restent plus élevés qu'ailleurs en Europe, leur poids dans le PIB est passé de 3,7 % à 3,3 % entre 2019 et 2023. Malgré un ralentissement de cette dynamique en raison des contraintes budgétaires, cet allègement fiscal a contribué à soutenir durablement la rentabilité des entreprises.

Des marges solides pour soutenir l'investissement futur

L'institution financière considère ce niveau élevé des marges comme un signe positif, indiquant que les entreprises françaises conservent une capacité d'investissement qu'elles pourront mobiliser lorsque l'incertitude actuelle se dissipera. En effet, le contexte économique et politique récent, marqué par la dissolution de l'Assemblée nationale, les changements de gouvernement et la guerre commerciale initiée par les États-Unis, a conduit de nombreux chefs d'entreprise à geler ou reporter des projets d'investissement.

Perspectives d'investissement prudentes

En 2024, l'investissement a reculé de 1,6 %, et selon les prévisions de la Banque de France, il ne devrait pas connaître de reprise avant 2026, malgré la baisse des taux d'intérêt. Cette prudence s'explique par le climat d'incertitude persistant, qui pousse les entreprises à adopter une approche attentiste.

La résilience des marges des entreprises françaises en 2024 constitue un atout majeur pour l'économie nationale. Malgré un environnement marqué par l'incertitude, cette solidité financière offre aux entreprises la capacité de relancer leurs investissements dès que le contexte le permettra, soutenant ainsi la croissance future.

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