Recherche

Comment les directions finances de Renault et Savencia ont créé de la valeur grâce aux solutions ERP ?

La transformation de la fonction finance devient un enjeu de premier ordre dans les entreprises. A travers elle, l'ensemble des fonctions métiers est embarqué dans un change management. Comment les outils ERP accélèrent ce processus ?

Publié par Christina DIEGO le | mis à jour à
Lecture
6 min
  • Imprimer
Comment les directions finances de Renault et Savencia ont créé de la valeur grâce aux solutions ERP ?
Getting your Trinity Audio player ready...

Lors de l'événement parisien « BeyondTheBlack » organisé par BlackLine ce 19 juin, la transformation digitale des directions financières a occupé la plupart des débats. Guillaume Tudoux, Directeur SSC Finances du groupe Savencia et Raphael Bougeot, directeur de la conformité financière du Groupe Renault ont partagé leurs visions et expériences sur l'utilisation des solutions d'automatisation ERP dans leurs reporting au quotidien.

La direction financière, le socle de toute transformation

Pour Guillaume Tudoux (Savencia), il est primordial que cette transformation digitale soit portée par la direction financière. « L'objectif principal consistait à établir un socle solide, articulé autour de trois piliers essentiels : les ressources humaines, les processus et la digitalisation ». Dès 2019, cette démarche s'est matérialisée avec la création de Centres de Services Partagés (CSP). « Ainsi, deux hubs ont été mis en place : l'un à Condé-sur-Lierre, en Normandie, couvrant les sociétés françaises, suisses et du Benelux, et l'autre à Prague, dédié à l'Europe du Nord et du Centre ».

Cette mutualisation des équipes autour des processus financiers clés a permis à l'équipe finance « de renforcer la robustesse des comptes, améliorer leur visibilité et garantir une meilleure conformité, éléments fondamentaux des CSP. Par ailleurs, elle nous a positionnés comme acteurs majeurs de la digitalisation, notamment lors de la période critique de la Covid-19, où les solutions digitales ont permis de maintenir et d'accélérer nos processus à distance », analyse-t-il.

Autre conséquence : cette transformation a également généré des gains de productivité significatifs, « que nous réinvestissons désormais dans l'extension de notre périmètre géographique et fonctionnel », assure-t-il. Cette expérience européenne réussie « nous prépare à envisager une gouvernance élargie, visant à développer davantage nos services aux métiers tout en consolidant notre modèle. Cette approche représente, à nos yeux, l'avenir de la fonction financière », souligne-t-il.

Un cadre ambitieux pour une valeur durable

Raphaël Bougeot (Renault Groupe), quant à lui, a insisté sur l'importance de se fixer un cadre structuré « visant à refonder en profondeur nos processus, en explorant des solutions innovantes et en remettant fondamentalement en question nos méthodes actuelles ». Cette approche implique notamment le recours à des prestataires externes, comme BlackLine, mais va bien au-delà, « en cherchant à repenser entièrement nos modes opératoires ».

Pour le directeur conformité financière, l'objectif principal « ne réside pas dans sa simple réalisation, mais dans la création d'une valeur mesurable et durable ». Raphaël Bougeot a rappelé trois dimensions essentielles pour atteindre cet objectif, que sont la dimension humaine « essentielle pour embarquer l'ensemble des collaborateurs », la dimension collaborative « visant à faire fonctionner ensemble les différentes lignes de service et métiers » et la dimension temporelle « car la rapidité d'exécution constitue un critère clé dans un environnement industriel en constante évolution ». Cette approche globale, combinant innovation, collaboration et rapidité, représente la pierre angulaire de la stratégie de transformation digitale de la fonction finance du Groupe Renault.

Une approche humaine nécessaire

La transformation digitale menée par Renault représente une initiative stratégique d'envergure qui transcende les frontières traditionnelles de la fonction financière pour embrasser l'ensemble des métiers de l'organisation. Ce projet ambitieux, dont l'implémentation de solutions technologiques comme BlackLine constitue un exemple concret, « s'inscrit dans une démarche globale de refonte des processus opérationnels », a souligné Raphaël Bougeot.

Pour lui, cette transformation s'articule autour d'une vision holistique où la dimension humaine occupe une place prépondérante. « Le succès de cette mutation organisationnelle repose en effet sur une compréhension approfondie par les collaborateurs des enjeux sous-jacents, de la temporalité du changement et de la valeur ajoutée qu'il génère ».

L'amélioration des processus se manifeste par des gains tangibles en termes d'efficacité opérationnelle, avec une optimisation notable des mécanismes de contrôle. « La valeur la plus significative de cette transformation réside dans l'amélioration qualitative des données financières, bien que cette dimension soit plus complexe à quantifier en termes purement monétaires », indique-t-il

L'enjeu principal réside « dans la capacité à embarquer l'ensemble des collaborateurs dans cette dynamique de changement, tout en maintenant une exigence élevée en matière de qualité des processus ». Cette approche globale permet à la direction financière « d'atteindre une vitesse d'exécution accrue tout en garantissant une excellence opérationnelle, créant ainsi une valeur durable pour l'organisation ».

Quel futur pour la finance ?

La fin de la table ronde s'est concentrée sur une vision des directions financières à cinq ans. Guillaume Tudoux (Savencia) observe, depuis ces dernières années, une transformation significative des métiers de la finance, « marquée par une productivité accrue grâce à la réduction des tâches manuelles et à l'automatisation des processus ». Cette évolution s'accompagne d'une mutation profonde des profils, qui doivent désormais « se positionner comme de véritables partenaires des données et de l'analyse ».

Cette transformation vise à recentrer les activités sur la création de valeur, en réduisant le temps consacré aux opérations transactionnelles pour se concentrer sur le développement d'activités à plus forte valeur ajoutée. « Nos Centres de Services Partagés (CSP) incarnent cette mutation, transformant le rôle traditionnel du comptable vers des fonctions plus analytiques et stratégiques », précise-t-il.

Pour le directeur financier, l'amélioration continue des outils digitaux constitue un levier essentiel de cette transformation, d'abord au service des comptables, mais in fine au bénéfice de l'ensemble de nos filiales. « Cette évolution s'inscrit dans une dynamique particulièrement enthousiasmante pour les cinq années à venir, où l'accès aux données et leur exploitation intelligente ouvrent de nouvelles perspectives d'analyse prédictive et décisionnelle », décrit-il.

Dans cette évolution, certains défis et enjeux persistent, décrit-il. « L'organisation et la structuration des données représentent un défi majeur, mais également une opportunité considérable. Les nouvelles technologies nous permettent désormais d'accéder plus rapidement aux informations, là où les anciennes structures nécessitaient des projets complexes pour y parvenir ».

Une évolution qui s'accompagne nécessairement d'une attention particulière portée à la formation et à l'accompagnement des équipes comptables, afin de leur donner les moyens de s'adapter à ces nouvelles technologies et d'en comprendre pleinement la valeur ajoutée. « Cette feuille de route ambitieuse permettra à nos CSP de générer une valeur significative pour le business, à travers la production de rapports financiers et analytiques de qualité, essentiels à la prise de décision éclairée. L'enthousiasme suscité par ces perspectives doit cependant s'accompagner d'une vigilance particulière quant à l'accompagnement des équipes dans cette transformation profonde de leurs métiers », conclut-il.

Livres Blancs

Voir tous les livres blancs
S'abonner
au magazine
Retour haut de page