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Quels sont les nouveaux outils de financement des plateformes digitales ?

Quels sont les nouveaux moyens de financement innovants qui se développent sur les plateformes digitales ? Comment fonctionnent-ils ? Eclairage avec Gilles Porte, responsable partenariats et développement digital chez Euler Hermes France, à l'occasion de "Finance Révolution".

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Quels sont les nouveaux outils de financement des plateformes digitales ?

Aujourd'hui, on ne compte plus les plateformes digitales telles que les sites de ventes en ligne B2B, les marketplaces, mais aussi les plateformes de services financiers, de crédit-management, de facturation et de gestion de paiements, etc ... Dans ce paysage, de plus en plus de plateformes de gestion de crédit management proposent des solutions de financement. " La grande innovation c'est que ces techniques vont s'intégrer dans des parcours d'achat ou des parcours de vente en temps réel ", souligne Gilles Porte, responsable partenariats et développement digital chez Euler Hermes France, société d'assurance-crédit qui s'adresse aux établissements financiers qui proposent de nouveaux moyens de financement digitaux.

Quand l'affacturage se digitalise

Du côté fournisseur, certaines techniques traditionnelles de financement se digitalisent. C'est le cas par exemple de l'affacturage qui consiste à vendre sa facture à un établissement financier afin d'obtenir des liquidités de façon immédiate. Aujourd'hui, l'affacturage peut s'intégrer avec des plateformes d'e-commerce. " Il est possible désormais de digitaliser l'acquisition de ce financement. Ainsi, vous émettez une facture sur une plateforme et vous allez pouvoir la céder de façon digitale et donc automatiquement à un établissement financier qui va en ligne vous l'acheter ", détaille Gilles Porte, Euler Hermes travaille ainsi avec ces acteurs de l'affacturage en les aidant à analyser les risques financiers, à recouvrer et les indemniser en cas de perte.

" Buy now, pay later " ou le BNPL

Si on se place du côté acheteur, il existe une deuxième technique de financement " qui est en quelque sorte la transposition de ce qui existe dans le crédit à la consommation ", explique Gilles Porte. Cette technique dite du paiement différé ou BNPL (pour Buy Now, Pay later) se développe de plus en plus dans le BtoB. L'acheteur va bénéficier d'un délai de paiement qui va être payé par l'établissement de crédit, tandis que le vendeur sera payé directement par l'établissement financier. Elle est portée par " des start-up très innovantes et très dynamiques qui développent à la fois des méthodologies d'analyse de risques et des méthodologies de délivrance de ces crédits extrêmement performantes. Cela permet ainsi de s'intégrer dans un parcours d'achat en temps réel ", d'après Gilles Porte. On peut citer des entreprises de la fintech comme Klarna, AfterPay, Affirm, Splitit et Sezzle. Et selon le rapport "Buy Now, Pay Later" de mars 2020 publié par Pymnts.com, entre 2018 et 2019, les téléchargements d'applications BNPL ont augmenté de 162%. Une technique qui a de l'avenir selon le responsable partenariats & développement digital d'Euler Hermes car il existe encore de nombreuses activités dans lesquelles les fournisseurs ne font pas forcément crédit aux acheteurs.

Un remboursement différé en devises pour les importateurs

Il existe un autre mode de financement qui peut s'adresser par exemple aux importateurs. Il existe effectivement aujourd'hui des acteurs financiers comme iBanFirst, établissement financier spécialisé dans les paiements en devises, qui vont pouvoir faire de l'avance de paiement en devises vis-à-vis du fournisseur tout en accordant un délai de règlement à l'importateur, ce qui va lui permettre de gérer son cycle d'exploitation. Ainsi, si l'importateur achète des marchandises en Chine et doit payer son fournisseur en yuans, il peut faire un contrat de prêt auprès d'une plateforme et obtenir une avance pour un remboursement différé. Dans ce cas de figure, un assureur-crédit va alors contre garantir le risque de crédit porté par l'établissement financier qui va faire l'avance du paiement en devises.

Au final, ces techniques ne sont pas réservées aux plateformes digitales. Et cette dimension digitale peut être intégrée dans un parcours d'achat "physique", au moment du paiement. " C'est l'idée de la solution dite "phygitale", comme par exemple avec la solution déployée par Finexkap avec Metro. L'acheteur peut bénéficier lors de son passage en caisse d'un crédit pour payer son achat. Le crédit est accordé par Finexkap avec qui nous travaillons pour analyser là encore les risques financiers, le recouvrement et l'indemnisation des pertes ", conclut Gilles Porte.

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