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6 - Le bilan carbone, pour réduire les coûts

La dépendance énergétique et les émissions de gaz à effet de serre de l'entreprise donnent aujourd'hui la température de sa santé économique. Obligation légale ou exigence des parties prenantes, aucune organisation ne pourra plus se passer de mesurer ses émissions de CO2.

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Bon nombre d'entreprises n'ont plus le choix en matière de comptabilité carbone. Depuis le décret n° 2011-829 du 11 juillet 2011 relatif au bilan des émissions de gaz à effet de serre (GES) et au plan climat énergie territorial, à partir de 500 salariés (en métropole), le bilan carbone est en effet obligatoire. Les entreprises concernées ont jusqu'au 31 décembre 2012 pour réaliser le bilan de leurs émissions de GES.

Extraite du pétrole, du gaz et du charbon, il est désormais acquis que l'énergie fossile est la grande émettrice des GES. Or, ces ressources naturelles sont épuisables et leur utilisation intensive fait flamber leur prix. À l'ère du réchauffement climatique et de la prise de conscience internationale de la nécessité de réduire les émissions de CO2, il y a fort à parier que la réglementation de 2011 va s'élargir à toutes les entreprises.

D'ailleurs, certaines petites structures, ne serait-ce que pour répondre à la demande de leurs donneurs d'ordres ou des consommateurs, ont commencé à réaliser leur bilan carbone ou plutôt leur bilan GES. Bien que rentré dans le langage courant, le Bilan Carbone® est une méthode de comptabilisation mise au point par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Cette solution française est devenue la propriété de l'association Bilan carbone. Mais il existe d'autres méthodes de comptabilisation comme la GreenHouseGAs Protocol Initiative. Couramment appelée "GHG protocol" et développée en partenariat avec des entreprises, des ONG et des gouvernements, cette méthode est la plus reconnue sur le plan international.

Les utilités du bilan carbone

Dans tous les cas, " le bilan GES permet d'identifier les postes générant le plus de CO2 en vue d'établir un plan d'action visant à limiter l'impact des activités de l'entreprise sur l'environnement ", explique Abdellatif El Assad, p-dg d'Eliadis, éditeur de logiciels, qui a lancé EliCarbon®, une solution collaborative de management des émissions de GES.

Selon la loi, la comptabilité carbone doit définir en équivalent de tonnes de dioxyde de carbone les émissions de CO2 provenant de sources fixes et mobiles nécessaires aux activités de l'entreprise (émissions directes) et celles associées à la consommation d'électricité, de chaleur ou de vapeur (émissions indirectes). Une synthèse des actions que l'entreprise envisage de mettre en oeuvre pour chaque catégorie d'émissions devra être jointe au bilan. Ces actions devront porter sur les trois années suivant l'établissement du bilan, qui doit indiquer le volume global des réductions d'émissions de GES attendues.

"Sur le plan économique, les actions en réduction des émissions de dioxyde de carbone peuvent se traduire par une baisse des coûts de fonctionnement, une amélioration de la qualité des produits ou encore en avantage concurrentiel en affichant l'empreinte carbone de son offre pour les donneurs d'ordres et les consommateurs ", insiste Abdellatif El Assad.

Le bilan carbone sert à répondre à l'impératif de réduction globale des GES, mais il reste encore difficile de déterminer la part complète du coût énergétique dans les coûts d'exploitation. " En effet, l'identification des risques énergétiques est encore sous-évaluée par les directions financières. Mais la problématique des coûts énergétiques étant inéluctable, il convient de mesurer les enjeux et de les insérer dans la planification stratégique de l'entreprise. Il va falloir procéder à un retraitement des coûts en fonction de leur nature, à partir des données comptables et analytiques traditionnelles ", constate Olivier Avril, directeur administratif et financier à temps partagé chez Acting Finances.

Quoi qu'il en soit, la réalisation d'un bilan de vos émissions de GES nécessite une expertise méthodologique et technique. Il convient donc de faire appel à un prestataire externe.

Samorya Wilson

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