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La fonction finance à l'épreuve de la data : enjeux et bonnes pratiques

À l'heure du tout numérique, comment tirer parti de l'avalanche des données pour optimiser la performance financière de l'entreprise ? Décryptage avec Frédéric Lumeau, associé BDO Advisory, spécialiste transformation finance.

Publié par Hugues Robert le - mis à jour à
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La fonction finance à l'épreuve de la data : enjeux et bonnes pratiques

Avantage concurrentiel

Pour les directions financières, l'exploitation de la data s'impose progressivement comme un outil stratégique de premier plan. « Nous assistons à une prise de conscience généralisée de l'importance de l'utilisation de la donnée, car les entreprises dites "data-driven" qui font le choix de mettre la donnée au centre de leur système d'information décisionnel, disposent d'un véritable avantage concurrentiel », souligne Frédéric Lumeau.

Concrètement, l'enjeu est double pour les fonctions finance. Il s'agit, d'une part, d'améliorer la qualité des analyses produites à l'attention de la direction générale, avec une dimension prédictive et d'anticipation des tendances de plus en plus attendue, appuyant ainsi un rôle de business partner du directeur financier ; et d'autre part, d'optimiser la qualité des contrôles pour une meilleure couverture des risques de l'organisation.

« Pour profiter du levier business partner, la fonction finance doit disposer de référentiels propres et structurer les données, avec le déploiement notamment d'un data warehouse et d'outils de business intelligence pour requêter et faire parler la data », précise l'expert. Un effort technologique pour rassembler les informations, en provenance d'origines diverses, aux fins d'analyses comparatives s'avère incontournable.

Chantier abyssal

Malgré ses avantages conséquents, l'exploitation de la data par la direction financière constitue un défi de taille. Quelles sont alors les bonnes pratiques pour avancer sur le sujet ? Selon Frédéric Lumeau, un premier point consiste à travailler en étroite collaboration avec l'informatique : « Les choix d'architecture et de technologie nécessitent des connaissances métiers, apportées par la DAF, mais aussi des compétences techniques, amenées par la DSI. »

L'expert souligne également une nécessaire montée en compétences des équipes finance sur le sujet de la donnée. Le travail conjoint entre la DAF et la DSI suppose que la direction financière se frotte progressivement au langage numérique.

D'une manière générale, la gestion et l'intégration de la data provenant d'une diversité de sources, constituent un projet complexe qui requiert souvent des investissements substantiels. « Le chantier peut être abyssal pour les organisations », confirme l'expert. « Cela nécessite entre autres de n'avoir qu'une seule source de vérité et un référentiel unifié. » La question de la confidentialité et de la sécurité des données est aussi un point d'attention essentiel.

7 bonnes pratiques pour positionner la data au coeur de l'entreprise (Frédéric Lumeau, associé BDO Advisory)

1 - Définir une stratégie claire sur l'utilisation de la donnée, les cas d'usage et l'impact SI.

2 - Investir dans des technologies appropriées avec un plan d'action résultant d'une stratégie sur plusieurs briques technologiques : stockage, ETL, BI, MDM.

3 - Structurer et s'assurer de la qualité de la donnée.

4 - Développer des compétences en interne.

5 - Travailler en collaboration entre les équipes - DAF, DSI et autres - pour valoriser le patrimoine data de l'entreprise.

6 - Adopter une approche itérative, cas d'usage par cas d'usage, en accumulant les réussites projets.

7 - Sécuriser la donnée à travers une gouvernance claire et une technologie robuste facilitant l'accès aux informations.

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