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Que faire de sa trésorerie dans un processus de cession ?

La trésorerie est un des éléments de valorisation d'une entreprise. Avant et pendant un process de cession, une attention particulière doit donc lui être accordée.

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Que faire de sa trésorerie dans un processus de cession ?

Selon le dernier baromètre trimestriel "Trésorerie, investissement et croissance des PME/TPE" publié par Bpifrance Le lab et Rexecode en novembre dernier, l'appréciation de la situation actuelle des entreprises par leurs dirigeants se maintient à son niveau record atteint lors de la précédente enquête d'août dernier. Et même si celle-ci est actuellement gonflée artificiellement par des PGE non consommés, avec donc de la dette à venir, il n'en reste pas moins que la trésorerie des entreprises semble, globalement, plutôt dans une situation favorable.

Dans ce contexte, encore plus qu'en période "normale", ce sujet de la trésorerie doit être traité avec attention si l'entreprise est entrée ou va entrer dans les prochains mois dans un processus de cession. "Le niveau de trésorerie est en effet un des éléments importants pris en compte dans la valorisation d'une entreprise. Celle-ci est en général calculée en fonction d'un ratio appliqué à l'EBITDA auquel on ajoute la trésorerie. Avant un processus de cession qui peut durer plusieurs mois, il faut donc être vigilant et ne surtout pas mettre en danger cette valorisation", explique Florent Jacques, CEO de Finkey, cabinet de conseil en décisions stratégiques.

Préserver un niveau de trésorerie adéquat

Ce n'est donc pas le moment de se lancer dans des investissements couteux, en mettant à mal son niveau de trésorerie. "Au contraire, on réduit les charges courantes, les dépenses non essentielles afin d'améliorer sa rentabilité et sa trésorerie".

Mais attention, prévient Florent Jacques, il ne s'agit pas non plus d'accumuler une trésorerie démesurée. Cela pourrait être mal perçu par les repreneurs éventuels. "Ils pourraient se demander si l'entreprise n'a pas été mal gérée, si elle ne s'est pas endormie en n'investissant plus". Il s'agit donc d'évaluer le niveau adéquat de trésorerie attendu. "Ce niveau est logiquement celui du cycle d'exploitation de l'entreprise, lui permettant de faire face à ses besoins en fonds de roulement. En y ajoutant une marge de sécurité", conseille l'expert. Si le niveau de trésorerie est trop élevé, il peut être utile d'investir afin de renouveler le parc machines par exemple et donner une image dynamique de l'entreprise. "L'exercice est délicat, il faut une analyse précise du niveau de trésorerie attendu afin qu'elle soit valorisée au mieux dans un processus de cession".

Assurer un niveau de liquidités satisfaisant

Autre point de vigilance à prendre en compte : les placements pré-cession. Ce n'est pas le moment de bloquer sa trésorerie sur des placements à trop long terme. "Le futur repreneur souhaitera réaliser lui-même ses optimisations de trésorerie. Mieux vaut privilégier les placements permettant de conserver un bon niveau de souplesse, en choisissant au maximum les liquidités", insiste ainsi Thomas Forest, courtier expert en placement de trésorerie pour Pandat Finance.

Le sujet de la trésorerie, excédentaire ou insuffisante, n'est donc vraiment pas à prendre à la légère ! Des opérations et des placements inappropriés pourraient remettre en cause la valorisation de l'entreprise, voire même dans certains cas extrêmes remettre en cause une cession.

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