Matinale Facturation électronique : retrouvez le témoignage de Dassault Systèmes

La facturation électronique ne fait pas seulement bouger les lignes réglementaires. Dans les grandes organisations, elle agit comme un révélateur de la maturité des process et des systèmes d'information. Dassault Systèmes l'a bien compris.

Dès 2021, le groupe a choisi de ne pas attendre les échéances françaises ou européennes pour se lancer. « C'est un sujet qui nous occupe depuis plusieurs années. Nous avons décidé de nous organiser très tôt, dans une logique d'anticipation », explique Cécile Huet, Corporate Finance Senior Director. Résultat : le groupe a déjà lancé ses premiers déploiements.

Pensé pour durer

Le projet a pris forme dans un cadre méthodique et structuré. Côté finance, une cellule dédiée a été constituée. « Nous avons aujourd'hui trois chefs de projets qui se relaient selon les zones géographiques et les pays concernés. Ce ne sont pas des ETP à 100 %, mais des ressources spécialisées, aguerries à la gestion de projets complexes. »

Cette équipe est doublée par des référents dans les métiers : comptabilité fournisseurs, comptabilité clients, fiscalité, systèmes d'information... L'objectif est de créer une dynamique transverse. « La complexité réside dans la cohabitation d'acteurs qui n'ont pas tous l'expertise complète. Il faut faire dialoguer les fonctions, aligner les terminologies, s'adapter aux réalités locales. » Une tâche d'autant plus délicate que Dassault Systèmes est présent dans plus de 100 pays.

Outils maison

Pour piloter l'ensemble, le groupe s'appuie sur sa propre plateforme collaborative, utilisée à la fois pour le suivi des livrables, le management de projet et la communication inter-équipes. « Cet outil interne est clé pour fluidifier les échanges entre les équipes projet, métier et IT. Il offre une vision en temps réel sur les jalons, les blocages, les ressources mobilisées. »

Côté partenaire technologique, Dassault Systèmes a fait le choix d'un PDP (plateforme de dématérialisation partenaire) reconnu : Edicom. « Nous avons cherché un acteur robuste, connu sur le marché, mais aussi capable de nous accompagner à l'international. C'était un critère essentiel. » Un second PDP pourrait bientôt venir compléter le dispositif, en mode backup.

Au-delà de l'obligation légale, le projet a déjà produit des effets bénéfiques. « Cela nous oblige à nettoyer nos données, à repenser nos flux. Et une fois que tout est bien cadré, les factures arrivent au bon format, directement intégrées dans le système, avec un minimum de saisies manuelles. » Une avancée majeure dans un groupe où les flux restent encore partiellement traités à la main.

La réforme va également avoir un impact positif sur les relations avec les fournisseurs : « Ils bénéficient d'une meilleure traçabilité des factures, d'une visibilité accrue sur les délais de traitement et de paiement. » Le tout dans une logique de standardisation qui fluidifie les échanges. « Nous allons organiser des tests avec certains d'entre eux pour garantir une transition sans friction. »

Dès fin 2023, Dassault Systèmes a commencé à livrer les premiers modules dans ses systèmes, en vue du go-live. « Nous avons intégré les changements en plusieurs temps, pour lisser les efforts et sécuriser le déploiement. Nous sommes prêts pour les échéances à venir. » Des tests à blanc sont en cours, avec certaines filiales et partenaires, afin de valider les flux dans des conditions proches du réel.

La démarche s'inscrit dans une vision plus large de la performance de la fonction finance. « Ce projet nous oblige à faire travailler ensemble des équipes qui ne se parlent pas toujours, à structurer nos données, à clarifier nos processus. Il accélère une transformation nécessaire. » Et au-delà de la France, Dassault Systèmes prévoit déjà de l'étendre à d'autres marchés. « La réglementation européenne évolue. D'ici 2030, beaucoup de pays seront concernés. Nous voulons être prêts. »

Pour Cécile Huet, cette réforme est une opportunité : « Elle permet de moderniser en profondeur, de sortir d'une logique purement manuelle. Elle nous prépare à une finance plus fluide, plus data-driven, plus collaborative. Bref, à une finance d'entreprise en phase avec son temps. »

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