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Les directions financières en difficulté pour trouver des candidats qualifiés

Les attentes en termes de compétences apparaissent clairement comme prioritaires auprès des Daf, selon le guide des salaire publiés par le cabinet Robert Half jeudi 12 mai 2022. Les cinq premiers challenges de recrutement identifiés sont tous liés à un enjeu d'attraction ou de rétention de collaborateurs qualifiés.

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Les directions financières en difficulté pour trouver des candidats qualifiés

Le secteur de la finance est touché par une pénurie générale de candidats. Les directions financières n'ont jamais eu autant de mal à trouver des talents qualifiés. Ces derniers se retrouvant en position de force. Selon le guide des salaire publiés par le cabinet Robert Half jeudi 12 mai 2022, les cinq premiers challenges de recrutement identifiés sont tous liés à un enjeu d'attraction ou de rétention de collaborateurs qualifiés. La fidélisation des talents les plus performants est même devenue la priorité stratégique des entreprises, cité par 34% des Daf, qui ne se sont jamais autant investis pour retenir leurs collaborateurs et en attirer de nouveaux.

Parmi les autres défis et priorités, on retrouve la volonté des directions financières de trouver le bon profil parmi un nombre important de candidats (31 %), de dénicher un talent avec les bonnes compétences et capable de s'intégrer à l'entreprise (26 %), de recruter une personne avec les bonnes compétences pour le poste à pourvoir (26 %), mais aussi de faire monter en compétences les employés existants (24 %).

Interrogés sur les critères sur lesquels ils ne pourraient faire l'impasse lors d'un recrutement, les Daf mentionnent à niveau égal les compétences techniques et les soft skills (56 %), devant le niveau de diplôme (48 %).

La question salariale reléguée au second plan

A la différence des DG et DSI également questionnés par Robert Half, près de 4 Daf sur 10 évoquent la recherche d'un meilleur équilibre de vie comme principale inquiétude quant à leur capacité à attirer et retenir les talents. Le salaire préoccupe paradoxalement moins les directeurs administratifs et financiers. Seuls 22 % d'entre eux évoquent le fait de répondre aux attentes salariales parmi les principaux challenges de recrutement. Le critère arrive au 7e rang des items listés, par ordre de priorité. « Il y a pourtant une logique de marché, une réalité que les directions financières ne peuvent pas occulter. Les candidats restent en position de force. Si l'entreprise ne s'aligne pas sur les salaires, le risque est d'essuyer des refus successifs. De nombreuses sociétés ont profité de la fin de l'année pour augmenter les salariés. C'est important pour sécuriser leur processus et stabiliser leurs équipes », commente Aurélien Boucly, directeur chez Robert Half.

Près d'un recrutement sur deux échoue

Recruter est devenu plus complexe pour les directions financières. 45 % des Daf déplorent d'ailleurs un mauvais recrutement au cours de l'année passée, contre seulement 37 % des DSI.

« Le marché est tellement favorable aux candidats que certains profils, les plus jeunes notamment, n'hésitent plus à partir si le contrat ne correspond pas aux missions décrites lors de l'entretien, ou qu'on leur propose plus à côté. Le marché évolue plus rapidement que ce qu'on a pu constater ces dernières années. Sur des fonctions en contrôle de gestion, en contrôle financier, ou en trésorerie, on constate une véritable inflation sur les attentes des candidats », commente Aurélien Boucly, qui confie que 30% des 100 postes étudiés ont subi des hausses de salaires par rapport au second semestre 2021. Les directions financières doivent donc s'adapter, revoir dans certains cas leurs attentes sur les parcours professionnels, la nature de l'expérience recherchée, et proposer des rémunérations qui correspondent aux attentes du marché. « La nécessité de s'entourer d'équipes financières agiles s'impose comme une évidence au regard des nombreux défis actuels. Il faut poursuivre les transformations engagées pour permettre la croissance, mais aussi anticiper les risques. Conjoncture changeante, inflation, tensions sur les chaînes d'approvisionnement, blocage de flux financiers... Les défis sont nombreux. Les entreprises ont donc besoin de profils de haut niveau, », conclut l'expert.


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