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4 - L'importance du reporting extra-financier

L'information extra-financière s'est confirmée depuis peu avec l'ouverture d'un nouveau chantier : l'intégration. Celle-ci vise à rendre cohérentes et complémentaires les données financières et extra-financières au sein d'un même document destiné aux parties prenantes de l'entreprise.

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Avec la loi NRE de 2001, la France a engagé ses entreprises cotées dans l'exercice de l'information extra-financière, mais sans grande impulsion ni incitation à la clé. Désormais, le dispositif va fonctionner sous l'oeil vigilant des parties prenantes, qui pourront réclamer les informations que l'entreprise n'aura pas délivrées. La loi Grenelle 2 apporte plusieurs évolutions. Elle élargit le champ des entreprises concernées (celles de plus de 500 salariés), le champ des indications à fournir, en posant le principe de l'intégration dans la gouvernance - via le rapport de gestion présenté au Conseil d'administration et à l'Assemblée générale devant inclure ces données - et installe le principe de vérification par un tiers indépendant. Compte tenu de l'effort que cela nécessite au départ, la loi prévoit une progressivité dans l'application, selon la taille de l'entreprise, et l'absence de sanction, laissant aux vérificateurs et aux parties prenantes le soin de rappeler à l'ordre l'entreprise déficiente.

L'innovation importante est la fourniture de ces données, ainsi solidifiées, dans le document de référence, le rapport d'activité et sur un site accessible. Terminée la présentation à l'écart dans une plaquette de développement durable dont la crédibilité était largement contestée et la forme jugée inappropriée par les utilisateurs financiers.

Cet impératif, qui va concerner plus de 2000 entreprises en France d'ici à 2017, constitue un tournant considérable dans la transparence financière.

En attendant que ces démarches voient le jour et soient estampillées par les autorités comptables dans quelques années, apportant une meilleure transparence sur les risques et les opportunités de développement des entreprises, la démarche de communication extra-financière doit se construire méthodiquement et selon trois caractéristiques :

- Une information qui éclaire les enjeux sociétaux significatifs vis-à-vis du modèle économique et qui se fonde sur des référentiels que l'entreprise explicite, soit parce qu'ils sont de l'ordre de la conformité, soit parce qu'ils expriment ses choix.

- Des indicateurs présentés d'une façon lisible et exploitable, en termes de définition, de périmètre, de choix d'unité, d'évolution dans le temps et selon les activités et les pays, pour exprimer une matérialité économique.

- Des résultats ordonnés, priorisés, commentés pour nourrir des analyses stratégiques au plus haut niveau, des positions de management et des comparaisons sectorielles qui établiront la situation réelle de l'entreprise. La mesure extra-financière est faite pour aider les entreprises à se projeter dans le monde qui vient et à dégager des analyses et des actions qui les incitent à entrer plus rapidement dans l'économie durable, de façon rationnelle. Jusqu'ici, les meilleures l'ont fait par conviction. On attend de toutes, désormais, qu'elles le fassent par des calculs et des stratégies de management qui les rendront plus compétitives, face à la pression de la rareté, de la régulation et de l'exigence sociétale qu'on n'arrêtera pas. La compétitivité est de plus en plus extra-financière.


Patrick d'Humières, président de l'Institut RSE management

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