Quels gestion et financement de trésorerie adopter en période de crise ?
La gestion de la trésorerie constitue un pilier essentiel de la vie d'une entreprise. Mais en période de crise, comment faire face efficacement aux aléas ? Quelles mesures les entreprises peuvent-elles adopter pour renforcer leur résilience financière et naviguer plus sereinement en période de crise ? Explications.

Dans le contexte actuel d'incertitudes, les entreprises françaises, notamment les PME, font face à une érosion de leur trésorerie, bien qu'elle reste supérieure aux niveaux d'avant la crise du Covid-19, rapporte la Fédération bancaire française (FBF). Cette situation est exacerbée par l'allongement des délais de paiement, atteignant en moyenne 12,9 jours, ce qui met en péril la capacité d'investissement et la survie des fournisseurs et sous-traitants.
Outils et solutions pour renforcer la trésorerie
En période de crise, la gestion quotidienne de la trésorerie devient plus que jamais cruciale. Véritable socle de l'entreprise, elle nécessite un pilotage attentif et réactif. Face aux incertitudes, il est essentiel d'établir un plan de trésorerie dégradé sur 6 à 18 mois, fondé sur une cartographie précise des flux financiers : dettes fournisseurs, charges fixes (loyers, salaires, emprunts). Ce plan permet d'anticiper les déséquilibres à venir et d'identifier les leviers d'action.
Parmi ces leviers, le report des investissements est un moyen rapide de soulager la trésorerie. Lorsqu'ils ne peuvent être différés, des solutions comme la location avec option d'achat ou la location longue durée offrent des alternatives au financement classique, tout en transformant certains coûts fixes en charges variables.
D'autres leviers existent. Élaborer et mettre à jour régulièrement un plan de trésorerie permet d'anticiper les besoins de liquidités et d'ajuster les dépenses en conséquence. Recourir à des solutions telles que le prêt bancaire, l'autorisation de découvert, l'affacturage ou la cession de créances peut fournir des liquidités immédiates.
En cas de refus de financement, la Médiation du crédit, gérée par la Banque de France, aide les entreprises à dialoguer avec leurs banques pour trouver des solutions adaptées.
4 conseils pratiques pour les dirigeants financiers
Surveillance des délais de paiement : Mettre en place des procédures rigoureuses pour suivre les encaissements et relancer les clients en retard.
Réduction des coûts : Analyser les dépenses pour identifier les économies possibles sans compromettre la qualité des produits ou services.
Diversification des sources de financement : Explorer différentes options de financement pour ne pas dépendre d'une seule source
Communication avec les partenaires financiers : Maintenir un dialogue ouvert avec les banques et les investisseurs pour anticiper les besoins et les solutions possibles.
Stratégies de financement en période de crise
Affacturage : cette technique permet aux entreprises d'obtenir un financement anticipé en cédant leurs créances à un établissement spécialisé, améliorant ainsi leur trésorerie.
La levée de fonds : recourir à une levée de fonds représente une alternative intéressante pour financer le développement d'une entreprise. Ce mécanisme consiste à faire entrer de nouveaux investisseurs au capital, lesquels injectent des ressources financières en échange de parts sociales. En contrepartie, ces investisseurs attendent généralement une rentabilité significative sur le long terme, pouvant atteindre 10 %, en raison de l'immobilisation prolongée de leur capital (généralement sur 7 à 10 ans).
Cession-bail (lease-back) : à court terme, le lease-back permet de dégager rapidement de la trésorerie. L'entreprise peut utiliser un bien, par exemple une voiture - tout en cédant la propriété à un tiers sous forme d'un loyer. Cela limite les gros investissements - immobilisation et gestion - en biens matériels.
La cession de créances
En cas de besoins de financement fréquents ou de montants significatifs, une entreprise peut mobiliser sa trésorerie en cédant ses créances commerciales à sa banque. Celle-ci lui avance les fonds correspondants, déduction faite d'une commission. Toutefois, si le débiteur ne s'acquitte pas de sa dette, l'entreprise cédante reste responsable du remboursement, ce qui distingue cette solution de l'affacturage, où le risque est généralement transféré à l'organisme de financement.
La titrisation permet d'augmenter ses liquidités sur du court terme, en vendant ses créances clients à des investisseurs sur les marchés. Très décriée pendant la crise des subprimes, ce montage est de nouveau d'actualité.
L'escompte bancaire constitue une forme de crédit à court terme permettant à l'entreprise d'anticiper l'encaissement d'un effet de commerce (traite, lettre de change...). En contrepartie de cette avance, la banque perçoit des intérêts et une commission, dont les modalités sont définies au contrat. Ce mécanisme permet de faire face à des besoins de liquidité ponctuels, tout en valorisant les créances à échéance.
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