Le management de transition attire des profils de plus en plus jeunes
Longtemps réservé aux cadres expérimentés en fin de carrière, le management de transition séduit désormais une nouvelle génération de professionnels dans la finance. Plus jeunes et plus opérationnels, ils répondent à des besoins croissants et variés au sein des entreprises.

Depuis plusieurs années, le management de transition s'est imposé comme une solution stratégique pour accompagner un changement, pallier une vacance de direction ou relever des défis ponctuels. Si cette catégorie de professionnels est généralement l'apanage des quinquagénaires, elle tend à se rajeunir. Selon une étude menée par le cabinet Robert Walters*, le management de transition a attiré de nouveaux entrants en 2024, âgés de 40 à 49 ans. Les 50-59 ans sont toutefois toujours majoritaires et représentent 53 % d'entre eux. Les métiers de la finance n'échappent pas à cette tendance. « Depuis une bonne année, nous constatons l'arrivée de quadragénaires sur des missions de transition en finance », explique Hugues Roussel, manager au sein de la division Finance de Robert Walters Management de Transition.
Des missions très opérationnelles
Ces derniers occupent des postes très opérationnels, comme comptables, trésoriers ou contrôleurs de gestion. « Auparavant, le management de transition s'adressait uniquement à du top management, il tend désormais à se démocratiser avec des profils plus jeunes et très opérationnels », analyse Hugues Roussel. Ces jeunes profils ont tendance à privilégier l'intérêt et le sens des projets et sont moins attirés par des carrières longues au sein d'une même entreprise.
Des besoins côté entreprises
Ce rajeunissement de cette profession traduit aussi une augmentation des besoins du côté des entreprises. En 2024, les missions majoritairement confiées aux managers de transition comprenaient du management relais (68%), de la gestion de crise (36%) et de la gestion de projet (27%), d'après l'étude de Robert Walters. Pour cette année, les besoins semblent évoluer. « Après une année d'incertitudes, les entreprises commencent à y voir un peu plus clair et peuvent désormais se réorganiser, relancer des projets mis en pause, revoir leurs stratégies, le tout en s'appuyant sur des données plus stables qu'il y a quelques mois », explique Karina Sebti, managing director de Robert Walters Management de Transition. Pour 2025, les entreprises envisagent de faire appel au management de transition pour des missions de gestion du changement et de restructuration (44%), de transformation numérique et projets informatiques (25%), et pour des missions de gestion de crise et de redressement (25%). Côté profils, les directeurs financiers ayant une réelle expertise et expérience sur les sujets de transformation ou de LBO sont particulièrement recherchés. Au total, 6 entreprises sur 10 pensent faire appel au management de transition en 2025. Elles ont toutefois tendance à se challenger en interne afin de trouver des solutions, avant de faire appel à un intermédiaire du recrutement.
Lire aussi : Restructuration : quels impacts sur les équipes ?
*Les données de cette étude s'appuient sur les rencontres des experts de Robert Walters avec plus de 4 200 managers de transition et entreprises au cours des 12 derniers mois en France, ainsi que sur une enquête menée au cours du 1er trimestre 2025 auprès de plus de 600 entreprises et managers de transition.
Sur le même thème
Voir tous les articles Carrière & Talents