Défaillances records d'entreprises : les TPE et PME touchées de plein fouet !
Des défaillances à un fort niveau historique
Au troisième trimestre 2024, 13 400 défaillances d'entreprises françaises ont été enregistrées, selon l'étude du cabinet Altares. Un nombre record qui inquiète malgré une légère baisse de ces défaillances en comparaison au deuxième trimestre 2024 (+ 16 000). Au total, ce sont près de 66 000 entreprises qui étaient signalées en défaut fin septembre dernier. En hausse de 20 % en comparaison à la même période en 2023, c'est le niveau de défaillances historiquement le plus élevé depuis dix ans en prenant compte la période avant-covid.
Pour Thierry Millon, directeur des études Altares, ces chiffres alarmistes sont à mettre en perspective sur le long terme. « Bien que le chiffre impressionne, notre pays affiche encore un solde positif par rapport à sa moyenne long terme puisque la moyenne des cinq dernières années, post Covid, se situera fin 2024 aux environs de 45 500 défaillances », rappelle l'expert. Selon lui, « plus que le nombre, c'est la taille des entreprises en défaut qu'il faut surveiller. Ce trimestre comme durant l'été 2023, 8 % des défaillances concernent des PME-ETI. Une proportion qui reste au plus haut sur dix ans, très au-dessus de celle observée avant Covid avec 6,4 % en moyenne. Les difficultés de ces employeurs font peser un risque fort sur l'économie et l'emploi des territoires. »
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Des TPE et PME en grandes difficultés
Ce sont les TPE et les PME de + de 50 salariés qui ont connu une hausse notable des ouvertures de procédures.
Dans le détail, 86 % des entreprises défaillantes emploient moins de cinq salariés. Près de 11 600 des très petites structures sont entrées en défaillance, un nombre en augmentation de 20 % par rapport au 3e trimestre 2023. Et les petites entreprises de six à neuf salariés sont encore plus en difficulté (+31 %). La cause ? La procédure de redressement judiciaire qui accuse un +61%.
Les PME de +50 salariés et les ETI quant à elles connaissent une hausse de défaillances de +47%, soit un impact conséquent sur l'emploi qui se traduit par près de 52 000 emplois menacés.
A contrario, les PME de moins de cinquante salariés résistent mieux avec +13 % d'ouvertures de procédures, un chiffre en « deçà » des résultats précédents.
Un constat qui rejoint l'étude sur les défaillances des PME et ETI du groupe BPCE L'Observatoire d'octobre 2024. Elle remarque une forte hétérogénéité due à la taille des entreprises. En clair, pour les structures de moins de trois salariés, le « rattrapage » des défaillances évitées de 2020 à 2022 par le fameux « quoi qu'il en coûte » du gouvernement pendant le Covid et le dispositif de soutien des PGE atteint 17 %, il est désormais de 100 % pour les PME et ETI.
Les activités BtoB au ralenti
Les activités BtoB dans les transports et le commerce de gros souffrent également d'une hausse de 40% des défaillances. En complément, 200 structures du secteur médical et social enregistrent une hausse des défauts de 31 %, ce qui inquiète les observateurs tant le secteur s'avère résilient habituellement.
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À noter, une lueur positive du côté des activités BtoC avec une baisse du nombre de défaillances depuis plusieurs mois notamment pour le commerce de détail, les services à la personne (coiffure, pharmacie, etc.) et le secteur de la construction qui résiste dans un contexte économique difficile.
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