Absentéisme en hausse en 2024 : un signal d'alerte pour les entreprises
Burn-out, stress, arrêt maladie longue durée... la dernière édition du baromètre du courtier d'assurance WTW sur l'absentéisme dévoile une situation préoccupante sur la santé mentale des salariés en 2024. A la clé, des répercussions sur les coûts engendrés et la marque employeur des entreprises...

La 7e édition du baromètre WTW sur l'absentéisme dans le secteur privé révèle une tendance préoccupante. En 2024, le taux d'absentéisme a atteint 5,1%, en hausse de 3 % par rapport à 2023. Cette étude, menée auprès de 2 000 entreprises et couvrant 430 000 salariés, met en lumière un allongement des arrêts maladies et la persistance des risques psychosociaux (RPS) comme première cause d'absences prolongées.
Des arrêts maladie plus longs
Contrairement aux années précédentes, la fréquence des arrêts diminue légèrement, mais leur durée moyenne s'allonge (24,1 jours en 2024, contre 23,3 en 2023). Plusieurs explications sont avancées. En 2024, 6 % des arrêts dépassaient 90 jours et le poids de ces arrêts de longue durée est passé de 48 % en 2019 à 57 % en 2024.
Autre hausse plus inquiétante, 36 % des arrêts longs seraient liés à des RPS, confirmant leur rôle central de la dégradation des indicateurs. Les accidents du travail et maladies professionnelles, bien que minoritaires (6 % des arrêts), pèsent lourdement, leur durée moyenne (71 jours) dépasse de plus de trois fois celle des arrêts pour maladie (21 jours). Les secteurs du transport, de la construction, de la santé et de la restauration restent les plus exposés.
Un coût économique pour les entreprises
L'absentéisme pèserait près de 120 milliards d'euros par an sur l'économie française, combinant des coûts directs (indemnités journalières, maintien de salaire), et des coûts indirects (désorganisation des équipes, perte de productivité, dégradation de la marque employeur).
La réforme d'avril 2025, qui plafonne les indemnités journalières de la Sécurité sociale (IJSS) à 1,4 SMIC, aggrave la pression sur les entreprises et les assureurs. Ces derniers pourraient revoir à la hausse les cotisations, en raison de l'augmentation des arrêts dépassant les franchises contractuelles.
Vers une stratégie de prévention renforcée
Face à ce constat, les entreprises semblent privilégier la prévention plutôt que le curatif. Depuis la pandémie, le bien-être au travail s'impose comme un levier de performance. Pour Noémie Marciano, Directrice de l'activité Assurance de personnes chez WTW France, « cette hausse n'est pas qu'un indicateur social, mais un signal d'alarme. Elle appelle à repenser l'organisation du travail, à écouter les salariés et à investir dans la qualité de vie au travail, de manière durable et inclusive. »
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