Édouard Philippe précise les contours des mesures en faveur du pouvoir d'achat
Une semaine après les annonces du président de la République, le Premier ministre, Édouard Philippe, a précisé les détails entourant notamment la hausse de la prime d'activité pour les salariés au Smic ou la défiscalisation des heures supplémentaires.
"Un changement de méthode" sans dévier d'objectif. C'est par ces termes que le Premier ministre, Édouard Philippe, précise dans une interview aux Échos parue dimanche 16 décembre 2018, les annonces du président de la République lundi 10 décembre 2018. "L'objectif reste de créer plus de richesse, de réduire le coût du travail, d'être plus compétitifs, de tenir nos comptes publics. Nous allons accélérer les mesures qui permettent de distribuer du pouvoir d'achat tout en conservant celles qui améliorent la compétitivité des entreprises", fait savoir Édouard Philippe.
S'il confirme exclure tout changement de cap sur le CICE - qui sera bel et bien transformé en baisse de charge pérenne au 1er janvier 2019-, le chef du gouvernement confirme vouloir "faire en sorte que le travail paie" et baisser les "impôts pour tout le monde, les ménages, comme pour les entreprises et les investisseurs".
Du côté des ménages, la prime exceptionnelle souhaitée par le gouvernement et versée de manière volontaire par les entreprises sera entièrement défiscalisée dans la limite de 1 000 euros pour les salariés gagnant mois de trois fois le Smic.
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Autre mesure annoncée, la défiscalisation et la désocialisation des heures supplémentaires devraient apporter un gain de "400 euros par an en moyenne". "Nous avons fait le choix d'une défiscalisation, en plus d'une suppression de cotisations, pour que l'impact sur le pouvoir d'achat des salariés soit maximal", souligne le Premier ministre.
Enfin, la hausse prévue de la prime d'activité de 100 euros pour les salariés au Smic sera versée dès le 5 février 2019 pour compléter le salaire de janvier. Déterminée en fonction des revenus du foyer, la prime d'activité devrait toucher plus de ménages. "Nous allons élargir le nombre de foyers éligibles, qui passera de 3,8 millions à 5 millions", explique Édouard Philippe.
Taxe sur les GAFA
Du côté des entreprises, celles réalisant moins de 250 millions d'euros de chiffre d'affaires ne sont pas concernées par le décalage d'un an de la baisse du taux d'impôts sur les sociétés de 33 % à 31 %. Seules celles étant au-dessus de ce résultat devront patienter une année supplémentaire. Un effort demandé aux grandes entreprises qui doit "permettre de dégager une recette supplémentaire de l'ordre de 1,8 milliard d'euros."
Le Premier ministre a également fait savoir qu'ils étudiaient une refonte de la niche-Copé. Ce dispositif fiscal permet aux entreprises d'être exonérée à hauteur de 88% de l'IS sur les plus-values réalisées par des personnes physiques ou morales lors de la cession de filiales et de titre de participation depuis plus de deux ans.
D'autre part, Édouard Philippe confirme l'intention du gouvernement de mettre en place une fiscalité spécifique aux GAFA. "Nous allons mettre en place une taxe sur les GAFA dès 2019 à l'instar de certains de nos partenaires dans l'attente de la taxe européenne qui fait l'objet d'un accord récent. Il est profondément injuste que la fiscalité de ces groupes ne soit pas en ligne avec celle des autres entreprises", estime-t-il.
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