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RSO : une boite à outils pour limiter les risques de l'entreprise

La Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO) est devenue un élément essentiel dans la stratégie de nombre d'entreprises. Aujourd'hui, l'ensemble de la société accorde une grande importance aux démarches d'engagements environnementaux et sociaux. Pour une entreprise, il en va de sa réputation.

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RSO : une boite à outils pour limiter les risques de l'entreprise
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La RSO consiste en l'intégration volontaire des préoccupations écologiques, sociétales et économiques d'une entreprise au sein de son activité et de ses interactions avec ses parties-prenantes. Parfois considérée comme un seul élément de communication, la RSO est en réalité une voie permettant à l'entreprise de se préparer aux futurs défis et de se prémunir de différents risques. La loi Pacte et la notion de " raison d'être de l'entreprise " ont d'ailleurs renforcé cette approche.

Risques financiers et développement économique

Grâce à la mise en place d'une démarche RSO, l'entreprise préserve le " bien-commun " socio-environnemental de la société dans laquelle elle évolue mais aussi ses propres intérêts, et ceux de ses parties prenantes (équipe, actionnaires, clients, fournisseurs, environnement etc.).

Les clients et les investisseurs figurent parmi les principaux protagonistes. Grâce au partage d'un système de valeurs éthiques, la RSO permet de construire une nouvelle image et de tisser de nouveaux liens spécifiques avec les clients et les investisseurs. Les critères ISR (ESG) sont ainsi de plus en plus pris en compte dans la notation des entreprises et dans les choix d'investissements des conseillers financiers. Fin 2019, le recours à des fonds relevant de la finance durable atteignait 278 milliards d'euros alors qu'il était de 149 milliards en décembre 2018.

La démarche sociétale d'une organisation permet de se différencier de la concurrence (via une labellisation, la signature et l'application de chartes d'engagements, la valorisation de ses achats dits responsables, de ses partenariats avec des entreprises adaptées...) et d'accéder à de nouveaux clients (marchés publics, entrepreneurs...). C'est aussi un moyen de retravailler son offre globale pour l'adapter aux nouveaux besoins de ses clients.

Par ailleurs, certaines actions en faveur du développement durable permettent à l'entreprise de faire des économies non négligeables pour sa santé financière. Il peut s'agir par exemple de revoir l'utilité de certains déplacements, de réduire ses dépenses en énergie par la mise en place de bonnes pratiques, de dématérialiser certains process comme l'archivage... Ainsi, France Stratégie1 révèle un écart de 13% sur la performance économique entre les entreprises qui mettent en place des pratiques RSE et les autres.

La RSO, une valeur ajoutée pour le management

La RSO a également l'avantage de limiter les risques d'un management inadapté. Ainsi, coconstruire une stratégie durable via une gouvernance responsable s'avère être une méthode efficace pour attirer, motiver et fidéliser ses collaborateurs. Face aux incertitudes et aux manques de repères sur les plans professionnel et personnel, les collaborateurs recherchent des projets qui " font sens ". Proposer une démarche globale RSO avec des actions identifiables et mesurables est une réponse à certaines des attentes et motivations des salariés. De plus, la gouvernance responsable suppose l'instauration d'un dialogue direct avec son équipe afin de désamorcer les non-dits qui pourraient mener au conflit, ce qui passe par des actions préventives et correctives permanentes.

La RSO, une méthode face aux crises

Dans le cadre d'une crise comme celle du COVID19, les entreprises de services qui auront préalablement organisé des process innovants de dématérialisation ou de télétravail, sont plus à même de répondre immédiatement aux besoins de leurs clients et de leurs équipes. L'état d'esprit nécessaire à la mise en place d'une démarche RSO, qui allie valeurs fortes comme la responsabilité ou la confiance, volonté d'amélioration permanente et écoute des besoins des parties-prenantes permet en effet de pallier certains effets d'une crise majeure.

Avec cette démarche, l'entreprise devient une partie prenante générant un impact positif sur un monde complexe qui doit répondre à de nombreux défis sociaux et écologiques.

Pour en savoir plus

Yveline Pouillot est secrétaire générale du cabinet d'expertise-comptable, de conseil et d'audit GMBA. Chargée de mission en RSO (Responsabilité Sociétale des Organisations). Elle intervient auprès des sociétés sur le contrôle de leurs données extra-financières, pour l'assistance à la rédaction des " rapports RSE " et pour l'accompagnement à la mise en place d'une démarche RSE.

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