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Face à la conjoncture, les PME et ETI résistent

Selon la Banque de France, la santé financière des PME et ETI est plutôt restée au beau fixe en 2022, malgré un contexte économique incertain. L'an dernier, elles ont notamment affiché une hausse de leur chiffre d'affaires et de leur valeur ajoutée. En revanche, le niveau de trésorerie s'est érodé et le nombre de défaillances poursuit son ascension.

Publié par Audrey Fréel le | Mis à jour le
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Face à la conjoncture, les PME et ETI résistent

Guerre en Ukraine, hausse des prix énergétiques, augmentation des taux des crédits bancaires, fin des aides liées au Covid... L'an dernier, les entreprises ont été confrontées à de nombreux challenges mais ont su rester résilientes, selon la Banque de France qui a organisé un briefing presse le 29 juin dernier. Objectif : fait un point sur la situation financière des PME et ETI en 2022. Pour cela, la Banque de France a étudié les comptes annuels de 1,4 millions de petites et moyennes entreprises, dont 1,1 M de liasses fiscales de micro-entreprises. "Cela nous permet d'avoir une vision quasi complète du tissu productif français à fin 2022, côté PME", indique Emilie Quema, directrice des entreprises à la Banque de France. Pour les ETI, la Banque de France s'est appuyée sur les comptes sociaux de son Fichier bancaire des entreprises (FIBEN). L'étude a été réalisée à partir d'un échantillon de plus de 46 019 entités légales regroupées en 6254 ETI.

Un chiffre d'affaires en progression

Après un recul en 2020 en raison de la crise Covid, le chiffre d'affaires des entreprises a poursuivi sa progression en 2022. Il a bondi de 13 % du côté des microentreprises, de 12 % pour les autres PME et de 14 % pour les ETI. "Pour les PME, le secteur de la restauration et de l'hébergement a notamment contribué à cette croissance du chiffre d'affaires. Du côté des ETI, nous constatons une forte progression du chiffre d'affaires dans tous les secteurs marchands", analyse Emilie Quema. La valeur ajoutée a également fortement augmenté en 2022 pour les microentreprises (+13,3 %) et les autres PME (+9,4%). Elle a notamment tirée par le rebond du secteur de l'hébergement-restauration. Du côté des ETI, la valeur ajoutée dégagée a augmenté de 8,6 %.

Une érosion de la trésorerie

En revanche, la trésorerie des PME et ETI s'est dégradée l'an dernier par rapport à 2021, mais reste à des niveaux plus élevés qu'avant la crise dans tous les secteurs. "Cela s'interprète davantage comme une amorce de normalisation que comme un signal alarmant", estime Emilie Quema. Le contexte inflationniste a mécaniquement joué sur les taux de marge. Par ailleurs, la croissance des stocks observée en 2022 a accru le besoin de financement des entreprises, ce qui a aussi pesé sur la trésorerie.

Une croissance soutenue des crédits bancaires

Malgré un contexte économique et financier incertain, les financements par crédit bancaire restent dynamiques (+5,7 % en avril 2023 pour les sociétés non-financières). "Les conditions de financement restent favorables pour les entreprises en dépit de l'augmentation des taux", relate la directrice des entreprises. En revanche, la Banque de France a observé une baisse du financement de marché (-0,6 % en avril 2023). "Les entreprises ont actuellement tendance à basculer sur les crédits bancaires car cela coûte moins cher", explique Emilie Quema. Selon la Banque de France, les petites structures sont notamment très dépendantes du crédit bancaire, qui est plus difficile à obtenir pour elles et à des coûts plus élevés. "En France, les entreprises s'endettent très largement à taux fixe et sur des périodes longues. Il s'agit d'un atout car elles sont beaucoup moins soumises à la hausse des taux de façon immédiate, cela reste plus stable", commente Emilie Quema.

Des défaillances en hausse

Au cours des derniers mois, le nombre de défaillances a poursuivi le rattrapage amorcé à l'automne 2021. Entre juin 2022 et mai 2023, la Banque de France a dénombré 47 231 défaillances, contre 32 401 un an plus tôt, et 59 342 en moyenne avant l'épidémie de Covid-19. "Dans une économie qui fonctionne normalement, il y a forcément des défaillances d'entreprise. 47 231 reste encore un chiffre anormal et bien en-dessous du niveau moyen des dix dernières années avant la pandémie", souligne Emilie Quima.

Si les PME et ETI semblent en bonne santé financière, la Banque de France a mis en avant quelques points de vigilance notamment les difficultés de recrutement qui peuvent freiner le développement des entreprises ou encore la hausse du coût du crédit, qui peut ralentir le développement des petites structures.

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