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Stairwage creuse le sillon de l'acompte sur salaire

Créée il y a 3 ans, la RH tech est toute proche de réunir 100 000 salariés, sur plus de 1000 sites, autour de son appli d'acompte sur salaire. Une proposition qui prend dans les métiers à forte intensité de main-d'oeuvre. Comme en restauration, chez Sushi Shop.

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Stairwage creuse le sillon de l'acompte sur salaire

« Sur le fond, la mensualisation du salaire n'a pas bougé en France depuis plus de 50 ans, souligne Yann Le Floc'h. Beaucoup de salariés ont aujourd'hui besoin de plus de souplesse, notamment en cas d'imprévus, dans la gestion de leur trésorerie. » L'objet en somme de Stairwage, qu'il a cofondé il y a trois ans, misant comme d'autres start-ups (Spayr, Nesspay, Rosaly) sur la digitalisation de l'acompte de salaire. Et la proposition de la RH tech, adossée à des fonds de dette pour délivrer son service sans impact sur la trésorerie des entreprises, convainc. Stairwage devrait d'ici la fin de l'été être proposée à quelque 100 000 collaborateurs dans l'Hexagone, sur plus de 1 000 sites.

Des temps de passage prometteurs, sur un acompte de salaire encore méconnu en France. Plus de la moitié des actifs (52%) en ignorent l'existence, selon une étude Opinion Way réalisée fin 2021 pour la RH tech. Qui estime, toujours en France, à environ 3% les volumes de rémunération versées via acompte. « C'est encore émergent, et cela tient souvent à une gêne de faire état, dans son environnement professionnel, de difficultés de trésorerie personnelles, relève Yann Le Floc'h. 73% des personnes interrogées préféreraient d'ailleurs demander un acompte via une application. Les attentes des salariés sont là, mais supposent des services comme le nôtre pour être converties en usages. »

Attentes réelles sur l'acompte sur salaire

Jean-Baptiste Tilloy, DRH France de Sushi Shop, 61 restaurants et 43 corners en propre dans l'Hexagone, est bien placé pour le savoir. Depuis 18 mois, Stairwage est proposé à l'ensemble de ses collaborateurs, 1400 à date. Avec des effets intéressants : trois salariés en succursale sur dix utilisent aujourd'hui son service, pour 250 demandes d'acompte par mois traitées en moyenne. Contre 50 avant sa mise en place : « Cela a décomplexé des collaborateurs qui restent sur une utilisation mesurée de l'outil, deux versements en moyenne par mois, pour un montant moyen de 200 euros par acompte », détaille le DRH de Sushi Shop. Un premier retour assez proche de celui de Stairwage, qui constate sur son portefeuille un taux d'utilisation approchant 45%, pour un montant moyen des acomptes atteignant 19% des salaires.

Mais à côté de l'usage, c'est aussi l' intérêt de l'appli pour attirer et fidéliser qui est mis en avant. Sur des secteurs aussi exposés au turnover que la construction, la restauration, l'industrie ou le tourisme, utilisateurs ultra-majoritaires de Stairwage, le service séduit. « Un nouveau restaurant, c'est 30 personnes à recruter et former, un corner, de 5 à 10, reprendJean-Baptiste Tilloy. Pour une enseigne qui, comme nous, se développe, le recrutement est très compliqué, sur un secteur qui a perdu 200 000 salariés depuis la pandémie. L'acompte sur salaire digitalisé nous aide à nous différencier auprès des candidats. » De quoi accompagner la dynamique du spécialiste des sushis, 100 nouveaux collaborateurs « a minima » à recruter d'ici la fin de l'année, de quoi nourrir aussi celle de Stairwage. La RH tech, forte de partenariats conclus avec Edenred, leader des avantages salariés, et Horoquartz, spécialiste de la gestion des temps de travail, voit se multiplier les appels entrants, et les prémisses d'un marché qui s'ouvre.

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