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Billet de Daf - Le Daf fait sa mue

Un directeur financier acteur du changement qui saura faire évoluer la culture financière et développer la culture de la gestion des risques de façon adaptée. Telles sont les qualités du Daf de demain pour Cécile Salin Echalier, Daf d'Intermèdes.

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Billet de Daf - Le Daf fait sa mue

Depuis quelques années, les directions financières ont fait évoluer leurs méthodes de travail et les systèmes d'information pour se concentrer sur la mesure de la performance. Les équipes financières ont ainsi collaboré plus étroitement avec les opérationnels pour leur fournir des indica­teurs pertinents dans l'atteinte des objectifs. Actrice de cette évolution, j'ai constaté qu'elle s'était faite à des rythmes différents en fonction de la taille de l'organisation, de sa culture et de son secteur. Or, les incertitudes économiques, politiques, environnementales et l'accélération technologique entraînent une mutation en profondeur du rôle du directeur financier. Le gardien du temple fait place à un véritable acteur du changement.

Ces évolutions représentent des risques pour l'entreprise : législations contraignantes, cybersécurité, pénurie de sourcing et retournement économique. Mais elles sont aussi synonymes d'opportunités : les saisir au bon moment est devenu un levier clé de croissance pour l'entreprise... à condition de s'y préparer.

C'est là que le Daf va développer une culture de la gestion du risque adaptée à la taille de l'entreprise. Il va s'assurer que les données et les systèmes sont protégés et répondent aux obligations réglementaires comme le RGPD et la facturation électronique. Cela signifie investir dans des outils de pilotage évolutifs pour intégrer de nouvelles activités, voire des changements de modèle. Le risque est aussi lié au secteur de l'activité et à ses acteurs. Les qualités pédagogiques et d'écoute du business partner seront essentielles pour animer une veille des signaux faibles comme des opportunités au sein du Codir. D'autant plus si le Daf intègre le sujet de la RSE dans la détection des risques : une sous-esti­mation de cette problématique peut entraîner une perte d'image auprès des consommateurs, de contrats avec des clients, une augmentation des coûts à long terme...

La direction financière va avoir de plus en plus de données à collecter et à analyser. Elle aura à choisir des outils de plus en plus intégrés en interaction avec l'écosystème et à manager des équipes en mutation. S'informer en continu sur les nouvelles technologies comme l'IA et participer aux réflexions de réseaux professionnels seront clés pour réussir ce tournant. Savoir intégrer des nouveaux métiers comme les data analyst et accompagner les équipes comptables vers des postes plus analytiques feront partie du savoir-être de notre Daf de demain.

Avec une meilleure estimation du risque et une pleine maîtrise de la donnée, le Daf va favoriser la création de valeur dans son organisation. Avec l'avènement du revenu management, les équipes opérationnelles ont déjà intégré les notions de mix, de taux et de masse de marge dans leur stratégie. Demain, l'entreprise intégrera une nouvelle dimension dans la création de valeur : celle de la RSE. Les indicateurs de performance seront pondérés par un indice de durabilité. Les investissements ayant un impact RSE positif seront préférés à ceux qui augmentent l'empreinte carbone de l'entreprise. Le Daf doit à présent prendre en main ce changement de culture financière en faisant preuve de pédagogie, d'agilité et de détermination pour accompagner cette révolution.

L'auteur : Cécile Salin Échalier est la Daf d'Intermèdes. Directrice financière depuis 8 ans, elle est riche de plus de 20 ans d'expérience dans de grands groupes de l'agroalimentaire comme PepsiCo et Seagram, mais aussi des PME comme Banania/Benco et Pelintex dans le textile. C'est une Daf résolument orientée business pour une croissance ambitieuse et durable.
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