Loi Macron : les 5 nouveautés du Perco
Afin d'inciter les entreprises à adopter le plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco), la loi Macron simplifie le dispositif. Un premier décret vient de paraître jeudi 26 novembre 2015. Mise en oeuvre, forfait social, abondement... Tour d'horizon des cinq changements à retenir de la réforme.
La loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances du 6 août 2015 (dite "loi Macron") veut encourager l'épargne salariale. Outre l'intéressement et la participation, le texte s'attaque à la simplification du plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco), auquel seul un salarié sur cinq a accès en France. Ce dispositif, qui peut être déployé dans toutes les entreprises quelle que soit leur taille, est principalement alimenté par les versements issus de l'intéressement, de la participation ou de l'abondement de l'employeur.
"La loi Macron a rendu le dispositif plus incitatif. La simplification ne touche pas tant les modalités de gestion que les règles d'alimentation du Perco", analyse Juliana Kovac, avocate associée en charge du pôle protection sociale et épargne salariale du cabinet Flichy Grangé Avocats. Voici cinq nouveautés de la loi Macron qu'il faut retenir à ce sujet.
1. Une mise en oeuvre facilitée
Si vous n'avez pas de délégué syndical ou de représentant du personnel, vous pouvez désormais instaurer le Perco après avoir obtenu l'approbation écrite des deux tiers des salariés. Cette alternative est déjà possible pour les dispositifs de participation et d'intéressement. L'objectif étant d'encourager une plus large adoption du Perco.
Car jusque-là, ce dispositif nécessitait la signature d'un accord collectif. Vous pouviez néanmoins le mettre en place de manière unilatérale en cas d'échec des négociations. Ce qui est toujours le cas.
2. La réduction du taux du forfait social
Autre changement, le taux du forfait social passe de 20 % à 16 % pour les sommes placées sur le Perco provenant de l'intéressement, de la participation ou d'un abondement de l'employeur. "C'est une bonne nouvelle, même si beaucoup d'entreprises espéraient un abaissement du taux plus radical", souligne Juliana Kovac. Un décret, paru au Journal officiel jeudi 26 novembre 2015, précise ses modalités de mise en oeuvre.
Pour bénéficier de ce taux avantageux et diminuer votre contribution, vous devez remplir deux conditions :
1. Les sommes allouées au plan doivent premièrement être placées par défaut sur un support de gestion pilotée. Ce type de dispositif prévoit de placer les fonds sur des supports "dynamiques" lorsque l'horizon de la retraite est loin, pour ensuite diminuer progressivement l'exposition aux risques à mesure que l'échéance du départ à la retraite approche.
2. Cette gestion doit être affectée à un fonds comportant au moins 7 % de titres susceptibles d'être alloués à un plan d'épargne dédié au financement des PME et ETI (PEA PME). Ce quota s'appliquera de façon dégressive en fonction de l'échéance du départ à la retraite. Selon le décret, il portera sur :
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- 100% du portefeuille pour les participants dont l'échéance de sortie du plan est strictement supérieure à 15 ans, soit une part minimum de 7% ;
- au minimum 85% du portefeuille en cas de sortie entre 12 ans et 15 ans, soit une part minimum de 5,95% (calcul : 7% x 85% = 5,95%) ;
- au minimum 70% en cas de sortie entre 10 ans et 12 ans, soit une part de 4,9% minimum ;
- au minimum 30% en cas de sortie entre 7 ans et 10 ans, soit 2,1% minimum.
"Ces plans existaient déjà. Cette mesure est une incitation à la généralisation. Beaucoup de banques vont certainement soumettre aux entreprises de nouveaux avenants en ce sens ; les fonds d'actions étant plus rentables pour elles, mais pas sans risque financier pour vous et vos salariés", souligne Thomas Rone, responsable gestion de patrimoine chez Exco Nexiom, groupe d'expertise-comptable.
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