Des résultats contrastés pour les entreprises du SBF 120 au 1er trimestre 2023
Les entreprises du SBF 120 ont connu un premier trimestre 2023 contrasté. Certains secteurs, comme le luxe ou le BTP, se portent bien affichant des résultats allant jusqu'à +20%. D'autres, comme l'industrie, ont connu un début d'année compliqué.
Dans un contexte économique compliqué en ce moment, les entreprises souffrent et les membres du SBF 120 ne font pas exceptions à la règle. L'association technique ATH, regroupant 38 cabinets d'audit et de conseil a publié récemment son Observatoire de l'information financière, portant sur les résultats des entreprises du SBF 120 au premier trimestre 2023. Il en ressort des résultats contrastés pour les 103 entreprises composant le SBF 120 ayant publié leurs résultats.
Même si leur chiffre d'affaires a tout de même augmenté, de 6,4% par rapport au 1er trimestre 2022, (atteignant un chiffre d'affaires cumulé de 90 milliards d'euros) les 103 entreprises composant le panel peinent tout de même à avoir des résultats dépassant grandement l'inflation, qui était de 5,7% en mars 2023. Pire, 25 sociétés ont observé un recul de leur activité (8 sociétés ont connu une baisse de plus de 10% de leur chiffre d'affaires, pouvant aller jusqu'à -24%). "Le chiffre d'affaires des sociétés du SBF 120 a globalement augmenté, mais nous sommes sur des proportions beaucoup plus limitées par rapport à l'année passée. Nous sommes sur une tendance qui flirte avec l'inflation, donc des gains relativement faibles. Concernant les sociétés ayant eu un recul d'activité et de chiffre d'affaires, c'est un phénomène étonnant, puisque l'année dernière était une année de reprise pour quasiment l'ensemble des secteurs d'activités, il n'y avait aucune société qui était en recul d'activité," détaille François Aupic, associé au cabinet RSM, qui a participé à l'élaboration de cette étude.
L'industrie au plus bas, le luxe peu impacté
Le secteur le plus marqué par ce recul d'activité est le secteur industriel. "Les entreprises de ce secteur commencent à connaitre un début de ralentissement de l'activité, dû aussi à la baisse du pouvoir d'achat des particuliers qui se traduit par une moindre demande pour les entreprises," reprend François Aupic. Par rapport à l'année dernière, l'expert note également des différences dans la façon dont les entreprises gèrent leurs stocks. "En 2022, pour contrer les problèmes d'approvisionnement et les fortes hausses des prix des matières premières, les entreprises avaient fortement augmenté leurs stocks. Aujourd'hui, avec le ralentissement de l'activité, le premier réflexe est de déstocker. Non seulement il y a une baisse de la demande, mais en plus les entreprises jouent sur les stocks pour les faire diminuer, ce qui créé une demande encore plus faible de la part des sociétés qui achètent ces matériaux de construction. Toute la chaine est donc impactée."
Au contraire, certains secteurs ont pu observer une hausse conséquente de leurs chiffre d'affaires (+20% de croissance de chiffre d'affaires). 43 sociétés ont ainsi pu constater une progression de leur chiffre d'affaires de plus de 10% par rapport à 2022. "Le secteur du luxe n'est pas du tout impacté par le ralentissement de l'activité économique. Le secteur du luxe étant porté par le continent asiatique, qui n'est pas touché par ce ralentissement. Ce secteur est aussi très peu impactés par la baisse du pouvoir d'achat. L'énergie est, de son côté, encore fortement porté par la hausse des prix. Ce secteur est encore fortement préservé. Nous avons enfin noté que les grands acteurs du bâtiment et des travaux publics n'étaient encore pas du tout impactés par ce ralentissement de l'activité," poursuit François Aupic. Reste maintenant à voir comment ces entreprises et ces secteurs vont se comporter sur le second trimestre et sur les suivants pour savoir si cette tendance se confirmera ou non. Pour l'expert, il n'y a pas de quoi s'alerter : "quand on regarde les prévisions des entreprises, elles n'ont pour l'instant pas revu à la baisse leurs prévisions, tant en terme de chiffre d'affaires que de résultats. Elles anticipent plutôt encore une année 2023 conforment à leurs attentes," conclut François Aupic.
Sur le même thème
Voir tous les articles Gestion des flux / du cash