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Comment bien investir son excédent de trésorerie ?

Au-delà du traditionnel dépôt à terme, qui permet de capter des rendements autour de 4 à 5 %, les possibilités de placements de trésorerie sont multiples. La Sicav monétaire, les titres de créances négociables et les fonds obligataires restent tout aussi pertinents.

Publié par Mallory Lalanne le | Mis à jour le
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Comment bien investir son excédent de trésorerie ?

Si la hausse des taux est une mauvaise nouvelle pour les emprunteurs (six hausses de taux en 9 mois), les épargnants et les entreprises qui disposent de trésorerie peuvent à l'inverse tirer profit de ce nouveau cadre rémunérateur installé par la BCE. « Dans un contexte de remontée rapide des taux, il convient de bien réexaminer son compte à vue, qui reste lui souvent non rémunéré, tout en restant dans le cadre réglementaire du cash equivalent imposé par les normes comptables internationales IFRS 7», souligne Warren Bellaloum, vice-président de la commission placements de l'Afte. La notion d'équivalent de trésorerie est une question clé pour les trésoriers et les directeurs financiers. Ce standard comptable définit dans quelle mesure un actif financier peut être assimilé à de la trésorerie. « Il faut privilégier les produits liquides, aisément convertibles en un montant de trésorerie précis et peu sensibles au risque de changement de valeur pour être compatible cash equivalent », ajoute Warren Bellaloum.

Le dépôt à terme et la Sicav

Parmi ces produits : le dépôt à terme, qui permet de capter des rendements autour de 4 à 5 %, avec des échéances qui peuvent aller de 3 à 5 ans, et offrant des portes de sortie à 32 jours. « Ces produits sont à taux fixes et variables, ce qui permet d'accompagner les futures hausses de taux », explique Warren Bellaloum.

Autre placement court terme et sécurisé possible : le compte courant rémunéré, qui peut procurer une rémunération qui va tourner autour de 3%.

La Sicav monétaire est aussi particulièrement appréciée des entreprises. On constate sur ces produits des rendements de 0,60% en moyenne (depuis début janvier à fin mars). Toutefois les prévisions actuelles sur un an glissant sont comprises entre 3 et 4% pour les meilleurs produits. Ces supports sont adaptés pour placer des excédents de trésorerie ou des capitaux en attente d'investissement, sur des durées de placement courtes car totalement disponibles. Les fonds monétaires présentent un risque faible (SRRI 1) et une performance qui cherche à surperformer le taux de dépôt de la BCE (swap 1 an de l'€STER estimée à +3,75%). « L'entreprise confie son argent à un OPC, un Organisme de Placement Collectif, qui permet à l'investisseur de devenir actionnaire de la Sicav. L'un des avantages de cet outil repose sur la mutualisation des risques et leur liquidité », détaille Stéphanie Gagnier, directrice générale adjointe de Nortia, marketplace multi-spécialistes de solutions patrimoniales au service des CGP.

Parmi les autres placements à court et moyen terme : les titres de créance négociables (ex NEU CP qui offrent sur un mois 3% de rendement en moyenne ou les EMTN de 12 mois et plus, qui sont remboursables à l'échéance par l'émetteur bancaire), essentiellement utilisés dans le but d'investir et de rémunérer les excédents de trésorerie des entreprises. « Ce sont des produits intéressants assez rémunérateurs et liquides mais il existe un risque, car ils peuvent sortir du monde du cash equivalent selon la maturité du support », pointe Warren Bellaloum.

Des placements à plus long terme

Si toutefois certaines entreprises veulent chercher un peu plus de rendement avec des maturités plus longues -entre un et cinq ans-, il est possible de se tourner vers les fonds obligataires datés, qui peuvent offrir des rendements entre 4 et 8% annualisés selon les produits. « Ces fonds présentent un SRRI compris entre 2 et 5, ce qui permet d'adapter la sélection en fonction du type d'investisseur et de son besoin. Certains produits, investissant sur de l'investment grade (notation supérieure à BBB- selon l'échelle de Standard & Poor's), sont adaptés à une clientèle plus retail. En échange d'un positionnement sur des obligations plus risquées, notées high yield, il est également possible d'aller chercher des rendements plus importants. Beaucoup de fonds datés ont été lancés depuis septembre 2022, ce qui permet d'avoir un choix large et de s'adapter à chaque typologie de clients », commente Stéphanie Gagnier.

Autres classes d'actifs : les produits structurés, qui profitent eux aussi de la hausse des taux. Les solutions plébiscitées pour la gestion de trésorerie d'entreprise sont les produits à capital garanti, permettant une protection totale du capital investi hors risque de défaut de l'émetteur du produit. Certains acteurs proposent également des produits légèrement plus dynamiques, avec des durées de vie plutôt courtes (entre 3 et 5 ans), délivrant des coupons automatiques chaque année (de l'ordre de 3 à 5% par an) et avec une barrière de protection du capital à -70% (le niveau du sous-jacent peut descendre à 30% maximum de son niveau de constatation initiale).

Toutes ces solutions peuvent être logées dans des contrats de capitalisation. Véritable « couteau-suisse patrimonial », il est possible d'ouvrir ces contrats pour ses placements de trésorerie notamment sur les fonds euro (capital garanti), délivrant des rendements prévisionnels pouvant aller jusqu'à 4,75% voire 5,75% avec les offres bonus actuelle (accessible si la poche UC - Unités de compte - atteint un certain seuil). « L'avantage du contrat de capitalisation, c'est qu'il n'y a pas de fiscalité réelle, comme c'est le cas sur un compte titres où la fiscalité latente est imposée à l'impôt sur les sociétés chaque année, mais forfaitaire. En clair, on soumet à l'IS un rendement forfaitaire du contrat décorrélé du rendement réel », explique Benoît Berchebru, directeur de l'ingénierie patrimoniale de Nortia. Quel que soit le montant de la trésorerie à placer et la durée d'immobilisation envisagée, il est important de diversifier ses placements afin de limiter les risques.

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