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[Interview] Sylvain Pronteau, dga du pôle ressources de ville de Fontenay-aux-Roses : "Nous sortons de la finance pour aller vers les domaines des systèmes d'information et du pilotage"

Une fois n'est pas coutume, Daf Magazine donne la parole à un Daf de la fonction publique. L'occasion de souligner les similitudes et les différences avec un Daf travaillant dans une entreprise privée.

Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à
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[Interview] Sylvain Pronteau, dga du pôle ressources de ville de Fontenay-aux-Roses : 'Nous sortons de la finance pour aller vers les domaines des systèmes d'information et du pilotage'

Directeur général adjoint du pôle ressources de Fontenay-aux-Roses (92), Sylvain Pronteau a en charge les finances, les ressources humaines, la commande publique, l'informatique, le juridique, le contrôle de gestion, les moyens généraux et les archives et documentation de la ville.

Il gère ainsi une cinquantaine de personnes et un budget de fonctionnement entre 45 et 50 millions d'euros. Les investissements s'élèvent quant à eux à 10 millions d'euros chaque année.

>En quoi consiste votre mission ?

J'ai trois fonctions. Tout d'abord, je manage l'ensemble des directions support de la ville et j'ai à ce titre la mission de moderniser ces fonctions, d'améliorer leurs processus et de développer leur activité.

Ma deuxième fonction est une fonction de stratégie et de conseil auprès des élus : j'ai en charge d'anticiper les évolutions de la ville, de définir des schémas d'investissements et d'anticiper les coûts.

Enfin, ma troisième fonction consiste à accompagner le changement auprès des autres directions. En effet, les évolutions au niveau des ressources humaines ou de la finance touche les autres directions.

>Vous travaillez au sein des collectivités ou pour les collectivités depuis une quinzaine d'année : comment a évolué la fonction de Daf du secteur public ?

La fonction financière publique est celle qui a le plus évolué ces dix dernières années. Auparavant, les factures, les bons de commande, etc... tout était en papier. Cela voulait dire que nous envoyions chaque semaine un carton entier de ramettes de papier A4 au Trésor Public afin qu'il contrôle et paie nos factures.

Aujourd'hui, nous sommes passés au zéro papier : toute la chaîne est dématérialisée. Il a donc fallu accompagner cette évolution, s'ouvrir à de nouveaux profils d'agents, qui soient moins dans l'exécution mais davantage polyvalents, qu'ils présentent des aptitudes sur des logiciels complexes.

Par ailleurs, les Daf du public touchent à d'autres matières que la finance. Par exemple, nous avons en charge le processus d'encaissement des factures de crèche et de cantine et dans ce type de travail il s'agit d'éviter les impayés, de proposer différents moyens de paiement, etc... De plus en plus, nous sortons de la finance pour aller vers les domaines des systèmes d'information et du pilotage.

>Quels sont les derniers projets que vous avez menés ?

Nous sommes en train de finaliser le projet de dématérialisation avec le Trésor Public : il restait des documents à dématérialiser.

Nous menons également un autre projet structurant autour du pilotage et des tableaux de bord. En effet, nous avons 22 logiciels métiers qui produisent énormément d'informations que nous n'exploitons pas assez ; nous passons donc du temps à construire des tableaux. Nous sommes donc en train de travailler là-dessus avec différents prestataires. C'est notre défi à venir.

Nous travaillons également avec l'éditeur Manty Budget sur la préparation budgétaire afin de sortir des indicateurs. En effet, 65 services différents exécutent un budget, il y a donc énormément de choses à suivre, d'autant plus que, dans beaucoup de services, la culture de gestion est très faible. Les outils leur permettent de se recentrer sur leur métier.

>Comment voyez-vous se dessiner le futur des Daf de la fonction publique ?

Historiquement, nous nous occupions essentiellement de gestion. Désormais, le Daf doit avoir d'autres expertises, comme la fiscalité par exemple.

Il est également attendu des directions financières qu'elles pilotent les autres services afin de les aider à définir des indicateurs qui leur permettent de suivre leur activité. Les directions financières sont donc en train de se muscler et englobent d'avantage de choses.

>Dans votre discours, il y a beaucoup de similitudes avec ce que nous disent les Daf qui travaillent dans des entreprises privées. Quelles sont, selon vous, les grandes différences ?

Une des grandes différences réside dans le fait que les directions financières dans le privé ont une approche bilantielle "actif/passif" alors que nous nous intéressons dans le public aux "encaissements/décaissements". En effet, nous ne gérons pas la trésorerie.

Dans le privé, alors que les recettes sont volatiles et les dépenses ajustables, le public n'est pas soumis à la concurrence mais 80% des dépenses sont fixes car liées au paiement des salaires de personnels fonctionnaires ou encore à des marchés publics. Par contre, nous avons le levier fiscal pour rééquilibrer alors que dans le privé il n'est pas possible d'appuyer sur un bouton pour se remettre à flot.

Enfin, il existe de nombreuses spécificités dans les collectivités, les termes sont différents, certaines choses sont totalement atypiques... Quelqu'un qui viendrait du privé aurait forcément un long temps d'apprentissage de toutes ces particularités.

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