Inclusion : zoom sur trois bonnes pratiques
Difficultés de recrutement, rétention des talents, course à l'innovation, transition numérique... Les entreprises sont soumises à de nombreux défis. La diversité et l'inclusion peuvent les aider à répondre à ces nouveaux besoins.
Et si la diversité et l'inclusion pouvaient apporter une réponse aux nouveaux enjeux des entreprises ? C'est la question à laquelle le sommet de l'inclusion économique a souhaité répondre à travers une table ronde dédiée. Celle-ci s'est tenue le 29 novembre 2022, au ministère de l'Économie à Paris. L'occasion pour plusieurs dirigeants de présenter les bonnes pratiques mises en place dans leur entreprise.
Recruter en mettant de côté le CV
Dans un contexte de recrutement difficile, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s'intéresser aux profils "atypiques", qui n'auraient habituellement pas été sélectionnés.
A titre d'exemple, Boulanger opère depuis plusieurs années des campagnes de recrutement locales sans CV. "Cela nous permet de recruter des personnes que nous n'aurions jamais embauché en nous focalisant uniquement sur leurs parcours professionnel", pointe Emmanuel Deschamps, directeur général de Boulanger.
De même, Altice France a mis en place il y a quelques mois une démarche similaire. "Nous sommes confrontés à des difficultés pour embaucher des profils d'ingénieurs tech, ce qui nous a poussé à changer notre façon de recruter", explique Arthur Dreyfuss, directeur général d'Altice France. Dans ce cadre, divers profils sourcés par des cabinets de recrutement sont mis en situation et participent à des parcours d'intégration sans que le groupe n'ait étudié, au préalable, leurs parcours et formation. "Après quelques heures ou jours de mise en situation, ils entrent dans un processus plus classique de recrutement. C'est assez efficace", estime Arthur Dreyfuss. Fin 2022, Altice a recruté une centaine de personnes par ce biais. "Notre ambition est d'en recruter 200 en 2023", confie le directeur général.
Attirer des personnes éloignées de l'emploi
Même démarche chez Fedex, qui a travaillé en partenariat avec Pôle Emploi pour recruter des personnes sans emploi en faisant fi de leur parcours professionnel. Pour cela, le groupe s'est appuyé sur des outils de simulation pour réaliser des mises en situation. "Cette année, nous avons recruté un millier de personnes dans un délai très court sur notre site de Roissy. Près de 50 % ont été embauchés via cette méthode", informe Nicolas Cotelle, directeur des ressources humaines chez Fedex. Avant d'ajouter : "Compte tenu des difficultés de recrutement actuelles, nous ne pouvions plus nous permettre de sourcer uniquement des personnes qui travaillaient dans la logistique ou dans le même genre de métier. Il a fallu faire de la diversité et nous ouvrir".
De son côté, Sodexo a mis en place le programme Passerelle, qui vise à accompagner des personnes éloignées de l'emploi dans des territoires présentant des difficultés économiques. Dans ce cadre, le groupe a démarré en avril 2022 une première expérience à Clichy-sous-Bois, en région parisienne. "Nous avons travaillé localement avec Pôle Emploi, les missions locales et différentes associations. Cela nous a permis d'aller chercher et d'accompagner des personnes motivées. Par ce biais, une de nos filiales a pu recruter dix vendeurs et vendeuses dans leur boutique", révèle Majda Vincent, directrice des ressources humaines chez Sodexo France.
Former pour pallier les pénuries de compétences
L'inclusion en entreprise passe également par la formation. Un enjeu d'autant plus important dans le contexte actuel de pénuries de compétences. "Pour pallier le manque de compétences sur certains métiers, nous avons mis en place depuis plusieurs années des classes d'alternance", relate Emmanuel Deschamps (Boulanger). Deux types de profils y sont recrutés : des jeunes ni en emploi, ni en étude, et des personnes en reconversion. De même, Engie a créé un centre de formation d'apprentis (CFA) et est partenaire de huit CFA en France. "Nous cherchons notamment à faire venir dans nos CFA des techniciennes car nos métiers sont historiquement plutôt masculins", précise Damien Terouanne, directeur général délégué Engie Solutions.
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Certaines entreprises peuvent également être confrontés à l'illettrisme de leurs salariés. "C'est un tabou et un fléau en entreprise. Cela freine la progression des collaborateurs concernés qui sont voués à rester dans des postes à faible qualification", observe Majda Vincent. De fait, Sodexo a lancé cette année un programme pour aider les managers à détecter les salariés en situation d'illettrisme dans le but de les faire progresser.
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