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Délais de paiement : les longs retards augmentent pour les PME

En matière de gestion de la trésorerie, les PME font toujours face aux mêmes écueils. Le dernier baromètre Arc/IFOP montre que les entreprises souhaitent aller plus loin et plus vite dans la mise en place des dispositifs proposés par le gouvernement mais restent confiantes sur leur croissance.

Publié par Camille George le - mis à jour à
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Délais de paiement : les longs retards augmentent pour les PME
© peshkov - Fotolia

Retards de paiement des factures, besoin en fonds de roulement, les PME font toujours face à des difficultés de financement de leur trésorerie mais restent positives quant à leur prévisions de croissance. "L'un des points intéressants de ce 8e baromètre Arc/IFOP est que l'optimisme économique des entreprise se stabilise, c'est donc positif", estime Denis Le Bossé, Co-fondateur du Cabinet Arc. En effet, 51% des dirigeants interrogés anticipent une croissance de leur activité et 73% estiment que la situation économique de la France restera stable sur les six prochains mois.

Pour autant 59% des entreprises interrogées constatent un désengagement des banques vis-à-vis des TPE-PME. "C'est un point essentiel", souligne Denis Le Bossé. Qui rappelle que si le retard de paiement moyen baisse pour les PME à 11,5 jours en 2018 contre 14,5 jours en 2017, les longs retards de plus de 30 jours eux, augmentent chez les PME à 20% contre 11% l'an passé. "C'est une conséquence directe d'un manque de flux des PME pour financer leur trésorerie. Les barrières d'accès au crédit bancaire provoquent des difficultés de trésorerie avec un impact direct sur les délais de paiement."

Quelles solutions mettre en place?

Pour lutter contre cette engeance des retards de paiement, les petites et moyennes entreprises se montrent assez unanimes sur les dispositifs à soutenir et les mesures à appliquer. Ainsi, 61% plébiscite la dématérialisation des facture comme levier efficace et 70% jugent utile d'étendre le Name&Shame en publiant les amendes sur les bases de données légales et non pas seulement dans la presse comme le prévoit la loi Pacte. Les PME sont également 70% à estimer que le relèvement de l'avance de 5% à 20% dans le cadre d'un marché public prévu dans la loi Pacte incitera les PME à répondre aux appels d'offres du secteur public. "Tout dépend bien sûr du délais de règlement de cet acompte, relève Denis Le Bossé. Mais s'il est respecté c'est en effet une mesure qui peut rassurer les PME vis-à-vis des marchés publics". Selon le baromètre encore 59% des PME ne répondent pas aux appels d'offres publics de peur de ne pas être payées.

Enfin, si 54% des répondants jugent l'affacturage inversé inefficace car trop coûteux et trop impactant pour les marges, les répondants sont autant à penser qu'une réduction du délais maximal de paiement à 30 jours date de facturation serait en revanche une solution efficace pour lutter contre les retards de paiement. De la même façon, l'affacturage inversé collaboratif, c'est-à-dire mis en place par le client et non par le fournisseur, comme le prévoit la loi Pacte peut également être une piste efficace. "Tout ce qui peut permettre d'améliorer la trésorerie des entreprises est une bonne chose, note Denis Le Bossé. Mais pour que cela fonctionne il faudrait déjà réussir la dématérialisation des factures et s'assurer de la bonne structuration des processus de validation au sein des entreprises."

Le crédit inter-entreprises fait toujours peur

En matière de solutions de financement, les entreprises se tournent de préférence vers le prêt bancaire lorsqu'elles y sont éligibles sinon elles continuent de s'appuyer sur l'allongement des délais de paiement fournisseur pour gérer leur trésorerie au quotidien. Le prêt inter-entreprise, lui, continue de faire peur. 81% des répondants estiment que cette solution présente un trop grand risque de créer une relation de dépendance. "Le problème est aussi que les directeurs administratifs et financiers en charge de ce type de financement n'ont pas les mêmes outils de suivi que les organismes bancaires et n'ont donc pas les mêmes possibilités de gestion de ces prêts notamment en termes de recouvrement", indique Denis Le Bossé.

Non, la solution la plus radicale et la plus simple reste d'inciter les PME à constituer plus de fonds propres. C'est d'ailleurs l'un des messages porté hier par François Asselin, président de la CGPME lors de la présentation des résultats du baromètre. L'incitation pourrait prendre la forme d'avantages fiscaux et représenterait selon lui une piste concrète pour renforcer la croissance des entreprises en 2019 et réduire les retards de paiement.

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