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Trésorerie des grandes entreprises et ETI : une stabilité en trompe-l'oeil face aux tensions économiques

De nombreux signaux d'alerte se multiplient pour les directions financières, entre trésorerie d'exploitation en berne, allongement des délais clients, et incertitudes macroéconomiques croissantes. Les Daf devront surveiller étroitement l'évolution du contexte économique et adapter leur gestion de la liquidité avec réactivité. Détails.

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Trésorerie des grandes entreprises et ETI : une stabilité en trompe-l'oeil face aux tensions économiques
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Alors que les grandes entreprises et ETI françaises font face à des vents contraires économiques, l'enquête conjointe de l'AFTE, METI et Rexecode de mai 2025* révèle une situation contrastée entre résilience apparente et fragilités profondes.

Une dégradation marquée de la trésorerie d'exploitation

En mai 2025, le solde d'opinions des trésoriers sur la situation de la trésorerie d'exploitation chute brutalement à -12,2 %, soit une baisse de 17 points en un mois. C'est le niveau le plus bas enregistré depuis la crise Covid. Près d'un quart des entreprises (24 %) jugent leur trésorerie d'exploitation difficile, bien au-dessus de la moyenne historique de 16 %.

Une trésorerie globale étonnamment stable

Malgré cette détérioration, la trésorerie globale reste relativement stable avec un solde d'opinions de -2,7 %, proche de la moyenne de long terme. Cela reflète une certaine capacité d'absorption des chocs externes et internes récents par les grandes entreprises et ETI françaises.

Les délais de paiement clients atteignent un sommet

Les tensions s'accroissent sur les délais de paiement : 27 % des trésoriers signalent une augmentation récente des retards de leurs clients. Le solde d'opinions grimpe à des niveaux historiquement élevés, témoignant de la dégradation de la situation financière de certains clients.

Resserrement des délais fournisseurs : effet ciseaux redouté

À l'inverse, les délais de paiement fournisseurs se contractent (-11 points), indiquant une réduction du crédit interentreprises. Cette évolution défavorable du solde commercial (différence entre délais clients et fournisseurs) pourrait peser lourdement sur les tensions de trésorerie à court terme.

Matières premières et taux de change : des effets ambivalents

55 % des entreprises exposées aux prix des matières premières déclarent un impact négatif sur leur trésorerie. En parallèle, le taux de change euro/dollar est de mieux en mieux perçu : 44 % y voient un effet positif, porté par la stabilisation récente autour de 1,13 dollar pour un euro.

Financements : le recours au crédit bancaire prédomine

76 % des entreprises ont privilégié un financement bancaire en mai, et parmi elles, 23 % jugent les conditions plus favorables que d'ordinaire. Côté placements, les comptes rémunérés (39 %) et les dépôts à vue (32 %) restent privilégiés, traduisant une prudence face à l'incertitude.

Ralentissement économique : principale menace pour la trésorerie

Le focus de l'enquête met en lumière les principales craintes des entreprises pour 2025. Près de 80 % d'entre elles redoutent un ralentissement économique couplé à une baisse de la demande, et 67 % pointent les risques géopolitiques. Finalement, le contexte politico-économique national a déjà un impact. 57 % s'inquiètent des conséquences d'un resserrement budgétaire en France.

*Résultats de la dernière enquête de trésorerie auprès des ETI et grandes entreprises, qui s'est déroulée entre le 14 et le 21 mai 2025 sur l'appréciation des trésoreries à la fin du mois d'avril. Un peu plus de 1 200 trésoriers ont été interrogés, 94 d'entre eux ont transmis leurs réponses.

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