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Les ventes et cessions d'entreprises en France au plus haut depuis 6 ans

Les ventes et cessions de fonds de commerce sont reparties à la hausse en 2022. Plus de 31.000 transactions ont été réalisées l'année dernière pour un coût moyen de plus de 215.000 euros. La grande majorité des fonds ont été acquis par des PME et plus de la moitié de ces opérations ont eu lieu dans des petites ou moyennes villes.

Publié par Florian Langlois le | Mis à jour le
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Les ventes et cessions d'entreprises en France au plus haut depuis 6 ans

Malgré l'inflation et la hausse des taux d'intérêt, qui rendent l'accès aux financements des entreprises plus délicats, les ventes et cessions de fonds de commerce ont bondi l'année dernière. Selon une récente étude menée par Altares, plus de 31.000 transactions de ce type ont été réalisées l'année dernière, soit une croissance de 14,3% par rapport à 2021. Le prix de ces fonds de commerce est lui aussi reparti à la hausse, pour s'établir au prix record de 215 716€ en moyenne, soit 7,5% de plus qu'en 2021.

Tombé proche de 25 000 au plus fort de la crise Covid en 2020, cette augmentation inédite s'explique en partie par un redémarrage du marché, selon Thierry Millon, directeur des études chez Altares. « Le faible nombre de transactions réalisées pendant la période Covid justifie en partie un rattrapage des opérations en 2022. A l'image des faillites d'entreprises, les ventes de fonds de commerce avaient atteint un point très bas, et remontent donc progressivement. »

Les TPE animent le marché

Un nouveau dispositif fiscal en faveur des petites entreprises apparu avec la Loi de Finance 2022 a également pu encourager certaines entreprises à racheter des fonds. Cette nouvelle disposition permet ainsi aux petites entreprises (moins de 50 salariés, chiffre d'affaires inférieur à 12 millions d'euros, bilan ne dépassant pas 6 millions d'euros) à déduire du résultat imposable, l'amortissement sur une période 10 ans du fonds de commerce acquis entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025. Le gain fiscal généré peut alors favoriser le rachat de fonds de commerce, notamment pour absorber le surcoût lié à l'augmentation rapide des taux d'intérêt.

Car les petites entreprises sont les principaux protagonistes sur ce marché. Plus de 9 rachats sur 10 ont été réalisés par des entrepreneurs à la tête d'une TPE selon l'étude. Les ETI ont également été assez actives sur ce marché l'année dernière, 444 reprises ont été faites par ces sociétés, un nombre au plus haut sur cinq ans et en rapide augmentation en 2022 (+23%) après une hausse déjà marquée en 2021 (+44%). Au contraire, les PME ont racheté moins de 2000 fonds de commerce l'année dernière, soit une baisse de moitié par rapport à 2017.

Les grandes villes boudées

Dans le détail, le « leader » des transmissions, la restauration, concentre près d'un quart des échanges, avec une hausse de plus de 50% par rapport à 2021. Les cafés, auparavant dans le rouge (-10,3 %), retrouvent des couleurs en 2022 (+46,2 %). Dans l'hôtellerie, les reprises de fonds de commerce accélèrent également fortement en 2022 (+34,9 %).
Concernant les prix de vente, cette année 2022 marque un record, le prix moyen de vente de ces fonds de commerce étant supérieur à 215.000€. Un prix moyen toutefois tiré vers le haut par les pharmacies, qui s'échangent en moyenne pour plus d'un million d'euros.

Il est également intéressant de noter que cette nouvelle dynamique profite aux villes moyennes et aux petites villes. En effet, seulement une transaction sur dix s'effectue dans une des cinq plus grandes villes françaises. Les villes moyennes (de 20.000 à 100.000 habitants) ont quant à elles capté 27% des rachats, un point de moins que les petites villes (de 5 000 à 20 000 habitants) qui ont concentré 28% des échanges. « Ces chiffres s'expliquent par un retour d'attractivité de ces villes, qui est notamment le résultat de l'effet Covid. Les accompagnements gouvernementaux en faveur de l'attractivité des territoires, qui permettent de donner davantage de moyens aux élus locaux pour être en capacité d'attirer ces activités commerciales est aussi un facteur favorisant ces bons résultats, » détaille Thierry Millon.

Des entreprises plus pérennes

La reprise d'un fonds de commerce est également un facteur d'endurance, voire un levier de performance durable, à en croire l'expert d'Altares. « Les créations d'entreprises dans le cadre de l'acquisition d'un fonds de commerce sont beaucoup plus pérennes. En moyenne depuis 2017, 94% des créations par transmissions-reprises sont toujours vivantes trois ans après, soit 20 points de plus que le taux calculé par l'INSEE pour l'ensemble des créateurs d'entreprise. »

Reste maintenant à savoir si l'attractivité des fonds de commerce va se confirmer et si les prix vont continuer à augmenter en 2023. « Nous pouvons considérer que le dispositif fiscal qui court jusqu'en 2025 devrait continuer à porter ses fruits et à favoriser ces transactions, » conclut Thierry Millon.

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