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Le directeur administratif et financier, le directeur juridique et la conduite du changement

Le changement c'est tout le temps! Les décideurs et conseils qui se sont succédé lors de la Conférence plénière de la 5ème édition du Congrès des Daf et DJ, sont tous tombés d'accord sur ce leitmotiv et ont précisé, à tout de rôle, ce que cela impliquait dans la conduite de leurs missions. Extraits.

Publié par Florence Leandri le | Mis à jour le
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Le directeur administratif et financier, le directeur juridique et la conduite du changement

Le changement c'est tout le temps ! Lors de la Conférence plénière de la 5ème édition du Congrès des Daf et DJ, jeudi 7 juillet 2016, avocat, expert-comptable, commissaire aux comptes, directeur financier et directeur juridique ont échangé sur cette impérieuse conduite du changement. Et ont tiré de leurs expériences respectives réflexions et conseils.

Arnaud Debray, représentant le Conseil supérieur de l'ordre des experts-comptables, a tenu à insister sur le caractère inévitable du changement, voire de la transformation pour toute structure: "même si votre entreprise n'est pas pour l'heure concernée par la transformation" induite par l'arrivée d'acteurs disrupteurs, "son environnement, clients et prospects en premier lieu, apprend à agir, vivre et se comporter autrement".

Denis Lesprit, pour la Compagnie nationale des commissaires aux comptes, a souligné que ce changement, constant et très large (allant de la digitalisation aux espaces collaboratifs ) "crée beaucoup de difficultés au niveau des comptes de l'entreprise" et que dans un tel contexte , "la qualité des états financiers ne peut se faire sans la qualité des SI".

Leila Hamzaoui, pour le Conseil national des barreaux (avocats), a concentré une bonne part de son intervention sur la loi Sapin dite loi anti-corruption, qui entraine un changement très conséquent pour les entreprises qui tombent sous le coup de ce texte : "le dispositif mis en place ne tient pas compte de ce que la pratique et l'environnement international ont pu mettre en place". Cartographie des risques corruption, formation des collaborateurs ..., la to do list est longue. Et les seuils - pour l'heure les entreprises de plus de 500 salariés et dont le chiffre d'affaires est supérieur à 100 millions d'euros- selon Arnaud Debray, "sont susceptibles d'être abaissés". Avis aux petites ETI et PME !

en page suivante : l'évolution des fonctions supports selon Jean-Hervé Lorenzi (Cercle des économistes)

Les 5 mots clés de Jean-Hervé Lorenzi (Cercle des économistes)

Sollicité sur l'évolution des deux fonctions support que sont le Daf et le DJ, Jean-Hervé Lorenzi a d'abord commencé son intervention en précisant que "décrire l'évolution de fonctions micro économiques au regard de tendances macroéconomiques n'est pas chose aisée" mais que pour mieux se prêter à l'exercice, il avait choisi de donner 5 mots clés, chacun recouvrant des dimensions qui impacteront les Daf et les directeurs juridiques. Les voici:

- choc démographique : même le taux de natalité est une des grandes forces de la France, notamment parce que c'est une "source d'innovations et que cela oblige à penser à l'intergénérationnel", le vieillissement qui affecte les autres pays en Europe et aux USA notamment, entraine un ralentissement mondial dont il faudra bien tenir compte.

- choc technologique : ce choc là a un impact sur le marché du travail car il le polarise de très forte manière avec d'un coté les "très bien placés, très qualifiés, et de l'autre, un très grand nombre de personnes, qui après avoir été sans emploi du fait des délocalisations, ont ou auront certes du travail , mais dans des conditions...".

- gouvernance : là l'économiste a insisté sur le fait que ce domaine là était un rôle clé du Daf qui doit veiller à retrouver un équilibre entre les différents stakeholders que sont les managers, les salariés, les actionnaires, les clients, après une succession de pouvoirs: les industriels d'abord, puis les managers à partir des années 50 et désormais les actionnaires.

- financement désintermédié: qui enjoint au Daf de trouver un financement plus sur le long terme mais qui lui permettra sans doute d'en finir avec avec le reporting quasi permanent ou instantané.

- et enfin formation professionnelle.

en page suivante: comment Darty -et son CFO- a divisé par deux en 1 an sa dette moyenne

Focus sur Albin Jacquemin, directeur financier de Darty ou réduire de moitié sa dette moyenne en 1 an

Darty c'est avant tout "des atouts exceptionnels comme sa logistique, son SAV, ses produits additionnels telle que l'assurance" a tenu a rappelé son directeur financier, Albin Jacquemin. Mais aussi des des spécificités liées à son activité comme un BFR négatif et forte croissance, qui ont incité l'entreprise à être peu précautionneuse dans ses négociations fournisseurs, puisque le cash généré était "énorme". D'où une dette moyenne à 300 millions d'euros en 2015. Un an plus tard, celle-ci est retombée à 150 millions. La recette du directeur financier? "Choquer. Et expliquer. Expliquer que la dette limite la capitalisation boursière. Qu'il faut déconstruire. " Et ne pas subir. "Donc faire rêver". Plus prosaïquement on retiendra trois conseils de l'intervention d'Albin Jacquemin:

- c'est toujours le directeur commercial qui décide des délais de paiements : "chez Darty, il est certes bien accompagné mais il garde la décision finale";

- trop de combats pour une fonction ce n'est pas pertinent;

- des prévisions de fonds de roulement hebdomadaire, largement diffusées au sein de l'entreprise (200 salariés concernés chez Darty).

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