Trends of Finance 2023 dresse les grands enjeux des directions financières
Quelles sont les tendances d'évolution à l'oeuvre au sein des directions financières et les pistes privilégiées par les Daf pour s'adapter à un contexte économique toujours plus fluctuant ? Telles sont les questions auxquelles l'étude Trends of Finance 2023, réalisée par Daf magazine en association avec BDO et avec le soutien de FiPlus, a vocation à répondre et dont voici les principaux enseignements.
Articulée autour de quatre piliers qui représentent les principales préoccupations des directions financières (digitalisation, RH, finance durable et gestion des risques) l'étude Trends of Finance 2023 vise à dessiner les grandes tendances à l'oeuvre au sein des directions financières et à faire ressortir les pistes privilégiées par les Daf pour s'adapter à un environnement économique qui reste instable et incertain.
Le management de la donnée, un enjeu clé
Bien qu'à l'oeuvre depuis plusieurs années pour ne pas parler de décennie, la digitalisation de la fonction finance a encore du chemin à parcourir puisque les Daf eux-mêmes ne s'attribuent qu'une note de 6,2/10 lorsqu'on leur demande d'évaluer l'état d'avancement du processus de digitalisation de leur direction. La conduite du changement reste un pain point important qui ralentit le processus de transformation pour 47% des répondants. Mais très vite sont également soulevés les manques de budget et de compétences clés, tous deux cités par 38% des Daf interrogés.
En termes d'enjeu, le management de la donnée sera prioritaire de 2023. Les Daf sont conscients que sans une maîtrise de la donnée et un pilotage fin de celle-ci, suivre le rythme imposé par les crises successives deviendra de plus en plus complexe. En effet, 67% entendent se consacrer au management de la donnée en 2023 et 62% souhaitent renforcer l'agilité de l'entreprise.
L'humain une valeur à part entière
Le capital humain est devenu une valeur clé aussi au sein des directions financières dont l'enjeu premier est d'arriver à fidéliser de nouvelles générations de collaborateurs. Ainsi 74% des répondants indiquent que c'est leur premier enjeu en matière de ressources humaines. Pour y parvenir, soigner l'environnement de travail est le levier privilégié par 77% des Daf assez loin devant les augmentations de salaires prônées par 48% des répondants.
Agir sur la culture d'entreprise et recruter par l'alternance sont deux autres pistes étudiées de près par, respectivement 52% et 50% des Daf interrogés, pour remédier à la pénurie de talents.
Fait nouveau révélé par l'étude : en matière de recrutement si l'expérience professionnelle reste le premier critère de sélection pour 94% des répondants, pour la première fois, la personnalité et le potentiel, autrement dit les soft skills, arrivent en deuxième place devant la formation académique. Une évolution notable donc de l'état d'esprit des Daf et CFO pour recruter et constituer leurs équipes.
Des initiatives RSE encore mal structurées
Interrogés sur les engagements RSE de leur entreprise et les actions en faveur d'une finance durable, les Daf estiment que le chemin à parcourir est encore devant eux et jugent les engagements RSE de leur entreprise encore insuffisants en leur attribuant une moyenne d'à peine 6/10. Pour autant, lorsqu'ils sont interrogés sur des actions RSE déjà en place ou à venir, 94% répondent par l'affirmative. Un paradoxe qui montre la prise de conscience du chantier colossal que représente une transformation RSE des organisations.
La bonne nouvelle est que les Daf semblent bien positionnés pour agir : 42% sont fortement impliqués dans la stratégie RSE de leur entreprise en tant que leader (13%) ou sponsor (29%) et 38% sont partie prenante. Face aux enjeux de finance durable, les Daf sont pour le moment concentrés sur l'organisation interne et déclarent vouloir engager l'ensemble des parties prenantes de l'entreprise (68%) et fixer des objectifs stratégiques (58%). De même, ils semblent avoir une assez bonne visibilité sur l'impact financier de leurs investissements durables à court et moyen terme mais se projettent mal à plus de 5 ans (18%) et quasiment pas à plus de 10 ans (5%).
Le risque cyber jugé prioritaire
Enfin, dernier pilier essentiel pour les Daf : la gestion des risques reste un enjeu fort. Pour une très large majorité de répondants cela passe avant tout par une structuration interne. 72% des Daf interrogés prônent une gestion des risques partagée en interne le plus largement possible. Pour près de 70% des Daf la priorité en 2023 sera de développer une culture de la gestion des risques.
Sans surprise le risque cyber est identifié comme le plus important par 77% des répondants. Plus surprenant en revanche il est loin devant le risque de conformité réglementaire cité certes en deuxième position mais par seulement 35% des répondants.
Bien identifiés, les principaux risques sont jugés sous contrôle et leur gestion bénéficie d'une bonne maturité selon les Daf interrogés qui s'attribuent une note de 7,3/10 sur la sécurisation de la data par exemple ou encore 7,6 sur la gestion de la conformité et 7,4 concernant la maîtrise du risque de défaillance clients.
Plutôt matures sur la gestion des risques et bien avancées en matière de digitalisation, les directions financières ont malgré tout encore un effort de structuration à faire notamment sur le management de la data. En ligne avec l'évolution des modèles en cours ou à venir, elles ont prévues de mettre l'accent sur la gestion de l'humain et leur nouveau rôle dans la stratégie RSE de leur entreprise. Le chantier qui les attend étant de parvenir à structurer et mesurer leurs impacts.
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