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Ce que veulent les salariés du service financier

Si le salaire demeure le premier critère d'attractivité dans le choix d'un poste, un meilleur équilibre entre la vie pro et la vie perso est devenu un argument non négociable pour les salariés. Et en raison du dynamisme du marché de l'emploi dans la fonction finance, les entreprises n'ont pas d'autre choix que de se mettre au diapason.

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Ce que veulent les salariés du service financier

"Le marché de l'emploi est clairement en faveur des candidats, explique Aurélien Boucly, directeur Finance et Comptabilité au sein du cabinet de recrutement spécialisé Robert Half et leurs attentes n'ont jamais été aussi importantes". Dans sa dernière enquête "Ce que veulent les candidats" de mars 2022 le cabinet Robert Half met en évidence les exigences des salariés au regard de ce qu'offrent les entreprises. Et ce constat est sans appel : le salaire reste le premier critère d'attractivité pour 77% des salariés interrogés. Une exigence d'autant plus forte au regard de l'inflation.

Le salaire, premier critère d'attractivité

Sur le marché du recrutement, les financiers sont très recherchés et les salaires ont tendance à suivre. Ainsi, aujourd'hui selon la grille des salaires 2022 du cabinet, un Daf avec de l'expérience peut espérer un salaire moyen annuel de 150 K€. "Une entreprise qui souhaitait recruter une personne en finance en 2022 s'est rendue compte que le salaire qu'elle devait proposer s'éleverait à près de 65 K€ quand elle-même salariait son collaborateur entré en 2017 sur le poste à 55 K€", illustre le directeur Finance et Comptabilité de Robert Half. De cela, les entreprises sont conscientes. Ainsi, suite au grand mercato du marché de l'emploi post-pandémie et soucieuces de garder leurs meilleurs éléments en interne, "les entreprises n'ont pas hésité à ajuster leurs salaires et augmenter leurs collaborateurs", souligne Aurélien Boucly.

Pour un meilleur équilibre vie pro/ vie perso

Si 77% des sondés choisissent une entreprise pour une question de salaire, l'équilibre entre la vie pro et la vie perso arrive juste après avec 44% des réponses. "Un salarié ne change pas de poste uniquement pour une question de salaire, il faut aussi qu'il y voit une évolution en interne possible avec davantage de responsabilités, un meilleur équilibre entre sa vie pro et perso ou encore un temps de trajet limité", tempère Aurélien Boucly. Désormais les entreprises ne peuvent plus faire l'autruche sur ce besoin d'équilibre fortement sollicité par les candidats qui s'est décuplé avec les confinements. Pour preuve, la situation géographique de l'entreprise et une bonne flexibilité (télétravail, travail hybride, flexibilité des horaires) arrivent juste après dans les attentes des candidats avec respectivement 40% et 38% de réponses. D'ailleurs après la question du salaire, 79% des sondés seraient prêts à refuser une offre d'emploi si la localisation géographique de l'entreprise ne leur convenait pas.

Ainsi, le salaire ne fait pas tout. S'y ajoutent d'autres attentes, comme la possibilité de télétravailler, le fait de pouvoir évoluer en interne ou de trouver du sens dans son job. "La possibilité de télétravailler est d'ailleurs une des premières questions posée par les candidats", souligne Aurélien Boucly. Une tendance que confirme l'étude : suite à la crise sanitaire, 62% des personnes interrogées sont devenues plus exigeantes sur leur équilibre vie pro / vie perso. Et 78% des sondés estiment qu'ils restent dans leur entreprise parce qu'ils y trouvent un bon équilibre entre leur vie pro et leur vie perso. Une réponse qui arrive en tête du classement des raisons pour rester en poste loin devant des évolutions de salaires régulières (à 37%) ou de bonnes perspectives d'évolution de carrière (cité à 24%).

A salaire égal, un choix fait en fonction des valeurs de l'entreprise

La bonne nouvelle est que les entreprises ont bien pris conscience du bouleversement des attentes des candidats et tentent de se mettre au diapason. Ces dernières travaillent leur marque employeur et n'hésitent pas à mettre en avant leurs valeurs afin de séduire un maximum de candidats. Désormais, elles affichent clairement leurs objectifs en termes de DEI (diversité, équité, inclusion) comme la parité ou la présence de femmes dans des postes de fonctions dirigeantes. En effet, selon l'étude si la quête de sens est importante et en adéquation avec les valeurs de l'entreprise, 67% des personnes interrogées refuseraient un emploi si l'activité de l'entreprise était contraire à leur éthique et à salaire égal et 78% des sondés trancheraient en faveur des valeurs de l'entreprise. Enfin, 39% des personnes interrogées pourraient chercher un nouvel emploi si les activités ESG de l'entreprise ne s'amélioraient pas. Un large champ des possibles s'ouvre désormais pour les RH des entreprises.

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