Recherche

« Le pilotage de la performance et la gestion du cash sont au cœur de mes priorités »

Pour faire face aux incertitudes et gagner en agilité, Sylvain Mestrallet, DAF au sein de GE HealthCare, groupe qui produit des équipements à destination des professionnels de la santé, a adapté le pilotage de la performance. Une gouvernance a été créée pour structurer la démarche et automatiser la mise en place de scénarios.

Publié par le | mis à jour à
Lecture
3 min
  • Imprimer

Quelle est la place laissée au pilotage de la performance dans votre agenda ?

Le pilotage de la performance et la gestion du cash sont au cœur de mes priorités. Depuis notre spin-off de GE, nous avons repensé notre approche pour qu’elle soit plus ancrée dans les opérations et améliore notre prédictibilité. Dans ce contexte économique incertain, il faut une vision en temps réel de notre performance pour mieux faire face aux incertitudes, à savoir l’inflation et les coûts de l’énergie, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement, et maintenant la pression sur les tarifs. Nous devons être capables d’arbitrer sur la gestion du cash, des investissements, et de mettre régulièrement à jours nos projections et plans d’action.

 

Quels sont les enjeux de pilotage des directions financières aujourd’hui ?

Les enjeux de pilotage dans les entreprises touchent toutes les directions. Ils ne se limitent pas au seul pilotage des activités opérationnelles dans l’ERP. Il est de plus en plus important de le compléter par une dimension plus globale et d’aligner les équipes sur des processus communs. Pour notre groupe, cela a été facilité par les méthodes du Lean Management.  Cela passe par des fondamentaux solides :

  • la qualité de la donnée ;
  • des définitions communes ;
  • une gouvernance qui associe finance, IT, RH et opérations.

Nous avons intégré dans nos cycles mensuels des KPI opérationnels et extra-financiers, désormais au cœur de nos discussions. Ils représentent même la plus grande partie des échanges aujourd’hui. Cela nous permet de rendre visible les données (qui étaient pour beaucoup gardées par les équipes finance), d’impliquer les opérationnels en amont en clarifiant les responsabilités de chacun, et surtout d’avoir une meilleure connaissance des besoins des différentes équipes avec des plans d’actions au plus proche du terrain. Avant d’atteindre ces objectifs, il y une période de transition, de pédagogie, d’alignement des définitions des KPI. La qualité des données fait partie des enjeux et du préalable à une démarche de performance globale. Le périmètre ERP et la définition des besoins sont également primordiaux.

 

Les outils vous permettent-ils d’avoir une analyse plus fine de la performance ?

La question des outils reste importante, mais cela ne suffit pas à mener une transformation profonde. Il faut avoir une gouvernance, des ressources dédiées à l’échelle du groupe. Nous avons, par exemple, mis en place des outils de Business Intelligence. C’est un dispositif très intéressant qui nous aide à standardiser, à visualiser les données, mais cela nécessite de revoir les processus, de s’interroger sur les personnes qui ont accès aux données, et d’avoir des équipes qui réalisent des formations pour apprendre à générer des tableaux de bord, de manière assez coordonnée. 

 

Quels sont les apports de l’intelligence artificielle ?

Pour nos processus internes, nous en sommes aux prémices du déploiement de l’intelligence artificielle, mais les cas d’usage se multiplient rapidement. Notre objectif est de solidifier les fondations, avec une attention particulière à la gouvernance et la qualité des données.

L’un de nos cas d’usage les plus prometteurs (et rapidement actionnable) est la mise en place de modélisation prédictive. Ces technologies exploitent des volumes importants de données pour détecter des tendances, générer des scénarios dynamiques, et à terme permettront de proposer des recommandations optimisées.  Ils faciliteront ainsi des décisions plus rapides et mieux informées.  Il y a une vraie compréhension de la valeur ajoutée de ces usages au sein de notre groupe. L’IA est d’ailleurs déjà intégrée dans notre offre de solutions à destination des professionnels de santé.  Nous avons conscience que cette transformation est profonde et prendra du temps. Au sein des services financiers, je suis convaincu que ces changements permettront de consacrer plus de temps à l’accompagnement des opérationnels et à l’amélioration de la performance.

 

Sylvain Mestrallet était présent au Cercle des DAF de Cegid, en partenariat avec Dafmag, consacré au pilotage de la performance du 5 juin 2025. Un moment d’échange riche à retrouver ici.

À lire aussi

S'abonner
au magazine
Retour haut de page