Etienne Leparrée (DV Group) : « Notre priorité est de préserver notre autonomie et notre indépendance financière »
A la tête des finances de DV Group depuis plus de vingt ans, Etienne Leparrée doit composer dans un environnement industriel instable. Il défend une vision à long terme, misant sur une croissance maîtrisée. Entre ambitions internationales, digitalisation et défis à relever, il nous expose les priorités stratégiques de cette ETI.

Dans quel environnement évolue DV Group ?
Créée il y a 60 ans, DV Group est une société spécialisée dans l'ingénierie, la maintenance et le contrôle industriel. Son actionnariat est 100 % familial. Basée historiquement dans les Hauts-de-France, DV GROUP possède aujourd'hui plus de 20 agences ainsi qu'une présence commerciale en Europe. Notre chiffre d'affaires s'élève actuellement à 40 M€, pour un effectif de 330 personnes. Nous avons le statut d'ETI depuis 2024 car nous avons enregistré une forte croissance de nos ventes ces cinq dernières années. En 2020, notre chiffre d'affaires s'établissait à 20 M€.
Quelles sont les priorités financières aujourd'hui ?
Notre objectif est d'atteindre 50 M€ d'ici la fin de l'année. Nous venons de finaliser une opération de croissance externe qui a consisté à racheter Fealinx, une entreprise spécialisée dans la transformation digitale des industriels. Celle-ci pèse 10 M€ de chiffre d'affaires. Plus globalement, notre but est de doubler notre taille d'ici 2035, pour atteindre 100 M€ de chiffre d'affaires pour un effectif de 500 collaborateurs.
Comment prévoyez-vous de soutenir cette croissance ?
Cela passera par de la croissance organique et externe. Nous misons sur une expansion à l'international, notamment en Allemagne où nous envisageons de renforcer notre présence, et sur la digitalisation, puisque nous souhaitons nous orienter vers l'industrie 4.0. Nous avons aussi l'intention d'accélérer notre digitalisation en interne, grâce à la mise en place d'un nouvel ERP à l'horizon 2/3 ans. Nous menons actuellement une phase de réflexion sur le choix de cet outil, qui nous aidera notamment à mieux faire face aux nouvelles réglementations comme la facturation électronique ou la CSRD. Ce projet demande beaucoup de frais et de ressources en interne.
Quels seront les principaux défis à relever ?
Depuis la crise du Covid, le secteur industriel fait face à une instabilité croissante et à des défis multiples. La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine s'est intensifiée, les prix de l'énergie subissent une forte volatilité et l'industrie manque de ressources humaines qualifiées. Nos clients peinent à se projeter, ce qui créé un manque de visibilité. Face aux nombreux défis du secteur, notre priorité est de préserver notre autonomie et notre indépendance financière. Il est essentiel pour nous de générer suffisamment de revenus pour pouvoir réinvestir dans l'entreprise sans dépendre de financements extérieurs. L'objectif est de rester maîtres de nos décisions stratégiques. Ce positionnement nous distingue d'autres entreprises parfois contraintes par des problèmes de trésorerie ou la présence d'investisseurs externes, qui peuvent imposer des décisions à court terme, au détriment de la pérennité de la société.
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