Perspectives de croissance faiblardes pour 2023
Si le scénario de récession semble écarté pour 2023, la croissance ne devrait pas dépasser les 1 %. Du côté des entreprises, les investissements baissent, après une année 2022 plutôt dynamique.
Au premier trimestre 2023, la croissance française s'est établie à 0,2 %. Cette progression très modérée s'explique en grande partie par le commerce extérieur puisque les autres composantes du PIB sont stables ou en baisse, selon le cabinet Asterès. Le commerce extérieur a en effet contribué pour 0,6 points à la croissance en début d'année grâce à une augmentation des exportations en volume de 1,1 %. "Il s'agit essentiellement d'un effet de rééquilibrage car, en 2021 et 2022, le commerce extérieur avait pesé sur la croissance, avec une hausse des importations", analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès.
Une croissance atone en 2023
Plus globalement, l'expert prévoit une croissance très faible pour l'année 2023, "mais le scénario de récession semble écarté, alors que nous l'avions beaucoup craint", souligne-t-il. Avant d'ajouter : "La prévision de croissance annuelle standard s'établie autour de 0,5 à 0,7 % pour 2023, alors que le potentiel de l'économie française se situe plutôt autour de 1,5 % de croissance". Pour lui, l'inflation pourrait sensiblement baisser d'ici la fin de l'année, car les prix de certaines matières premières commencent à diminuer. "Au deuxième semestre, la baisse de l'inflation couplée à une dynamique salariale, avec une augmentation des salaires d'environ 4 %, pourraient aboutir à une hausse du pouvoir d'achat et donc à une petite reprise de la consommation qui pourrait être un moteur de croissance en cette fin d'année", détaille-t-il.
Les entreprises investissent moins
Du côté des entreprises, l'investissement s'est essoufflé lors des trois premiers mois de l'année. Il a atteint 0,1 % au premier trimestre de 2023, contre 3,3 % en 2022. Si les entreprises ont beaucoup investi l'an dernier, cette tendance ne s'est pas poursuivie en 2023 puisque certains besoins d'investissement ont été comblés. La hausse des taux a pu également peser sur les capacités des entreprises à investir. Par ailleurs, le gouvernement n'a pas annoncé d'aides importantes aux entreprises au cours des derniers mois. L'expert estime toutefois que l'investissement des entreprises devrait rester en petite croissance sur l'ensemble de l'année. "Les perspectives ne sont pas si mauvaises et plusieurs paramètres stimulent l'investissement. Quand les entreprises ont, par exemple, du mal à embaucher, elles sont parfois contraintes de substituer le capital au travail", décrypte-t-il.
Concernant la fiscalité sur les entreprises, l'économiste ne prévoit pas de variations significatives dans les deux à trois prochaines années. "Il ne devrait pas y avoir de fortes hausses d'imposition car ce n'est pas la philosophie du gouvernement. Mais je n'imagine pas non plus de fortes baisses car nous avons encore 5 % de déficit et qu'il faudrait le résorber en partie", explique-t-il.
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