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DossierLa direction financière face au boom de croissance

Publié par Florence Leandri le

2 - Première croissance forte de l'entreprise, croissance externe... Des risques spécifiques

En matière de croissance, certaines situations présentent des risques plus particuliers. C'est le cas de la première forte croissance d'une entreprise, ou encore de la croissance externe.

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Selon David Brault, , fondateur et directeur associé d'Objectif Cash, la première forte croissance est la plus dangereuse car "elle requiert un scénario de contrôle, là où une entreprise qui a déjà connu cela peut s'appuyer sur des historiques et est en mesure de les mobiliser pour définir très vite si la commande entraîne un risque envers les autres clients, s'il existe un plan B". Le vrai impératif étant d'éviter de devenir le banquier de son client.

Crise de croissance, erreurs financières, crise de gestion: les écueils de la croissance externe

D'ailleurs, la croissance externe se révèle tout aussi dangereuse: si diverses études s'accordent pour conclure qu'entre 50% et 70% des opérations de fusions-acquisitions (M&A) débouchent sur un échec [comprendre, les objectifs du business model défini ne sont pas atteints], c'est bien la catégorie "primo-­acquéreurs" qui affiche le plus mauvais score. Gérard Broddes, consultant direction financière au sein de BDO France, dont l'essentiel des missions le conduit au sein d'entreprises réalisant entre 100 et 500 millions d'euros de CAHT, a une forte expertise sur les dangers de la croissance externe "plus rapide à réaliser que l'organique, mais beaucoup plus périlleuse en termes de cash".


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On peut perdre 50% de la valeur d'une acquisition en un an"
Gérard Broddes, consultant direction financière au sein de BDO France

Il identifie trois hypothèses larges de zone de danger: la crise de croissance avec chute de rentabilité, les erreurs financières (comme de faire reposer ses acquisitions sur le seul autofinancement) et la crise de gestion qui voit les stocks s'envoler et le DSO dans la foulée. Quant à la première hypothèse, celles d'une croissance externe comportant des déviances qui apparaissent très rapidement -quelques mois après le closing- , elle requiert une pleine maîtrise de tous les paramètres, "une forme de cost killing mais à plus long terme", résume Gérard Broddes, une harmonisation des SI et une course à la rentabilité "car la croissance externe comporte deux gros risques; celui de la perte de clientèle, pour un tiers des cas en moyenne, et celui de ralentissements liés à la diversité des cultures d'entreprises. On peut perdre 50% de la valeur d'une acquisition en un an". Sans parler de l'historique que l'on récupère et qui peut présenter des vices cachés. "Le schéma classique: le CA augmente, le BFR aussi alors que le fonds de roulement s'amenuise", résume Gérard Broddes.


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