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DossierQuand la fintech révolutionne la finance

Technologie et innovation sont les maîtres-mots des acteurs de la fintech. Qui sont ces start-up qui viennent chambouler les banques? Où en est la "révolution" fintech? Voici un dossier pour faire le tour de l'écosystème fintech.

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Quand la fintech révolutionne la finance

1 Aux origines de la fintech

350. C'est le nombre de fintech déjà labellisées par le pôle compétitivité Finance, d'après Philippe Mutricy, directeur des études pour Bpifrance. Tous les opérateurs n'ont que ce mot à la bouche: dans toutes les conférences, tous les médias, il est question d'ubérisation du secteur financier, de renouveau des acteurs, de changement de paradigme.

Les noms de Lendix, Finexkap, Kantox, Compte nickel, Nancéo, Unilend, Lendopolis, Pandat ou encore Yomini reviennent régulièrement. Mais que font exactement ces start-up? À quoi servent-elles? Qu'offrent-elles? Grande révolution ou simple effet de mode? Premier élément: cet écosystème émergent semble tout récent mais ne l'est pas tant que cela. "La première vague de fintech date d'avant 2010", estime Isaline Merle d'Aubigné, responsable d'études pour Bpifrance Le Lab et auteur du rapport "Disrupter la banque pour la sauver - Les Fintech, acteurs de la révolution numérique en France". "Mais 2010, avec l'émergence de nouveaux progrès technologiques, notamment en matière de haut débit, et une forte évolution réglementaire, marque un moment charnière du développement des fintech dans l'Hexagone."

Que recouvre exactement cette dénomination de fintech? "Les entreprises qui s'appuient sur les technologies numériques pour proposer des services financiers aux particuliers (B to C) comme aux entreprises (B to B) et aux banques elles-mêmes", selon Isaline Merle d'Aubigné. Guillaume-Olivier Doré, rédacteur en chef de Fintech Magazine, agrégateur de contenus sur le sujet et fondateur de Robin'Finance, identifie même cinq secteurs d'activité sur lesquels interviennent principalement ces start-up: "Les opérations de paiements, le financement auprès des particuliers (crowdfunding au sens large qu'il finance, sur la base de don ou de prêts, les entreprises ou les particuliers), les infrastructures - par exemple sur la blockchain, dont on parle beaucoup en ce moment -, les néobanques, avec le Compte nickel ou N26 qui ont le vent en poupe, et enfin la collecte d'épargne avec des intervenants comme Yomini et qui en général s'appuient sur des robo-advisors."

Mais l'observateur liste également deux secteurs connexes qui pourraient y être intégrés: les insuretech (start-up dans le secteur de l'assurance) et les regtech (celles intervenant dans la réglementation). "Tous les secteurs de l'économie peuvent être "ubérisés" mais les premiers marchés concernés sont ceux qui cumulent une forte insatisfaction client, une réglementation très lourde et une clientèle captive, comme les taxis ou l'hôtellerie. C'est aussi le cas de la banque, jusqu'à une période récente", explique Philippe Mutricy. Et c'est justement dans ces failles que s'engouffrent les fintech.


Levées de fonds exceptionnelles, technologies innovantes, croissance remarquable: les fintech se retrouvent sous les feux des projecteurs depuis quelques années. Comment est apparu cet écosystème?

2 [ITW] Alain Clot (France Fintech): "La banque et l'assurance traditionnelles ont vécu"

> En 2016, fintech était le terme à la mode. En France et dans le monde. Mais comment se positionne la France vis-à-vis du reste du monde?

Même si on ne les appelait pas ainsi à l'époque, l'apparition des premières start-up de la finance date des années quatre-vingt-dix. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, c'était en France, avec la création d'acteurs comme Cortal et Boursorama. Au départ de simples courtiers ou site d'informations boursières en ligne dans le cas de Boursorama, qui s'est progressivement transformé en banque en ligne. Au tout début de l'histoire, la France, pionnière en finance en ligne, n'avait rien à envier aux autres pays...

Mais nous nous sommes peu à peu laissé dépasser en matière de fintech, notamment par la place londonienne qui a plusieurs années d'avance sur Paris. Très forte culture du "one-stop-shop" en France, contrairement à l'Angleterre, réglementation trop rigide, très protectrice du système en place, faible présence de capital-risqueurs... autant de facteurs handicapants. L'opposé des places anglo-saxonnes.

> Retard de la France, donc. Irrattrapable?

Certainement pas. Certes, nous avons pris quelques années de retard sur Londres et la Silicon Valley, mais le contexte a bien changé. L'écosystème français s'est structuré et développé, les ressources sont désormais disponibles et les régulateurs et les pouvoirs publics se sont mobilisés. Enfin, le Brexit pourrait être une formidable opportunité pour la place parisienne. Londres était attractive pour les start-up du fait de sa réglementation plus souple couplée à sa position dans l'Union européenne. Grâce au passporting (demande d'agrément dans un pays puis accès à tous les autres marchés de l'UE), elle était une localisation très recherchée. Ce ne sera plus le cas. Et sa place est à prendre.

"L'évolution en cours concerne l'agrégation de comptes et de services, la néobanque et la néoassurance."

> Quels sont les outsiders?

Dublin, Luxembourg, Berlin et Paris sont notamment dans la course. Et la France dispose de beaux atouts dans sa manche. Le capital-risque est désormais présent. D'énormes progrès ont été faits sur le champ de la réglementation, illustrés récemment par la création d'une structure unique AMF - ACPR dédiée aux fintech, qui joue pleinement son rôle d'accompagnateur. À quoi s'ajoute une forte culture de la finance en France avec des acteurs traditionnels solides et une forte compétence en sciences de l'ingénieur, notamment en matière de data science, coeur du digital. Ce sont autant d'atouts qui pourraient permettre à un écosystème déjà présent et solide de se développer fortement et à la fintech de devenir un pôle d'excellence français. Accompagner cette croissance, c'est l'ambition de France Fintech.

> Comment l'écosystème fintech français peut-il être aidé dans sa croissance?

France Fintech, en fédérant les fintech et en approfondissant les échanges avec tous les acteurs concernés (acteurs traditionnels, technologie, régulateurs, etc.), veut aider à accélérer le développement de cet éco­système. Nous contribuons à l'animation de ce dernier, par exemple avec l'organisation d'événements tels que "Fintech Revolution" qui a réuni, le 3 mai dernier à Paris, plus de 800 acteurs internationaux du secteur. Nous contribuons également au dialogue avec les régulateurs et les pouvoirs publics, qui sont très sensibilisés au sujet et ont d'ores et déjà envoyé des signaux forts. Enfin, nous avons un rôle de communication et d'information. 40% des Français se disent intéressés par les services des fintech, 15% environ y ont déjà recouru et la pratique se développe rapidement.

> En termes d'offres et de marché, ­comment percevez-vous les évolutions?

Jusqu'à récemment, les services proposés par les fintech étaient plutôt de type "vertical", proposant une prestation unique ou principale (financement participatif, paiements et transferts, change, conseil en investissement, financement, assurance...). L'évolution en cours concerne l'agrégation de comptes et de services, la néobanque et néoassurance. Bill Gates avait dit il y a 20 ans: "Le monde a besoin de banque, pas forcément des banquiers." Je ne pense pas que les banques disparaissent. Mais la banque et l'assurance traditionnelles ont vécu. Des acteurs nouveaux s'imposent et une forme de convergence entre le nouveau monde et l'ancien va s'accélérer. On parle de "coopétition", à la fois concurrence et coopération (intégration de l'offre fintech dans les modèles traditionnels). La pression qu'introduit la fintech profite à tout le monde; au consommateur bien sûr, qui voit les prix baisser et de nouveaux services se créer, mais aux acteurs traditionnels aussi qui, poussés à se réinventer, accroissent leurs chances face à la révolution digitale. Demain, le monde de la finance sera plus plastique, plus protéiforme et plus du tout monolithique comme il l'était il y a encore quelques années.

Alain Clot et son implication dans le monde financier digital

Après une longue carrière de banquier effectuée en France et à l'étranger, notamment au sein du groupe Société Générale, et de senior advisor pour Ernst & Young, Alain Clot est, depuis une dizaine d'années, très impliqué dans le digital, via son activité de business angel mais surtout en tant que président de France Fintech.

Cette association, créée en juin 2015, regroupe les start-up du secteur financier digital. Née de l'initiative d'entrepreneurs de la fintech souhaitant défendre leurs intérêts communs, elle compte aujourd'hui plus de 60 membres et a vocation à accueillir l'ensemble des entreprises utilisant des modèles opérationnels, technologiques ou économiques innovants et disruptifs.

L'association couvre aujourd'hui tous les secteurs de la fintech: paiements, financements, financements participatifs, conseil en investissement, services aux entreprises, néobanques, assurance, etc. Ses valeurs: le service des clients et des utilisateurs, l'éthique et l'excellence. Son credo: la France dispose d'une "équipe de France" de la fintech qui doit poursuivre son développement.

Intervenant incontournable du secteur financier depuis plusieurs décennies, Alain Clot, président de France Fintech, décortique les enjeux auxquels ce secteur est confronté et partage son analyse prospective.

3 Comment la fintech vient chambouler les banques

4 Un marché de niches

Besoin d'instantanéité, de services souples et efficaces, avec une meilleure transparence des coûts: les acteurs institutionnels répondent mal à certains besoins des entreprises, voire pas du tout: leurs process de validation sont trop lourds et trop cloisonnés. C'est d'abord à ces nouvelles attentes qu'ont répondu les fintech.

"Une fintech n'est jamais, à elle seule, en concurrence frontale avec la banque. Elle s'attaque à une activité niche de cette dernière", assure Philippe Mutricy, directeur des études pour Bpifrance. À l'instar de Spendesk, une start-up qui s'est employée à améliorer les moyens de paiement dans l'entreprise en proposant un service de cartes de crédit virtuelles et de gestion des justificatifs de notes de frais. Son cofondateur, Rodolphe Ardant, insiste sur ce point: "Nous élargirons probablement notre offre produit à terme mais l'idée initiale était de résoudre ce problème de moyen de paiement dans les PME."

Même démarche du côté de Lendix, leader du financement participatif d'entreprise, de Créancio ou de Finexkap, solutions alternatives à l'affacturage classique, ou de la plateforme facilitant les transferts de devises et accompagnant la gestion des risques liés au change, Kantox. Pour le CEO de cette dernière, Philippe Gélis, "l'objectif était de fournir un meilleur service aux PME, mal servies par les banques et pourtant soumises au risque de change, avec un coût totalement transparent". Pour attaquer ce marché de niche et "proposer mieux que les banques, nous avons dû développer une approche très expérience client", explique le fondateur de la plateforme.

5 De l'innovation d'usage à l'innovation technologique

Cette hyper adaptabilité aux besoins des clients impacte nécessairement le business model de ces fintech. "Après seulement cinq mois de recherche, nous avons abandonné notre premier projet de plateforme d'affacturage, gérée comme une place de marché, pour monter celui d'une société d'asset management qui prenait en charge, de A à Z, la gestion de la facture. Le projet était radicalement différent, notre prise de risque aussi et le business model a été totalement bouleversé", se souvient Cédric Teissier, cofondateur de Finexkap.

Une activité de niche, un business model évolutif centré sur les besoins clients, des méthodes agiles, mais aussi des temps de développement et de création de structure un peu plus longs que la moyenne des start-up, pour cause de secteur réglementé, voici les quelques traits communs à la majorité des fintech.

Jusque-là focalisée sur l'amélioration de l'usage client, la ligne de front des fintech pourrait pourtant légèrement dévier. "Les fintech se sont tout d'abord imposées par des révolutions d'usage. Elles ont réinventé l'expérience client en s'appuyant sur le mobile, sur des interfaces plus simples et plus ergonomiques et ont proposé une tarification plus attrayante, observe Isaline Merle d'Aubigné. Mais, de plus en plus, les fintech reviennent vers des innovations plus techniques, notamment dans les domaines de l'exploitation et la sécurisation des données, du machine learning, de la blockchain."

"Nous sommes condamnés à un positionnement toujours plus technique, confirme Philippe Gélis. À long terme, les banques risquent de nous rattraper sur l'expérience client et, dans une moindre mesure, sur la transparence. Nous n'allons pas pouvoir toujours nous positionner sur le prix, cela ferait de nous de simples low cost. Il va nous falloir trouver des solutions toujours plus innovantes qui apportent une grosse valeur ajoutée au client." Voici le credo qui explique le succès des fintech. En s'appuyant sur des équipes restreintes, des méthodes agiles, une culture digitale et en restant concentrées sur peu de sujets, elles réinventent en permanence l'offre de service bancaire.

La blockchain, disrupteur des disrupteurs?

Aujourd'hui, les fintech viennent ébranler les acteurs traditionnels de la finance. Mais ces nouveaux entrants ne risquent-ils pas, à leur tour, de se faire bousculer par la blockchain dans laquelle les acteurs historiques investissent massivement et que l'on annonce déjà comme la prochaine révolution du secteur de la finance?

Non, selon Isaline Merle d'Aubigné (Bpifrance Le Lab): "Pour les banques, la blockchain est un outil prometteur qui leur permettra de sécuriser les transactions. Elles pourront gagner en rapidité d'exécution, et donc optimiser les coûts en facilitant l'identification des interlocuteurs, des procédures de conformités, la vérification des données et de paiement."La blockchain est un outil et, par conséquent, pas un acteur.

Même son de cloche du côté , d'Alain Clot, président de France Fintech: "La blockchain est un protocole. Pour qu'elle fonctionne, il faut qu'elle s'impose comme standard." D'autant que, pour lui, les fintech ont un atout: "Elles sont agiles et, depuis leur création, passent leur temps à s'adapter et à évoluer en regardant toujours du côté de l'innovation et de l'usage. La blockchain est déjà intégrée dans les réflexions sur les modèles."

Une certitude. Pour le président de France Fintech, la blockchain ne se limitera - et ne se limite déjà pas - pas au bitcoin. Elle aura un impact sur bien des secteurs et des fonctions: notarial, assurance, audit, comptabilité.

>> À lire aussi: Le point sur la blockchain

6 Miser sur la coopétition

Les banques l'ont bien compris. Elles sont plus lourdes et peinent à se renouveler. "La solution n'est pas de digitaliser les banques mais, pour les banques, de créer un modèle digital", assure Alain Clot, président de France Fintech. "C'est culturel, explique Grégoire Lestapis, ancien directeur général de la banque BBVA France (lequel a rejoint récemment Lendix). Pour être une banque digitale, il faut que tous les postes de direction soient occupés par des digitaux et non des banquiers."

Une agilité qui n'est pas forcément codée dans l'ADN de toutes les banques traditionnelles, mais celles-ci s'adaptent. Longtemps à l'abri, en France, grâce une réglementation protectrice du système en place - ce qui n'est plus le cas - et une culture du one-stop-shop dont elles bénéficiaient, elles sont désormais soumises à une concurrence bien plus forte. Et pas uniquement des fintech françaises. Après une première phase distante, elles les observent maintenant avec attention, voire collaborent avec ces dernières. Les fintech inspirent les banques.

D'où un étrange jeu, entre concurrence et collaboration: la coopétition, qui a fait émerger un certain nombre de partenariats, à l'instar de la stratégie de BBVA. La banque espagnole prend des participations plus ou moins importantes dans certaines start-up "pour compléter notre offre de service soit sur une base géographique soit par segment", souligne Grégoire de Lestapis, qui a aussi monté son propre fonds d'investissement de capital venture, à San Francisco. "Ce fonds, qui travaille de manière indépendante, nous permet de regarder 800 dossiers par an, c'est une source d'information énorme et un outil de veille fantastique."

Difficile de savoir combien de partenariats sont signés entre fintech et acteurs traditionnels ou même d'en connaître le contenu dans le détail. Mais une certitude demeure: les lignes bougent. "De nombreuses ­fintech de l'association ont été approchées par des grandes banques et assureurs", confie Alain Clot. Une tendance à la structuration et à la concentration de ce petit marché en plein essor qui devrait se confirmer ces prochaines années.

GAFA: et si les concurrents des banques n'étaient pas ceux que l'on croyait?

On oppose facilement fintech et banques traditionnelles alors que la réalité du jeu de la concurrence est probablement bien plus complexe et là où on ne l'attend pas. "Les véritables concurrents des banques sont les GAFA", affirme Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance. "Et pas uniquement les géants américains mais aussi les Chinois comme Baidu, Alibaba ou Xaomi", ajoute-t-il.

Ils possèdent la force de frappe, la puissance clients, ils maîtrisent une quantité innombrable de données - de même que les banques, c'est aussi pour cela que les activités financières pourraient intéresser ces nouveaux entrants - et détiennent déjà les techniques et équipes pour se lancer. Ils ont d'ailleurs déjà fait une belle percée sur les activités des moyens de paiement. La seule chose qui les retienne encore, selon Grégoire de Lestapis, ancien directeur général de BBVA France: "Ils n'ont pas du tout envie d'intervenir sur un secteur aussi réglementé."

À quels besoins répond la fintech? Sur quels marchés se déploient ses acteurs? Quel est leur positionnement? Quel impact pour les acteurs traditionnels? Le point sur l'écosystème fintech.

7 Zoom sur quelques solutions proposées par les fintech

8 Agir sur la trésorerie

L'affacturage, tout le monde connaît. Mais ce sont souvent des processus lourds, longs et coûteux qui découragent les "petites" entreprises. Finexkap, l'un des pionniers de la fintech en France, a choisi de se développer sur ce créneau, en proposant une solution de financement de trésorerie des TPE et PME sur leur plateforme. "Les services financiers des TPE, PME et ETI ont moins de temps à consacrer à monter un dossier d'affacturage et ont besoin de plus de temps pour faire du business", souligne Arthur de Catheu, l'un des deux coprésidents et cofondateurs. "Nous ne demandons pas d'engagement de volumes ou de durée ni d'engagement de responsabilité du dirigeant", continue-t-il.

Finexkap s'engage sur un délai de 72 heures maximum pour accepter un dossier et mettre en place un compte sur sa plateforme, contre 25 jours en moyenne pour une structure normale. Au bout du compte, Finexkap modifie la gestion de trésorerie de l'entreprise, qui dispose ainsi immédiatement des montants facturés sur son compte. "Nous offrons donc une facilité d'usage à un besoin qui existe aujourd'hui. Nous souhaitons alléger les contraintes administratives et financières de l'affacturage classique et proposer une transparence totale de nos tarifs, qui sont fonction de plusieurs indicateurs", explique ainsi Cédric Teissier, l'autre coprésident et cofondateur. Le coût, quant à lui, reste très raisonnable, puisqu'il s'élève en moyenne à 2,49% du montant des créances au-dessus de 10 000 euros, avec dégressivité si le contrat est récurrent. À titre de comparaison, le taux chez les acteurs historiques peut aller jusqu'à plus de 10% en fonction des factures cédées.

"La facturation intégrée est aussi l'un des services offerts par les fintech et repose sur des logiciels qui font la liaison entre la comptabilité de l'entreprise et la facturation", explique Cyril Bertrand. Dans ce secteur, Fred de la Compta, One Up ou encore Oddu font référence et permettent d'avoir une comptabilité à jour en temps T. Le principe est simple: grâce à un scanner, une photo ou un envoie par e-mail, les factures sont réconciliées avec le compte bancaire via les plateformes. "Ces nouveaux usages de comptabilité en temps réel constituent un véritable changement pour les utilisateurs de ces applications. La réconciliation flux et cash facilite, grâce à l'automatisation, le travail des comptables", continue Cyril Bertrand.

9 Les devises moins chères

C'est un changement des habitudes de travail, des approches financières et comptables et des offres de services que proposent ces nouvelles technologies appliquées à la finance.

Dans le même ordre d'idée, l'accès au marché des devises peut s'avérer compliqué et opaque pour des entreprises ayant peu de volumes et passant par des circuits bancaires classiques. "Les banques n'ont aucune obligation de transparence sur la composition des commissions prélevées sur le marché des devises. Kantox affiche une transparence totale sur ses frais de transaction, notre volonté étant de rendre le change transparent", assure Philippe Gelis, le président fondateur de Kantox. La plateforme offre donc un accès au marché des changes à moindre coût, puisque le prix par défaut est de 0,29 % du volume.

Parallèlement, la plateforme se développe dans les logiciels pour apporter une valeur ajoutée supplémentaire aux entreprises. Kantox propose ainsi de monitorer les risques de changes et l'impact de l'évolution des changes sur le compte de résultat. "Nous connectons les ERP de nos clients avec la plateforme qui opère sur le marché des changes. Dès qu'une facture en devises est émise, le risque de change associé sera ­automatiquement couvert", explique Philippe Gelis. Cela permet à la fois une réconciliation et une mise à jour permanente du compte de résultat, tout en évitant les sources d'erreurs manuelles.

10 Des financements facilités

Levées de fonds ou emprunts, les entreprises peuvent désormais y accéder autrement que par les banques. Les plateformes de crowdfunding - financement participatif - sont d'ailleurs très (trop?) nombreuses, même si seuls trois ou quatre acteurs dominent le marché. Dans le crowdequity (financement en capital, dédié avant tout aux start-up et de plus en plus aux promoteurs immobiliers), on retrouve Wiseed, SmartAngels ou Anaxago; et dans le crowdlending (pour les prêts), Lendix ou Unilend font référence. Dans les deux cas, les entreprises font appel public à l'épargne des particuliers, via des plateformes.

Dans le cas du crowdequity ou financement participatif en actions, ce sont des parts d'entreprises qui sont proposées aux particuliers. Pour l'entreprise, les montants levés permettent de financer sa croissance en ayant accès rapidement aux fonds. "La moyenne des levées de fonds, chez nous, s'élève à 30 jours contre quatre à six mois dans les levées de fonds classiques", souligne Joachim Dupont, cofondateur d'Anaxago. Pour l'entreprise, pas toujours habituée à relever l'exercice, faire appel à ces plateformes, "outre la rapidité des opérations, c'est aussi la nécessité de mettre en place des outils de reporting, de suivi et d'information des investisseurs, mais aussi d'accéder à des réseaux auxquels elles n'auraient pas accès autrement", affirme Joachim Dupont. Ces réseaux peuvent ainsi venir des financeurs épargnants comme des entreprises présentes sur la même plateforme.

Du côté du crowdlending ou financement participatif par le prêt, là encore les entreprises ont accès à une source de financement alternative et plus rapide que les réseaux classiques. Pour Nicolas Lesur, créateur d'Unilend, "les prêts obtenus sur la plateforme servent le plus souvent à financer des dépenses immatérielles et leur montant unitaire (80 000 euros en moyenne) n'est pas rentable pour une banque. C'est une diversification des sources de financement et non un remplacement des banques". Et même si les taux d'intérêt sont de l'ordre de 6 à 8% selon les cas et la durée de financement, "le processus est beaucoup plus souple, aucune garantie personnelle n'est demandée, ni de sûreté ou autre garantie sur l'entreprise", précise Nicolas Lesur.

En définitive, c'est un changement des habitudes de travail, des approches financières et comptables et des offres de services que proposent ces nouvelles technologies appliquées à la finance. Certains acteurs comme Yomoni, précurseur de la gestion patrimoniale dans les fintech, voient déjà plus loin. "Il n'est pas impossible d'imaginer que d'ici peu nous proposions nos services d'accompagnement de l'épargne dans des produits d'épargne salariale à destination des entreprises", envisage Mourtaza Asad-Syed, le fondateur de Yomoni. C'est aussi le cas de Nancéo, qui compte réinventer le financement des ventes grâce à sa plateforme Leasa. L'idée est d'acheter les matériels et contrats aux concessionnaires pour les revendre aux bailleurs via Leasa.

Cependant, à peine en phase de décollage, ces nouvelles technologies appliquées à la finance posent déjà la question de la stabilité du système financier. Une interrogation qui, pour l'heure, n'a été soulevée que par le Conseil de stabilité financière lors du G20 en mars dernier.

De l'affacturage à la maîtrise du risque de change en passant par les levées de fonds, les fintech propose des solutions innovantes à différentes problématiques quotidiennes des entreprises. Découvrez ici quelques-unes de ces offres.

11 [ITW] Hugues Magron (Deloitte): "Les fintech ont le potentiel pour devenir un "game changer" pour les entreprises"

> En quoi les Daf ont-ils intérêt à travailler avec des fintech?

De manière générale, les fintech présentes sur le marché des entreprises offrent des solutions innovantes en matière de services financiers dans la gestion des besoins de financement de ces entreprises: affac­turage, paiements, financement peer-to-peer, equity... Pour le World Economic Forum, "les fintech ont tout le potentiel pour devenir un "­game changer" pour les entreprises" car elles sont plus rapides, moins coûteuses et faciles d'accès. Tout est dit! Face aux difficultés que peuvent rencontrer les PME pour leur finance­ment et la gestion de leur trésorerie, l'offre des ­fintech repose sur une simpli­fication des démarches, des algorithmes d'analyse du risque intégrant d'autres paramètres que les seules données financières et offrant une capacité de réponse rapide, voire instantanée, et des coûts réduits grâce à l'approche "full digital" du service.

> Les fintech vont donc modifier les habitudes des Daf?

Ces nouveaux acteurs constituent une ­alternative aux services traditionnels des établissements financiers. Ils viennent modifier potentiellement les habitudes dans la recherche de financement.
Plus que des habitudes dans la façon de travailler, c'est la nature des relations avec ses interlocuteurs habituels qui est amenée à évoluer. Cela modifie aussi la façon de piloter l'entreprise, de manière plus réactive et plus flexible, l'automatisation de plusieurs opérations permettant une gestion en quasi temps réel.

> N'est-ce qu'un phénomène de mode ou est-ce une tendance de fond?

Preuve que ces nouveaux services devraient se développer, les grandes institutions financières s'y intéressent, à l'instar de l'annonce de l'entrée au capital du leader du crowdlending aux entreprises de grands acteurs de l'assurance . À court terme, le décret d'application du 22 avril 2016 auto­risant le crédit inter-entreprises devrait permettre une accélération du développement de ce marché. À plus long terme, de nouvelles techno­logies comme la "blockchain" (technique qui apporte une sécurité de l'information et impossible à détruire grâce à un mécanisme de cryptographie et de traçabilité) pourraient permettre de pousser les innovations encore plus loin.

Qu'est-ce que les fintech peuvent apporter aux Daf? Découvrez l'analyse de Hugues Magron, associé conseil industrie financière chez Deloitte.

12 [Retour d'expérience] Parlabo mise sur une fintech pour l'affacturage

> Quelles raisons sont à l'origine de votre collaboration avec Finexkap?

Pierre Oslawski: Précédemment, nous travaillions avec une société de factoring classique, mais celle-ci était soumise à des règles de concentration, qui ne pouvait excéder 60% de l'encours global. Notre activité [la cosmétique, via de nouvelles applications à des actifs éprouvés, sous la marque Sampar, NDLR] n'étant pas linéaire, nous nous retrouvions avec de trop fortes concentrations et des problèmes de trésorerie alors que nous avions besoin de fonds pour passer nos commandes. Nous avons entendu parler de Finexkap par relation. J'ai rencontré rapidement les équipes. Leurs solutions me sont apparues rapidement comme une alternative intéressante pour financer plus facilement mon poste client et assouplir sa gestion. Je leur ai donc confié les factures françaises et ai poursuivi ma relation avec mon précédent prestataire pour les factures à l'international.

> Recourir à une fintech a-t-il répondu à vos attentes?

Oui. D'autant que si, à l'origine, Finexkap ne gérait que les factures nationales, les choses ont évolué. Dans le même temps, le seuil de concentration auprès de notre premier partenaire de factoring a été ramené à 30%. Je me suis retrouvé avec la même problématique qu'auparavant. Au même moment, la fintech a lancé son offre d'affacturage sur les créances à l'international. C'est très bien tombé! Maintenant, je poursuis cette double collaboration. Parce que je me retrouve avec des interlocuteurs dont la structure est à taille humaine, ils sont en mesure de comprendre ma problématique et de me répondre avec une grande souplesse. J'y ai trouvé ce que je ne trouvais pas chez un organisme financier de type classique.

"Des interlocuteurs dont la structure est à taille humaine, donc en mesure de comprendre ma problématique."

> Vos équipes se sont-elles facilement approprié ce nouvel outil? Quel a été son impact sur les opérationnels?

Seul mon service comptable est impacté par les relations avec ce nouveau prestataire, cela n'engendre donc pas de traitement plus lourd côté opérationnel. Mais d'un point de vue commercial, ce nouveau service nous permet de simplifier la relation client en n'ayant pas besoin de leur imposer des procédures contraignantes en matière de paiement - ce que ne comprennent pas, par exemple, nos clients américains - pour pouvoir lancer les commandes. De la même manière, un de nos clients règle via une carte American Express avec laquelle il a d'intéressantes facilités de paiement. Si nous avions dû gérer nous-même cette facture, nous tombions dans un process très fastidieux de vente en ligne. Désormais, c'est Finexkap qui gère la facture de A à Z sans que nous ayons à supporter cette complexité. Nous pouvons nous concentrer sur notre coeur de métier.

> Y a-t-il des points de vigilance spécifiques?

Faire appel à deux prestataires qui n'utilisent pas les mêmes procédures et états de compte, en matière d'affacturage, a un peu compliqué la donne lors de la mise en place des traitements comptables. Cela nous a demandé de multiplier les comptes par deux. Mais ce n'était qu'une question de rodage. Maintenant que le pli est pris, tout se passe très bien.

> Avez-vous recours à d'autres services de fintech?

Pas encore. Mais cette expérience m'a fait prendre conscience que beaucoup d'autres opportunités s'offraient à nous. Rechercher de nouveaux prestataires plus en adéquation avec nos besoins et notre taille, par exemple proposant des solutions de change, fait partie de mes objectifs pour la rentrée.

Raison sociale: Parlabo

Forme juridique: SAS

Activité: cosmétique

Création: 1984

Siège: Paris

Dirigeant: Patrick Sounigo

Daf: Pierre Oslawski

Effectif 2016: 16 salariés

CA 2014: 4 M€

>> À lire aussi: "Présent, avenir, structuration du marché: focus sur l'écosystème qui vient chambouler les banques"

Gérer sa trésorerie et assouplir la gestion de compte client, c'est possible grâce à des solutions d'affacturage alternatives. Retour d'expérience avec Pierre Oslawski, Daf de Parlabo, qui a recours à cette offre.

13 [Retour d'expérience] Dataiku virtualise ses cartes de crédit grâce à une fintech

> Quelle est l'origine de la mise en place de cette collaboration avec Spendesk?

Elisa Assier de Pompignan: Nous avions eu une très mauvaise expérience d'utilisation de cartes bleues de l'entreprise. L'une d'entre elles avait été piratée. Nous avions dû faire opposition sur tous les paiements en cours, ce qui a bloqué la plupart de nos logiciels de travail - pour lesquels nous avons des abonnements mensuels débités automatiquement sur une carte bleue. Un des fondateurs de Spendesk était alors en contact avec un de nos fondateurs. Cette solution de carte de paiement sécurisée émise à l'utilisation nous a donc intéressés. Nous avons eu la chance d'être bêta testeur et, maintenant que le service est commercialisé, nous poursuivons notre partenariat. Spendesk vient de compléter son offre avec des cartes de paiement plastique. Nous n'utilisons pas encore ce service, mais cela ne devrait tarder.

> Ce recours à une fintech a-t-il répondu à vos attentes et quel intérêt y trouvez-vous aujourd'hui?

Indéniablement. Au départ, chaque fondateur avait sa carte bleue, mais elles circulaient au gré des besoins des équipes - notamment pour les achats en ligne et réservations de billets d'avion. Aujourd'hui, pour tous nos paiements sur Internet, nous utilisons Spendesk et générons une carte de crédit virtuelle via un compte facile à créer pour chacun de nos salariés. Cette carte virtuelle à usage unique permet d'une part de sécuriser le paiement, et d'autre part de gérer de manière automatique toute la chaîne de la dépense: de l'émission du paiement à la génération de la centralisation des justificatifs en passant par l'intégration dans notre comptabilité. Les cartes bleues ne circulent plus, l'acheteur est facile à identifier et la comptabilité est réglée en trois clics.

> Vos équipes se sont-elles facilement approprié ce nouvel outil?

Le système fonctionne par des seuils et par un système d'approbation des demandes d'achats par les managers, que nous fixons en interne. Au départ, nous avions fixé des seuils pour tout le monde avec des systèmes de validation contraignants. Désormais, nous sommes en mesure d'analyser nos usages et besoins, les équipes ont compris le système et se sont bien autodisciplinées. En fonction des profils et des besoins de chacun, nous avons pu établir des seuils plus ou moins élevés, voire plus de seuil du tout dans certains cas.

> Y a-t-il des points de vigilance à garder en tête?

Je pense à la volatilité des prix des billets d'avion. Ils peuvent changer entre la recherche et la validation de la dépense par le manager. Notre parade: le salarié demande systématiquement une autorisation majorée de 20 € pour que l'achat ne soit pas bloqué par une augmentation peu significative des prix. En effet, chaque demande d'achat sur Spendesk permet de créer une carte de paiement virtuelle sur laquelle n'est chargé que le montant demandé et approuvé.

> Avez-vous recours à d'autres services de fintech? Cette multiplication des prestataires ne complique-t-elle pas votre tâche?

Oui, nous utilisons Expensify pour la gestion de nos notes de frais. Et non, ce n'est pas handicapant. Je préfère avoir plusieurs outils spécialisés et réellement adaptés à nos besoins plutôt qu'un seul interlocuteur qui aurait des difficultés à répondre à ces besoins spécifiques. Un prestataire unique n'est pas envisageable: les banques ne proposent pas ce type de services.

Repères

Raison sociale: Dataiku

Activité: édition de logiciels applicatifs

Forme juridique: SAS

Siège: Paris

Création: 2013

Dirigeant: Florian Douetteau

VP Finance: Elisa Assier de Pompignan

Effectif 2016: 49 salariés

Chiffre d'affaires 2015: 2 M€

Depuis février 2016, Dataiku a recours aux services de Spendesk. Retour avec Elisa Assier de Pompignan, VP finance de cette société qui permet aux entreprises d'accélérer l'analyse de données et la création d'applications business et prédictives en environnement big data.

14 [Retour d'expérience] Meninvest s'appuie sur la fintech pour lisser ses coûts de change

> Quelles raisons sont à l'origine de votre collaboration avec Kantox?

David Lescure: Créée en 2010, Meninvest est la holding de Menlook, site marchand de vêtements de prêt-à-porter haut de gamme pour homme. Elle s'est rapidement développée, en dupliquant son site mais aussi en investissant dans des sites existants, à l'étranger, y compris hors de la zone euro. Au fil du développement des sites Menlook à l'international, l'encaissement en devises est venu impacter une part de plus en plus importante de nos revenus. Aujourd'hui, près de 70% de notre chiffre d'affaires est réalisé à l'étranger, et près du tiers de nos bénéfices se compte en dollars ou en livres. La question du change est donc rapidement devenue un sujet pour nous. Les taux de conversion et les services proposés par Kantox pour optimiser cette partie de notre business sont sans concurrent. Nous avons donc naturellement fait appel à eux il y a environ deux ans.

> Recourir à une fintech a-t-il répondu à vos attentes?

Oui. La souplesse et la recherche conjointe de solutions et de nouvelles poches d'optimisation sont la force des fintech dans leur relation avec leurs clients. Kantox ne déroge pas à la règle. D'une part, les tarifs pratiqués par cette fintech sont bien plus avantageux que ceux que nous aurions obtenus auprès d'une banque et, d'autre part, son utilisation est extrêmement facile. Et ce point est essentiel pour les collaborateurs de la direction financière qui utilisent cet outil quotidiennement.

> Vos équipes se sont-elles facilement approprié ce nouvel outil? Quel a été son impact sur les opérationnels?

L'utilisation est très simple pour les fonctionnalités de base et il n'y a pas de perte de temps particulière. Le change se fait même plus vite que via une banque traditionnelle mais nous n'exploitons pas suffisamment les autres fonctionnalités proposées par Kantox, notamment celles qui nous permettraient d'aller plus loin dans l'automatisation du change. C'est un de nos objectifs pour les mois à venir.

> Y a-t-il des points de vigilance spécifiques?

Bien sûr, l'empilement des outils, particulièrement dans une entreprise d'e-commerce, ne doit pas se faire sans vision globale. Autrement, l'édifice peut devenir instable. Travailler main dans la main avec l'IT et avoir une vision système cohérente à long terme est indispensable.

> Avez-vous recours à d'autres services de fintech?

Oui, nous utilisons Adyen pour l'encaissement, et Dataiku pour la business intelligence. Comme indiqué, il y a un risque à empiler trop de systèmes, qui ne sont pas nécessairement tous compatibles. Cela pourrait alourdir notre fonctionnement. Mais il n'est pas exclu que nous ayons recours à l'avenir à des outils de gestion comptable ou de gestion de cash qui sont, eux, des outils satellite qui ne s'ajouteraient pas aux autres.

Repères

Raison sociale: Meninvest

Forme juridique: SAS

Siège: Paris

Activité: holding financière

Création: 2010

Dirigeant: Marc Menase

Daf: David Lescure

Effectif 2015: 130 salariés

CA 2015: > 50 M€

Ne pas subir les fluctuations des devises et profiter des mêmes conditions de change que les grands groupes auprès des banques est désormais aussi accessible à toutes PME travaillant à l'export, grâce à Kantox. Retour d'un utilisateur: David Lescure, Daf de Meninvest.

15 Quelle perspectives d'avenir pour la fintech?

Une hausse de 40% des levées de fonds pour les leaders de la fintech en 2016, soit 14,6 Md$ de plus qu'en 2015. La 3e édition du rapport international 2016 sur les fintech les plus innovantes, publiée par KPMG et la société d'investissement australienne H2 Ventures, confirme le très fort dynamisme de ce secteur.

De nouveaux sous-secteurs se démarquent dans le classement des leaders mondiaux de la fintech(1) réalisé à cette occasion. L'insurtech, à savoir les fintech dédiées à l'assurance, compte 12 représentantes dans le classement. La regtech, qui désigne les fintech spécialisées dans la réglementation, en dénombre quant à elle 9. "Le classement 2016 met en lumière une fintech qui se diversifie de plus en plus, et qui crée de la valeur dans de nouveaux secteurs, comme la regtech ou le data & analytics, tout en conservant une croissance continue dans l'insurtech et la blockchain", détaille Didier Descombes, associé KPMG responsable des activités strategy, customer et operations.

16 La Chine domine le classement

Dans le classement des Fintech 100 établi par KPMG, les fintech chinoises sont en pole position, avec 4 entreprises dans le top 5: la société spécialisée dans les paiement online Ant Financial arrive ainsi en tête. Ce palmarès se divise en 2 catégories: les 50 "Leading established fintech", qui compte les fintech les plus reconnues à travers le monde, et les "Emerging stars", qui recense les fintech émergentes, reconnues pour leurs capacités de disruption.

Trois sociétés françaises sont présentes dans le classement, dont une représentante de l'insurtech classée dans les Emerging stars: Fluo, qui aide les assurés à optimiser leur budget d'assurance tout en améliorant leur couverture, en analysant l'ensemble des assurances dont ils disposent déjà pour éviter les doublons et en les comparant aux meilleures offres du marché, garantie par garantie. Lendix, qui permet aux PME et TPE d'emprunter directement auprès des particuliers et institutionnels, arrive pour sa part en 32e position dans le classement des Leading established fintech, tandis que Leetchi, une solution de cagnotte en ligne, figure parmi les Emerging stars.

(1) Classement basé sur 5 critères: le montant des fonds levés, la proportion de fonds levés, la diversité géographique et sectorielle, l'attrait du marché et du consommateur et le "facteur X", une mesure subjective qui s'applique uniquement au classement des fintech émergentes "Emerging stars": il s'agit de la capacité d'innovation des produits et services proposés.

Les fintech s'affirment comme des challengers durables pour les banques, mais aussi pour les assureurs et les cabinets d'avocats. Le rapport Fintech 100 2016 dévoilé par KPMG fait le point sur les grandes tendances de ce secteur et distingue les innovations marquantes.

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