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Flottes : moins de voitures, plus de mobilité

Autopartage, covoiturage, crédit mobilité, l'avenir dans les flottes est tourné vers la réduction du parc automobile en ayant recours à de nouvelles solutions de mobilité telles que les deux-roues.

Publié par Aude Guesnon le | Mis à jour le
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Flottes : moins de voitures, plus de mobilité
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Moins de voitures et plus de mobilité, c'est l'une des ambitions dévoilées en juillet dernier par Nicolas Hulot et Élisabeth Borne, respectivement alors ministre de la Transition écologique et solidaire et ministre chargée des Transports, pour lutter en faveur de la qualité de l'air. "Face à la pollution de l'air, nous voulons changer de paradigme et faire la démonstration que la voiture individuelle peut être remplacée, dans de nombreux cas, par les mobilités douces comme le vélo, le covoiturage et bien sûr les transports en commun", avait ainsi expliqué l'ancien ministre, tout en affirmant que "l'argent public est plus efficace dans le vélo, les transports en commun, la prime à la conversion". Au-delà de la mise en place de zones à faibles émissions qui vont à l'avenir interdire l'accès des centres-villes aux voitures les plus polluantes dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants et favoriser le covoiturage ainsi que l'autopartage, un plan vélo va également être présenté cet automne dont l'ambition vise à tripler (de 2,7 à 9 %) sa part dans les déplacements d'ici 2024.

Ce plan d'action vient à point pour inciter les flottes d'entreprises à aller plus loin dans l'adoption de nouvelles formes de mobilité. Comme le précise l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE), malgré l'obligation légale, depuis 2018, de mettre en place un PDM (Plan de mobilité), en janvier, seulement 9 % des grandes entreprises de 100 à 999 employés et 22 % des très grandes entreprises de 1 000 salariés et plus avaient mis en place un tel dispositif.

Dans les grandes entreprises, les mesures mises en place dans le cadre d'un PDM vont en faveur du covoiturage à 85 %, le télétravail, 65 %, l'autopartage, 55 %, la mise à disposition de parkings réservés aux vélos électriques, 50 % et l'encouragement à l'utilisation du vélo électrique, 35 %. Pourtant, la solution du deux-roues est mise en avant par plusieurs loueurs auprès de leurs clients désireux de développer un PDM en entreprise.

Le vélo électrique partagé

Ainsi, Arval propose une formule de vélo-partage. "Déjà expérimentée en interne chez Arval, cette nouvelle offre qui fournit des vélos à assistance électrique (VAE) ainsi que des stations de recharge complète est facile à mettre en oeuvre, explique Ferréol Mayoly, directeur général d'Arval France. "Elle devrait convaincre les entreprises implantées sur plusieurs sites suffisamment proches pour permettre des trajets intersites en vélos partagés". Depuis 2017, Arval s'est doté d'un nouveau département dédié aux nouvelles formes de mobilité. "Nous travaillons sur ce sujet depuis des années et allons ainsi valoriser une approche unifiée de la mobilité des entreprises", souligne Jean-François Codina, directeur des nouvelles mobilités d'Arval France. "Nous développons aujourd'hui les solutions de mobilité que les salariés utiliseront demain".

Une orientation suivie également par Bemobi, filiale du groupe La Poste dédiée à la mobilité durable, laquelle gère déjà, avec un parc de 25 000 vélos, la plus grosse flotte de VAE de France. Bemobi propose en effet une offre de gestion de flottes de VAE en direction des entreprises et des collectivités. Différentes formules sont proposées, allant de la création et gestion d'un service de vélo-partage à la mise à disposition de VAE de fonction.

"En lançant une offre centrée sur le vélo à assistance électrique, notre approche s'inscrit dans une démarche de multimodalité. L'objectif n'est pas de remplacer l'ensemble d'une flotte mais bien de compléter les modes existants : VLS, autopartage, taxis, véhicules d'entreprise. Nous avons la conviction que l'usage du vélo au quotidien pourra être soutenu par les entreprises et collectivités territoriales et devenir une évidence dans les années à venir", affirme Frédéric Delaval, directeur de Bemobi.

Un fort potentiel de développement

Selon les études menées par cet opérateur, "l'indemnité kilométrique vélo facultative en France serait à l'heure actuelle proposée seulement par 85 entreprises, soit auprès de 150 000 salariés ; mais la mise en place de l'IKV a permis à ces entreprises de doubler leur part modale de vélo, laquelle est passée de 3 à 6 % en un an". De même, selon ces études, "au moins 15 000 sites seraient concernés par la mise en place d'un PDM, lequel permettrait de réduire de 5 à 20 % le bilan économique des coûts de mobilité pour une entreprise", signale Bemobi.

Selon les ratios de l'Ademe obtenus auprès d'entreprises volontaires pour des plans de mobilité, le potentiel de développement serait de 1 vélo pour 5 salariés dans les entreprises de moins de 100 salariés, 1 vélo pour 10 salariés dans les entreprises de 100 à 200 salariés et de 1 vélo pour 15 à 20 salariés pour les entreprises de taille supérieure.

Partant d'une hypothèse de parc de 5 à 10 vélos pour les établissements de moins de 100 salariés et d'un potentiel de 15 000 établissements soumis à obligation de mise en place d'un PDM, l'estimation du potentiel de développement est entre 75 000 et 150 000 vélos, signale la filiale du groupe La Poste. Et en étendant le calcul aux 31 000 établissements éligibles à un PDM, le marché adressable est de 155 000 à 310 000 vélos, constate Bemobi. De quoi favoriser le succès de la bicyclette dans les entreprises ?

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