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DossierFaut-il encore investir dans les Bric ?

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3 - Des marchés à fort taux d'inflation

S'implanter dans les Bric signifie s'implanter dans un marché fortement inflationniste. Avec, comme répercussion, des augmentations de salaires décidées par le gouvernement. Une fois ce paramètre pris en compte, reste à arbitrer sur la question du financement de l'entreprise.

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L'environnement des Bric se caractérise également par de forts taux d'inflation : en 2012, 7,18 % en Inde (contre plus de 10 % en 2010), plus de 6 % en Russie (contre 6,9 % en 2010), 5,8 % au Brésil (contre 5 % en 2010) et 2,6 % en Chine (contre 3,3 % en 2011). D'où des augmentations de salaire régulières et importantes. Au Brésil, la hausse des salaires est décidée par le gouvernement chaque année.

Pour contrôler l'inflation, les taux directeurs sont particulièrement hauts dans les Bric. En Inde, le taux directeur de la Reserve bank of India se situait à 8 % fin 2012. Le Selic (Sistema especial de liquidacão e custódia), le taux de base bancaire brésilien, comparable au taux de refinancement de la BCE, s'élevait à 7,25 % fin 2012. Ce chiffre, qui se répercute sur les taux pratiqués par les banques, complique le financement sur place.

Financer le développement de l'entreprise dans les Bric

Pour Sabine Fillias, managing director chez Chausson Finance, le financement du développement de l'entreprise dans les Bric dépend du timing de l'opération : " Si l'entreprise n'est pas lancée dans ces pays, il est beaucoup plus simple de lever des fonds en France. Même si une entreprise compte les plus gros donneurs d'ordres français, ça ne parlera pas nécessairement à un Russe ou à un Chinois, tandis que les Européens, eux, pourront valoriser le projet. " Mais comme le souligne Sabine Fillias, " a contrario, une fois l'entreprise entrée dans l'écosystème, les choses peuvent être différentes. Ce qui est important alors, c'est l'argent que le fonds vous apporte, mais aussi son carnet d'adresses, sa capacité à vous présenter les bonnes personnes ".

Frédéric Regert, le Daf de GL Events, confie ainsi que le groupe a eu des difficultés à trouver le moyen de financement adéquat pour s'implanter au Brésil : " Il est impossible de pratiquer des management fees, puisqu'elles sont taxées à plus de 40 %, un taux très dissuasif, et le marché bancaire est assez resserré. Nous avons fait le choix d'apporter des equities, et de les compléter avec des financements locaux pour les 10 000 m2 que nous construisons pour la Fifa dans le cadre de la Coupe du monde de football de 2014. "


Antoine Pietri

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