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Comment la direction financière de Thuasne intègre ses nouvelles filiales internationales

En une décennie, le groupe Thuasne, fabricant stéphanois de dispositifs a concrétisé six opérations de croissance externe à l'international. Son directeur financier, Cyril Lahaussois décrypte son job à l'occasion de ces acquisitions.

Publié par Stéphanie Gallo le - mis à jour à
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Comment la direction financière de Thuasne intègre ses nouvelles filiales internationales
© Thuasne

Depuis son arrivée à la tête de la direction financière de Thuasne (2.400 salariés ; CA 2023 : 281 millions d'euros dont 50% hors de France) en 2021, - après un parcours en audit chez EY puis chez SKF notamment comme contrôleur de gestion groupe -, Cyril Lahaussois a participé notamment, l'été dernier, à l'acquisition de Corflex, fabricant américain de genouillères et de produits orthopédiques souples (150 salariés avec un siège dans le New Hampshire et une usine en République Dominicaine).

Le rôle du « trublion »

Il raconte son job à cette occasion : « Dans les acquisitions, en France comme à l'international d'ailleurs, le rôle du financier est d'abord d'apporter un regard chiffré aux opérationnels. Lors des croissances externes, il peut parfois y avoir une sorte d'euphorie des différentes parties prenantes, mon rôle est d'apporter une analyse la plus factuelle possible, de mettre le doigt sur les faiblesses de la cible et du deal de manière générale. En résumé, d'être un peu le trublion qui vient secouer le process », raconte le CEO du groupe industriel stéphanois qui est intervenu tout au long des négociations aux côtés des équipes juridiques, de la direction etc. Avec un investissement temps relativement important.

Mais le travail du directeur financier ne faisait alors que commencer. Dans un deuxième temps, il a fallu intégrer cette nouvelle filiale aux procédures en place dans le groupe.

Une posture d'ouverture et de curiosité

L'acquisition de Corflex est encore très récente, mais les premiers pas ont déjà été réalisés. « Il est important d'aligner rapidement les process des nouvelles filiales avec celles du groupe afin que lorsque nous analysons les chiffres dans notre outil de calcul de performance, nous puissions comparer des données similaires. Sinon, cela n'a aucun sens. Et puis, cela permet aussi de challenger très vite le nouvel entrant », explique Cyril Lahaussois, qui diligente ce travail actuellement pour Corflex, mais qui l'avait déjà mené pour une autre acquisition réalisée en 2020, aux Etats-Unis aussi : Knit-Rite.

Par exemple, sur les coûts de main-d'oeuvre, il s'agit d'établir très précisément les paramètres des coûts qui doivent être intégrés. « Cet alignement doit être mené sur l'ensemble des données financières, cela demande un travail relativement important. Mais cela nécessite surtout de se placer dans une posture d'humilité, des deux côtés, pour comprendre comment travaille l'autre. Une posture de curiosité mobilisant ce que j'appelle de l'intelligence humaine ».

Sur les clôtures aussi, un travail d'harmonisation a été mené. Thuasne travaillant avec des clôtures mensuelles, ses nouvelles filiales sont accompagnées pour se positionner sur ce rythme le plus rapidement possible.

« Jusqu'à présent, je n'ai pas constaté de résistance au changement. Il faut dire que ces opérations de rachat se sont déroulées dans d'excellentes conditions avec des perspectives intéressantes pour les nouvelles filiales. Mais bien sûr, cela nécessite de ne pas arriver en conquérant voulant tout révolutionner et pensant tout mieux faire que les autres. Nous échangeons beaucoup. L'année dernière, j'ai même un contrôleur financier qui est parti trois mois aux Etats-Unis pour épauler nos filiales américaines. La communication et la bonne compréhension des objectifs communs est essentielle ».

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