Délais de paiement : un fléau de 15 milliards pour les entreprises
Le dernier rapport de l'Observatoire des délais de paiement a dévoilé ses chiffres, avec un retard moyen de 13,6 jours en 2024. Des conséquences majeurs pour la trésorerie des entreprises, notamment des PME. Des sanctions sont envisagées par Bercy. Détails.

En 2024, seules 46 % des entreprises hexagonales ont réglé leurs factures dans les temps, un chiffre en baisse de 4 points, dévoile l'Observatoire des délais de paiement dans son dernier rapport. En effet, si les fournisseurs payaient leurs factures dans les temps, les PME françaises auraient pu disposer d'un supplément de trésorerie de 15 milliards d'euros.
Les PME les plus touchées
L'aggravation des délais de paiement touche principalement les petites structures. En 2024, les grandes entreprises maintiennent leur position de mauvais payeurs, avec des retards pouvant atteindre 18 jours dans les organisations employant plus de 1 000 salariés. Plus préoccupant, la proportion des retards importants (dépassant 30 jours) ne cesse de croître.
Seulement une entreprise sur deux parmi les grands groupes respecte un délai de moins de 60 jours. Les PME et microentreprises restent disciplinées, avec plus de deux PME sur trois qui paient leurs fournisseurs en moins de 60 jours.
Impact financier de la trésorerie
L'impact financier de ces retards est considérable, pénalisant la trésorerie des PME et microentreprises à hauteur de 15 milliards d'euros détaille le rapport, un montant colossal qui handicape leur capacité d'investissement et leur résilience économique.
Le rapport souligne toutefois des progrès dans le secteur public, mais aussi des écarts persistants. L'État améliore ses délais, avec un paiement moyen en 14,2 jours et 90 % des règlements effectués en moins de 30 jours. Les collectivités locales progressent, mais des disparités territoriales subsistent. Les établissements publics de santé voient leurs délais se dégrader, avec 63,4 jours en moyenne en métropole et jusqu'à 121,5 jours en Outre-mer, bien au-delà du délai réglementaire.
Des sanctions à venir
Face à cette situation, Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises et de l'Économie sociale et solidaire, a annoncé vouloir durcir les mesures. La DGCCRF a déjà enregistré une hausse de 18,5 % des anomalies détectées. La ministre propose d'augmenter le plafond des amendes, pouvant aller jusqu'à 1 % du chiffre d'affaires mondial des entreprises en infraction. « Les PME sont les premières à payer et les dernières à être payées. Ces retards de paiement représentent 15 milliards de trésorerie bloquée, au détriment des plus petites entreprises. Ce n'est pas normal. Nous devons agir, c'est une question de justice économique », a précisé la ministre dans un communiqué.
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