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Des résultats au beau fixe pour le SBF 120 au 1er semestre

Les entreprises du SBF 120 ont publié d'excellents résultats financiers début 2022. Après des années compliquées en raison de la crise sanitaire, l'effet rebond semble leur profiter. Mais le contexte économique et géopolitique incertain risque d'impacter les performances des entreprises dans les mois à venir.

Publié par Audrey Fréel le - mis à jour à
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Des résultats au beau fixe pour le SBF 120 au 1er semestre

Malgré un contexte économique complexe, les entreprises du SBF 120 ont affiché de belles performances au premier semestre 2022. Selon l'Observatoire de l'information financière d'ATH, une association technique regroupant 26 cabinets d'audit et de conseil, elles ont enregistré un chiffre d'affaires cumulé de 1 071 milliards d'euros au premier semestre. Ce qui représente une hausse de 26 % par rapport à 2021.

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CA 1er semestre 2022 SBF 120

Côté rentabilité, l'Ebitda est restée stable à 16 %, soit deux points de plus qu'en 2019. Les entreprises ont dégagé 78 Mrds € de bénéfice net au premier semestre, soit près de 14 Mrds € de plus par rapport à l'année précédente.

A noter que l'étude d'ATH porte sur 102 sociétés du SBF 120 (qui en compte 119 au total). Les 17 groupes manquants n'avaient pas publié leurs résultats semestriels lors de la publication de l'étude, ou présentaient des comptes inexploitables.

"Si ces très bons résultats peuvent être surprenants compte tenu du contexte actuel, ils s'expliquent en partie par un effet rebond par rapport aux années 2020 et 2021, fortement impactées par la crise sanitaire", commente François Aupic, un des rédacteurs de cette étude et associé au sein du cabinet RSM France. Suite au Covid, les entreprises du SBF 120 ont optimisé leurs organisations et leurs procédés de production, ce qui a vraisemblablement contribué à améliorer leurs performances. Par ailleurs, la plupart des entreprises du SBF 120 ont une forte activité à l'international, ce qui leur permet de diluer les risques. "Les très bonnes performances dans certains pays viennent compenser les performances moindres dans d'autres zones géographiques", résume François Aupic.

L'automobile et l'aéronautique à la traîne

D'un point de vue sectoriel, les entreprises de l'énergie (principalement Total, Engie et EDF) ont vu bondir leur chiffre d'affaires de 62 % au 1er semestre 2022, à 253 Mrds €. "Si le secteur de l'énergie a un impact sur les résultats globaux, la performance des sociétés des autres secteurs est malgré tout très bonne", souligne François Aupic. Hors secteur de l'énergie, les entreprises étudiées ont en effet réalisé un chiffre d'affaires de 817 Mrds € au 1er semestre (+17 % par rapport à 2021).

L'industrie, la construction, les équipements électriques, la technologie, le luxe et la santé font partie des secteurs les plus performants. "Le rebond post-covid est venu alimenter la part de croissance de ces activités. L'effet inflation et hausse de prix a peut-être également joué en leur faveur", analyse Philippe Mendes, un des rédacteurs de cette étude et associé au sein du cabinet Aca Nexia. Certains groupes ont également bénéficié d'un effet de stockage. "Beaucoup d'entreprises ont anticipé les hausses de coûts de matières premières en faisant des stocks quand les prix n'étaient pas encore trop élevés. Cela leur permet de ne pas être en rupture de stock et de profiter d'opportunités de chiffre d'affaires", constate François Aupic.

En revanche, la situation est plus délicate dans certains secteurs, comme l'automobile et l'aéronautique. A titre d'exemple, Renault, Airbus, Safran ou encore Air France n'ont pas réussi à revenir au niveau du chiffre d'affaires de 2019. Elles sont tout de même parvenues à redresser la barre par rapport à 2021. "Ces secteurs sont confrontés à des difficultés mais il convient aussi de regarder les conditions intrinsèques de certaines entreprises, qui étaient déjà fragilisées avant la crise", pointe Philippe Mendes.

Maintien des perspectives au 2e trimestre

Pour le second semestre de 2022, la majorité des entreprises du SBF 120 semble confiante quant à leur capacité à maintenir leurs prévisions pour l'année. "Il est probable que, compte tenu de ces bons chiffres du premier semestre, elles soient assez sécurisées pour la fin de l'année et arriveront à réaliser leur budget", indique Philippe Mendes. Avant de préciser : "En revanche, très peu d'entreprises ont relevé leurs perspectives". En cause : le contexte économique et géopolitique actuel, incertain et très complexe. "Les hausses des coûts de l'énergie et des matières premières risquent de pénaliser la rentabilité d'un certain nombre de sociétés à la fin de l'année", souligne François Aupic. Un avis partagé par Philippe Mendes : "Il devrait y avoir un début de ralentissement sur le second semestre, mais ce dernier ne devrait pas remettre en cause les budgets 2022". Face à des résultats record au premier semestre 2022, les performances devraient être plus mesurées pour les entreprises du SBF 120 à la fin de l'année.

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