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Seuls 36% des dirigeants financiers européens restent confiants pour la fin de l'année 2020

La part des dirigeants financiers européens déclarants "être confiant" pour l'année 2020, est passée de 50% avant la crise à 36% désormais, cette baisse se traduit également par une hausse du stress. C'est l'un des constats d'une enquête publiée le 23 juillet 2020 par Euler Hermes.

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Seuls 36% des dirigeants financiers européens restent confiants pour la fin de l'année 2020

La confiance des dirigeants financiers européens pour l'année 2020 s'est vue impactée par la crise. Passant de 50% avant la crise à 36% après, elle témoigne des difficultés rencontrées durant cette période inédite. Elle se traduit aussi par une hausse du stress (de 19% avant la crise à 39% désormais). Certains dirigeants financiers se disent même effrayés, c'est le cas de 23% d'entre eux.

Ce sont les premiers constats, publiés le 23 juillet 2020 dans un examen* de situation réalisé par Euler Hermes. En analysant la confiance et les priorités des dirigeants financiers européens, le spécialiste de l'assurance-crédit détaille un optimisme prudent relativement élevé en début d'année qui a significativement chuté depuis le début de la crise.

Un constat similaire en Europe et en France

Malgré la menace d'un risque politique élevé, illustré par une montée du protectionnisme et du changement climatique, les leaders financiers prévoyaient en début d'exercice une amélioration des performances financières. En effet, l'Europe s'est montrée résiliente au niveau de la situation économique et a su profiter de l'apport des nouvelles technologique, induisant un optimisme sur la croissance des ventes et des profits. Ça c'était avant la pandémie de Covid.

La crise a redistribué les cartes, impactant la perception des dirigeants financiers européens. En France, la conjoncture est appréhendée de la même manière. A savoir un mélange de confiance malgré tout, de stresse et d'inquiétude. Les dirigeants financiers français sont confiants pour 44% d'entre eux, contre 48% avant la crise. Le stress en revanche est davantage présent dans l'hexagone, il est passé de 13% à 33% pendant la crise. Les répondants ont également indiqué se sentir effrayés pour 20% d'entre eux, contre 6% précédemment.

Préservation du fonds de roulement

Avant la crise, la priorité en matière d'investissement était portée sur le digital. Mais depuis, la préservation du fonds de roulement a pris le dessus. Les directeurs financiers qui identifient cette préoccupation comme prioritaire, sont passés de 19% avant la crise, à 30% désormais. Malgré tout, les investissements digitaux restent une préoccupation centrale, passée de 21% aujourd'hui, contre 22% avant la crise, soit un recul modéré.

En France, les investissements digitaux arrivaient en tête des priorités avant la crise, place qu'ils conservent d'ailleurs aujourd'hui. On remarque que la préservation du fonds de roulement, même en sautant de 9 points, se stabilise en seconde place.

Les délais de paiement

En février, 47% des dirigeants financiers européens mentionnaient l'accroissement des délais de paiement comme le risque qui les avaient le plus affectés l'an passé. Une préoccupation accrue par la crise. Désormais, ils sont 65% à évoquer ce facteur comme étant le plus troublant en mars et avril 2020. Cette appréhension est justifiée par une incertitude concernant la trésorerie. 44% des répondants déclaraient être "complètement prêts" à faire face à un incident de paiement, contre 31% après.

En France, le constat est davantage alarmant. 43% des dirigeants financiers mentionnaient l'accroissement des délais de paiement comme le risque les ayant le plus accablés l'an passé, contre 70% après la crise.

L'enquête relève que c'est dans la préparation de la gestion des risques que les entreprises sortiront renforcées de cette crise. La situation actuelle mènera à une polarisation du monde des affaires. Les entreprises technologiques, qui savent rapidement s'adapter et qui ont des stratégies de gestion de risques solides survivront.

Méthodologie : Cette enquête Euler Hermes est basée sur 3 phases de recherches :

Phase 1 : un questionnaire en ligne, mené en février 2020 auprès de 847 décideurs financiers basés au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Italie.

Phase 2 : une série d'entretiens téléphoniques avec des décideurs financiers confirmés basés dans les 4 pays cités ci-dessus

Phase 3 : un nouveau questionnaire en ligne, mené en mai 2020 auprès de 222 décideurs financiers basés dans les 4 pays cités ci-dessus, afin de mesurer comment l'opinion des dirigeants financiers européens a évolué au regard de la crise Covid-19.

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