Semaine de 4 jours : des bénéfices avérés sur la productivité !

Alors que les Daf restent une profession très exposée à la pression, les derniers chiffres sur la santé mentale au travail ont mis en lumière une proportion de 70 % de salariés qui se disent en détresse psychologique et qui l'attribuent directement à leur environnement professionnel. Managers, une vaste étude menée sur les effets de la semaine de quatre jours devrait vous intéresser. Au total, 141 entreprises, situées dans six pays anglo-saxons soit 2 900 salariés sont passés à la semaine de quatre jours, sans perte de salaire. Pour ce faire, les chercheurs ont évalué l'état des employés à l'aide de questionnaires et ont comparé les résultats avec 285 autres salariés travaillant dans douze entreprises où l'organisation du temps de travail n'avait pas changé.

Productivité accrue

Verdict ? La fatigue et les troubles du sommeil se sont réduits, et l'épuisement professionnel a considérablement baissé. Cette réduction du temps de travail a permis aux employés d'optimiser leurs flux de travail, réduisant ainsi le temps consacré à des activités à faible valeur ajoutée, comme les réunions inutiles.

Contrairement aux idées reçues, l'étude pointe une augmentation de la productivité des employés pendant cette période. Cette amélioration peut s'expliquer par une meilleure gestion du temps et une réduction des activités non productives. Les employés sont ainsi plus efficaces et concentrés sur leurs tâches principales.

Risques liés aux longues heures de travail

Passer un temps considérable au travail entraîne des risques accrus de maladies cardiovasculaires, de diabète et de détresse psychologique, selon les scientifiques. Les employés travaillant plus de 50 heures par semaine ont également tendance à faire moins d'activités sportives et à consommer davantage de fast-food, ce qui aggrave ces risques.

Repenser l'organisation du travail

Managers, ces résultats soulignent l'importance de repenser l'organisation du travail pour améliorer le bien-être et la productivité des employés. La semaine de quatre jours pourrait être un levier stratégique pour attirer et retenir les talents, tout en améliorant la performance globale de l'entreprise. Pour les entreprises, cela représente une opportunité de transformer leur culture organisationnelle pour le bien-être de leurs employés et leur performance.

Cependant, les auteurs reconnaissent eux-mêmes que cette étude présente quelques limites. Tout d'abord, elle s'est concentrée uniquement sur des entreprises anglo-saxonnes volontaires, de petite taille et évoluant dans des milieux économiques plutôt favorisés. Ensuite, la réduction du volume horaire de 40 heures à 35 ou 32 heures hebdomadaires n'est pas nécessairement applicable à tous les contextes économiques et sectoriels.

Malgré tout, les auteurs estiment que les résultats encourageants de cette étude devraient inciter les pouvoirs publics à explorer d'autres organisations du temps de travail. Selon eux, cela pourrait représenter une solution d'avenir pour lutter contre l'épuisement professionnel et le désengagement des salariés. Certains experts RH ont déjà démontré que la semaine de cinq jours avait des coûts cachés notamment le taux d'absentéisme en hausse de 45 % depuis ces cinq dernières années, plus un triplement du nombre de burn-out depuis le Covid qui conduisent à un désengagement notoire des salariés.