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Travailler son " management system " est un préalable indispensable pour devenir une ETI

Avant de faire grandir une entreprise, encore faut-il avoir créé un système de management solide. La première étape consiste à se doter d'un comité de direction capable de gérer un périmètre élargi avec professionnalisme et performance.

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Travailler son ' management system ' est un préalable indispensable pour devenir une ETI
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Le rêve de l'ETI n'est pas à la portée de toutes les PME et de tous les chefs d'entreprise. Non pas tant pour des raisons de marché qu'en raison d'un manque de système de management adapté pour absorber et dominer une démarche de croissance. Plus d'un s'y est brûlé les ailes. En effet, encore trop peu de PME sont dotées d'instances de gouvernance et notamment de conseils de direction. Et quand un CoDir existe, il est rarement structuré de manière efficace.

La gouvernance, talon d'Achille des PME ayant des ambitions de croissance

Or pour développer et faire croître sa PME, un chef d'entreprise doit s'appuyer sur une gouvernance robuste. Penser et déployer un système de management est nécessaire si on veut que l'entreprise reste sous contrôle et soit en capacité de traiter et d'absorber l'ensemble des nouveaux sujets, plus ou moins complexes, que déclenchera son changement d'échelle. Il joue aussi un effet levier qui permet d'accélérer la croissance au gré des opportunités qui se présentent. C'est cependant un sujet où de nombreux chefs d'entreprise pêchent par inexpérience et sur lequel ils gagnent beaucoup à se faire accompagner.

La priorité est d'abord de bâtir un organigramme où seront spécifiées les responsabilités de chacun selon son échelon. La colonne vertébrale de cet organigramme étant le comité de direction dont peu perçoivent l'importance. Un comité de direction n'est pas un outil de promotion des managers, ni un lieu de rassemblement de la garde rapprochée du fondateur, c'est un outil de management du développement des activités. Son recrutement est déterminant pour le succès d'un projet de croissance.

A qui faire appel pour intégrer au CoDir ?

Dans une PME, un comité de direction réunit en moyenne 6 à 8 personnes qui toutes ensemble vont prendre des décisions stratégiques. Elles doivent aussi être en mesure de veiller à la capacité d'exécution de la stratégie. Selon le secteur d'activité, ce peut être des directeurs métier (finance, RH, marketing, communication ...) ou opérationnels (innovation, production, logistique, service client ...). Selon les domaines et compétences à maîtriser, il peut également s'avérer pertinent de recruter des membres à l'extérieur, qui seront aussi bien pourvoyeurs de nouvelles idées que d'énergie à mettre au service du projet du développement.

Le CoDir se réunit en moyenne 1 à 2 fois par mois, déroule un agenda précis, élabore et ajuste les plans d'exécution, s'assure de leur mise en oeuvre effective dans les délais prévus, et pilote les résultats obtenus. Car être membre d'un CoDir donne certes des droits - dont celui de décider - mais aussi des devoirs - mobiliser les équipes autour du projet, s'assurer de l'exécution de la stratégie, informer les collaborateurs à bon escient, gérer la confidentialité de certaines données, etc. Ce type de sujets demande de pouvoir échanger et de travailler en équipe, ce qui est impossible quand les membres du CoDir sont trop nombreux, car la cacophonie menace vite...

Le CoDir, instance essentielle pour entrainer toute l'entreprise

Le comité de direction est le premier étage de la fusée du " management system " de la PME. Il a un effet d'entraînement sur l'ensemble de l'organisation. Ses décisions vont porter l'action de l'ensemble des départements et collaborateurs, selon le calendrier qu'il a fixé. Les positions qu'il adopte donne la voie à suivre pour atteindre le cap fixé. C'est ce qui permet d'absorber les modifications qui s'opèrent avec le changement d'échelle, et d'accélérer encore.

Enfin, le comité de direction est un rempart au burn out des chefs d'entreprise dont on commence de plus en plus à parler. Déléguer permet de lever la tête du guidon, d'avoir du temps pour réfléchir à l'avenir et regarder plus loin. Quand une entreprise grandit, il n'est ni possible, ni recommandé que le fondateur continuer à gérer l'intégralité des dossiers comme il le faisait au temps où il dirigeait une TPE. Il faut savoir faire son autocritique et laisser se développer ou aller chercher de nouvelles idées qui alimenteront encore la croissance.

C'est pourquoi d'expérience on peut affirmer que transformer une PME en ETI demande de la structuration, et aussi une équipe de direction compétente, investie et préparée au changement à venir. Parole de tous ceux qui l'ont déjà fait !

Patrice Arzillier, serial entrepreneur et operating partner chez I&S Adviser



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