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[Présidentielle] Les programmes évalués au regard de 4 critères: pouvoir d'achat, emploi, profits des entreprises et investissement

Pouvoir d'achat, emploi, profits des entreprises, investissement: telles sont les quatre "brèches béantes" de notre pays selon le chef économiste d'Euler Hermes, Ludovic Subran. Il passe au crible de ces 4 critères les programmes des candidats aux élections présidentielles.

Publié par Florence Leandri le | Mis à jour le
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[Présidentielle] Les programmes évalués au regard de 4 critères: pouvoir d'achat, emploi, profits des entreprises et investissement

Pouvoir d'achat, emploi, profits des entreprises et investissement : pour Ludovic Subran, chef économiste d'Euler Hermes, ces quatre problématiques qualifiées de "brèches béantes" expliquent le "contexte social tendu" de notre pays ( cf -Pourquoi le monde a les yeux rivés sur la France-). Pour DAF mag.fr, il se penche sur les programmes de quatre candidats afin d'évaluer comment ils adressent ces 4 plaies.

Pouvoir d'achat: quel programme a le plus d'impact + ou -?

"Le programme de François Fillon repose sur la théorie du ruissellement. En résumé, donner un peu plus aux riches et accorder plus de marge de manoeuvre aux entreprises devrait conduire in fine à ce que les ménages dans leur globalité en profitent". Mais "son programme ne vise pas directement à améliorer le pouvoir d'achat des ménages". Voire il le rognerait lorsqu'on envisage certaines propositions: l'augmentation du taux de base de la TVA (de deux points) ou le report de l'âge de départ à la retraite, ce qui réduit automatiquement les annuités en cas de départ anticipé. Ludovic Subran, toujours dans cette appréciation du programme Fillon sur le pouvoir d'achat, pointe le manque d'effort sur l'assurantiel (chômage). Là où le programme d'Emmanuel Macron qui prévoit notamment "la suppression de la taxe d'habitation, revendique un impact sur le pouvoir d'achat des ménages" précise l'expert. "Dans cette même logique, on peut citer la volonté de maintenir l'assurantiel chômage puisque la seule réforme envisagée porte sur un changement de gestion".

Le programme de Marine Le Pen, "en ce qu'il est centré sur la redistribution, est susceptible d'avoir un effet positif si l'on considère les mesures envisagées telle la baisse de l'âge de départ retraite, les aides fiscales sur les revenus du travail". On pense là à la défiscalisation des heures supplémentaires ou bien encore à la baisse de 10 % de l'impôt sur le revenu sur les trois premières tranches. Mais tempère Ludovic Subran, "ces mesures seront heurtées de plein fouet par la sortie de l'euro: les gains de pouvoir d'achat qu'elles dégageraient seraient emportés par l'inflation."

Relèvement des minima sociaux (dont 10 % de hausse pour le minimum vieillesse), l'ouverture du droit à allocation familiale dès le premier enfant et bien évidemment revenu universel d'existence remanié (versé aux bénéficiaires actuels du RSA, aux étudiants, indépendants et salariés " dont les revenus sont inférieurs à 2 200 € nets "), "le programme de Benoit Hamon est celui qui est censé redonner le plus de pouvoir d'achat aux ménages". Le terme "censé" employé par Ludovic Subran suffit pour comprendre toutes ses réserves !


Verdict?
- Un effet négatif marqué du programme Fillon
- Un effet positif léger du programme Macron
- Le programme Hamon: un effet positif fort
- Le programme Le Pen: un effet négatif fort

Rappel : ce ne sont que des programmes et leur analyse est d'une certaine manière hors sol, puisque, comme le rappelle Ludovic Subran, demeure beaucoup d'aléas: "à quel degré vont-ils être appliquer? Et jusqu'où? Car il faut des processus itératifs"


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