La "Taxonomie des produits verts" ou comment rendre la finance plus durable
A l'heure d'une crise pandémique mondiale qui impacte autant les sociétés que leurs économies respectives, Nicolas Kling, consultant senior chez Square, revient sur la Taxonomie des produits verts, et son rôle à jouer dans la finance durable.
Notre société, et par ricochet notre économie, sont aujourd'hui en "Guerre" contre le Covid-19. Toute la nation est mobilisée mais le temps de reprise d'activité arrivera à court terme et les événements malheureux que nous vivons aujourd'hui auront des impacts d'ordre économique, mais peut-être aussi d'ordre sociétal.
Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années maintenant, nous observons de nouveaux comportements et la prise en compte dans les modes de vie des occidentaux du souci impérieux de prendre soin de sa santé et de notre environnement (produits bio, voitures électriques, etc.) Le monde de la finance s'adapte aussi à ces nouveaux modes de pensées et le besoin d'orienter son épargne ou ses investissements vers encore plus de finance verte au sortir de cette crise sanitaire n'en sera que plus fort.
La "Taxonomie" ou classification des produits verts
La "Taxonomie" a pour but d'établir une liste d'activités considérées comme économiquement durables et ainsi devenir un référentiel pour les investisseurs et les entreprises, une base pour la création de standards européens verts dans la définition des produits financiers.
Les pays membres de l'Union Européenne devront ainsi conserver cette taxonomie en base dans leurs pays respectifs afin de promouvoir une transparence à un niveau global de leurs fonds notamment. On peut considérer la taxonomie de la finance verte comme "un effort à court terme pour un grand bénéfice à long terme."
Le G7 qui s'est tenu en France l'année dernière a permis de mettre en avant le principe de "Taxonomie" sur la finance verte et ses volets RSE. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a insisté sur la lutte contre le réchauffement climatique sans l'opposer à l'économie réelle. Il compte notamment s'appuyer sur les travaux déjà entrepris au sein de la Commission européenne.
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Quels engagements à prendre ?
Pour rappel, le plan d'action climat est un projet d'ampleur comme l'a été l'Accord de Paris en France. Le but étant d'essayer d'arriver à un nouveau modèle économique renonçant aux énergies fossiles pour se recentrer sur des énergies moins voraces en carbone et ainsi mettre fin au modèle financier (ou économique ?) que nous connaissons actuellement.
La réglementation financière s'associe désormais avec le développement durable des entreprises. A titre d'exemple, l'Union Européenne s'est engagée sur des objectifs ambitieux à horizon 2030, associant les objectifs de la COP afin d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Cela représenterait des investissements de plus de 200 milliards d'euros, investissements que les États membres ne pourraient supporter. D'où l'intervention des acteurs du système financier européen qui montreraient ainsi aux investisseurs comme aux consommateurs qu'un produit vert peut non seulement favoriser une économie durable mais également apporter un rendement.
On voit donc que la Taxonomie est un projet actuel avec un message fort : associer la continuité de l'économie à de réels principes écologiques et durables comme la dé-carbonisation des entreprises. Elle permettra d'orienter les investisseurs et les entreprises vers des produits financiers ou des stratégies de financement à horizons écologiques.
Il est donc primordial d'organiser une harmonisation d'une taxonomie européenne des produits verts au sein des états et d'organiser l'inscription de ces besoins dans les prospectus financiers des fonds à destination des particuliers.
Pour en savoir plus
Nicolas Kling est consultant senior chez Square, où il est spécialisé dans le secteur de la finance et de la banque.
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