#FranceRelance - Bercy mise sur le préfinancement par affacturage
Après le prêt garanti par l'Etat voilà le préfinancement garanti par l'Etat. De quoi gagner des jours de trésorerie mais attention, le recours à l'affacturage n'est jamais anodin.
Dans le cadre du plan "France Relance" présenté par le Gouvernement le 3 septembre 2020 qui détaille la feuille de route pour "bâtir la France de 2030", les arbitrages en termes d'allocation de ressources ont été précisés et un dispositif de renforcement des financements par affacturage lancé.
L'arrêté fixant le cahier des charges du dispositif de renforcement des financements des entreprises par affacturage annoncé le 10 juillet dernier a été signé par Bruno Le Maire début septembre. Grâce à cet arrêté, les entreprises ont désormais la possibilité, et ce jusqu'au 31 décembre 2020, de solliciter auprès des factors un préfinancement nouveau qui, avec la garantie de l'Etat, pourra être mis en place dès la prise de commande et non pas après l'émission des factures comme il est traditionnellement d'usage.
Ainsi dès qu'une entreprise reçoit une commande elle peut obtenir une ligne de financement auprès de sa société d'affacturage. L'accès à un préfinancement dès la prise de commande sans passer par l'étape de production de factures devrait permettre aux entreprises de gagner 45 jours de trésorerie. Par ce nouveau dispositif, Bercy espère "accélérer la reprise d'activité et contribuer à la détente des délais de paiement au sein des chaînes de valeur, notamment dans l'industrie, le bâtiment et la construction", précise un communiqué. Le gouvernement compte sur le fait que le préfinancement des commandes servira à acheter des matières premières, à payer des salaires ou encore dans le meilleur des cas à conduire de front un plus grand nombre d'investissements.
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Cela dit, si le dispositif permet d'obtenir une ligne de financement plus rapidement il n'en reste pas moins basé sur une mécanique classique. En effet, une fois que la facture correspondant à la commande préfinancée est émise, une opération d'affacturage classique prend le relai. Et Bercy de préciser dans son communiqué : "Il s'agira donc pour l'entreprise bénéficiaire d'un contrat bout-en-bout, qui comportera une phase d'affacturage classique -non garantie par l'Etat- précédée d'une phase innovante de préfinancement garantie par l'Etat."
Or, n'oublions pas que le recours à l'affacturage n'est jamais anodin et représente un coût qu'il convient de prévoir et d'anticiper tout comme le remboursement d'un PGE. Suivant la situation de l'entreprise ce dispositif sera ou non judicieux. Attention en tous cas à ne pas mettre un cautère sur une jambe de bois ! Encore une fois, le Daf va avoir un rôle de conseil et de garde fous important à jouer auprès du DG.
Pour permettre aux entreprises d'y voir plus clair le ministère de l'Economie, des Finances et de la Relance a mis en place une foire aux questions accessible ICI
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