Les ETI doivent s'inscrire dans le monde qui les entoure

Changement climatique, omniprésence du numérique, globalisation de la finance, etc... Le monde change, ce qui a inévitablement des conséquences sur les entreprises et leur mode de fonctionnement. Mais les ETI en sont-elles conscientes ? Et savent-elles comment réagir face à ces évolutions ?

Pour les aider, L'Harmattan vient de publier un ouvrage collectif, Le Monde et la Gouvernance des ETI. Écrit par une vingtaine d'experts sous la direction de Valérie Lejeune (enseignant/chercheur à l'ESG et consultante en innovation et stratégie.) et de Guy Le Péchon (associé gérant du cabinet de conseil spécialisé dans la "corporate governance" Gouvernance & Structures), cet ouvrage propose un panorama des grandes évolutions du monde illustrées, pour la plupart d'entre elles, par des exemples réussis d'initiatives de conseils d'administration.

Se tourner vers le futur

" Pour chacun des sujets traités, nous apportons un éclairage synthétique de l'évolution étudiée, expliquons pourquoi les ETI sont concernées, quelles sont les bonnes pratiques et nous illustrons par le cas d'une entreprise. L'objectif est d'inciter les ETI à se préoccuper de ces questions, et en priorité celles qui touchent les domaines de l'entreprise ", indique Guy Le Péchon. Pour un administrateur, de quoi piocher des idées en fonction des sujets qui l'intéressent. Certains sont incontournables, comme le numérique. Guy Le Péchon pense que les administrateurs, dont la moyenne d'âge est souvent élevée, doivent faire l'effort d'y réfléchir sérieusement. Voire même d'intégrer parmi leurs rangs des personnes plus aptes à comprendre les bouleversements du digital et d'y répondre.

Et le réchauffement climatique ? Les ETI sont-elles concernées ? " Si elles oeuvrent dans le domaine du climat, assurément. Si elles en sont un peu plus éloignées, elles peuvent réfléchir aux services à apporter dans ce domaine. Quoi qu'il en soit, elles doivent mener une réflexion sur l'impact de leur activité sur le climat ", estime Guy Le Péchon. Il incite les conseils d'administration certes à valider les comptes, mais plus encore à se tourner vers le futur, puisque leur rôle est d'orienter et de contrôler la stratégie de l'entreprise.

Un financement mondialisé

Une partie de l'ouvrage aborde un sujet cher aux directions financières : le financement. Rédigée par Ijjou Belkacem, fondatrice d'Alphametrics Advisory qui délivre des conseils dans les domaines de la finance, celle-ci invite les ETI à s'informer sur les différents financements possibles. " Il est important aujourd'hui de travailler sur son propre positionnement afin de trouver les financements adaptés en fonction des conditions d'accès de ces derniers et de ses besoins : est-on prêt par exemple à être une entreprise cotée et à rendre sa notation de crédit publique ?, interroge Ijjou Belkacem. Les conseils d'administration doivent être capables d'épauler les dirigeants dans ces réflexions. " Le témoignage concret de la société Eurotab vient étayer le propos.

Cette partie du livre dédiée au financement puise surtout son originalité dans l'aspect mondialisé de ce dernier. " Le financement n'est plus uniquement franco-français : les ETI ne font pas que commercer avec l'étranger, elles y recherchent également des financements à même de permettre leur développement international ", insiste Ijjou Belkacem. Elle donne l'exemple du Schuldschein, l'équivalent allemand de l'Euro PP, qui est plus flexible que ce dernier et qui réagit mieux aux variations des marchés. C'est en étant conscientes des évolutions majeures du monde, mieux formées et informées que les ETI pourront ainsi être plus performantes, plus compétitives et ce dans tous les domaines.