Bercy réaffirme son soutien aux entreprises, malgré des incertitudes
Les organisations patronales se sont réunies ce lundi 21 juillet à Bercy à l'occasion d'un Conseil des entreprises. Cette rencontre a permis au gouvernement de réaffirmer son soutien aux dirigeants. Parmi les inquiétudes, les deux jours fériés évoqués dans le plan d'économie du gouvernement pour le prochain budget, qui génereraient une contribution de la part des entreprises.

Les ministres Éric Lombard (Économie), Amélie de Montchalin (Comptes publics), Marc Ferracci (Industrie et Énergie) et Véronique Louwagie (Commerce et PME) ont rencontré les représentants du Medef, de l'Afep, de la CPME et de l'U2P, l'Union des entreprises de proximité. Les discussions ont porté sur le projet de budget 2026, les droits de douane américains, la compétitivité européenne et certaines annonces qui visent le plan d'économie du budget 2026 évoquées par le Premier ministre mardi 16 juillet dernier.
Un contexte économique difficile
Éric Lombard a souligné que ce « Conseil des entreprises », nouvel outil de dialogue instauré en avril, permet de discuter « avec les représentants des entreprises dans un moment difficile pour l'économie française », rapporte BFM. Il a évoqué une concurrence forte de la part des États-Unis et de la Chine, ainsi que des négociations difficiles de l'Union européenne avec Washington, qui menace d'imposer « des droits de douane de 30 % au bloc européen à partir du 1er août ».
Des mesures pour protéger les entreprises
« C'est la raison pour laquelle, dans le budget que le Premier ministre a présenté la semaine dernière, il est absolument essentiel de protéger les entreprises, de ne pas augmenter la fiscalité, de ne pas augmenter les charges qui pèsent sur elles. Parce que la compétitivité, c'est la meilleure façon de développer notre économie, de continuer à créer des emplois et à protéger l'avenir », a argumenté Éric Lombard au micro de BFM.
En effet, le Premier ministre François Bayrou a dévoilé un plan de redressement des finances publiques prévoyant un effort budgétaire de 43,8 milliards d'euros en 2026. Ce projet de budget, s'il est adopté au Parlement, passera par une « année blanche » de gel de prestations sociales et des retraites, par le gel des dépenses budgétaires hors Défense et notamment par la suppression de deux jours fériés. La surtaxe exceptionnelle sur l'impôt sur les sociétés instaurée en 2025 ne serait pas reconduite.
« Le premier moteur de la croissance, ce sont les entreprises. Dans un monde qui est particulièrement instable (...), nous devons garantir cette croissance. Pas seulement dire aux entreprises qu'on les aime, mais bien leur donner des preuves d'amour », a déclaré Amélie de Montchalin, estimant « essentiel » que les entreprises « voient de la prévisibilité » dans le prochain budget.
La suppression des 2 jours fériés fait débat
Les principales organisations patronales présentes, Medef, Afep, CPME et U2P, ont fait part de leurs inquiétudes sur le sujet de la suppression de deux jours fériés, une idée qui reposerait sur une contribution de 0,6 % de la masse salariale, rapporte Les Echos. Michel Picon, président de l'U2P, a exprimé son inquiétude quant à l'impact de la suppression de deux jours fériés sur l'industrie touristique. Il souligne que cette mesure n'est pas une bonne nouvelle pour les restaurants, les hôteliers et les communes touristiques, secteurs cruciaux pour l'économie française. Selon lui, « la principale préoccupation des entreprises est actuellement de remplir leur carnet de commandes. Sans activité suffisante, l'augmentation du temps de travail des salariés n'est pas une solution », a-t-il indiqué. Ainsi, pour certaines entreprises, contrairement aux idées reçues, la suppression de ces jours fériés pourrait être préjudiciable.
Les dirigeants d'entreprise redoutent surtout d'avoir à supporter une charge bien réelle. En l'absence d'arbitrage, les ministres ont confirmé ce lundi qu'une contribution des entreprises au budget de l'État était attendue en échange de la suppression de deux jours fériés. Le montant évoqué est de 0,6 % de la masse salariale, soit le double de ce qui avait été demandé en 2004 lors de l'instauration de la « journée de solidarité ». « C'est le scénario central sur lequel nous travaillons actuellement », précise-t-on au cabinet d'Éric Lombard. Ainsi, les entreprises pourraient se retrouver à travailler davantage sans pour autant en tirer un bénéfice certain, ce qui suscite des inquiétudes parmi les patrons.
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