Créations d'entreprises : un début d'année 2025 marqué par le repli
Tensions commerciales, contexte géopolitiques, un vent de frilosité souffle sur l'entreprenariat français. D'après les données publiées par l'Insee vendredi 18 avril, les immatriculations d'entreprises ont enregistré une baisse au premier trimestre 2025 par rapport à la même période en 2024. Détails.

Le dynamisme entrepreneurial français semble connaître un passage à vide en ce début d'année 2025. Selon les dernières données publiées par l'Insee, les immatriculations de nouvelles entreprises ont reculé de 2,9 % au premier trimestre par rapport à la même période en 2024. Cette tendance baissière, observée depuis quatre mois consécutifs, reflète les incertitudes conjoncturelles actuelles, notamment le ralentissement économique mondial et les tensions commerciales renforcées par les mesures douanières mises en oeuvre par l'administration Trump.
En mars, la baisse s'est poursuivie avec un recul de 1,3 % des créations, toutes formes juridiques confondues, une évolution corrigée des variations saisonnières et des jours ouvrables. Sur les trois premiers mois de l'année, 275 140 entreprises ont été créées, une performance modeste comparée au niveau record atteint en 2024, avec plus de 1,1 million de nouvelles structures.
Les entreprises individuelles en fort recul
Cette baisse globale s'explique notamment par le fort recul des créations d'entreprises individuelles classiques, qui chutent de 17,4 %. Les microentreprises, pourtant moteur traditionnel de la dynamique entrepreneuriale, enregistrent également un léger repli de 1,6 % sur le trimestre. Cette inflexion survient alors même que le gouvernement réfléchit à abaisser le seuil de franchise de TVA, une mesure qui suscite de vives réactions dans le monde des indépendants depuis ces derniers mois. La réforme, suspendue jusqu'au 1er juin, reste en cours de concertation, mais l'exécutif peine à faire avancer ce dossier sensible.
La construction et l'industrie en repli, les transports résistent
Le secteur du bâtiment, en proie à des difficultés durables, contribue fortement à cette baisse d'ensemble. Le secteur industriel n'est pas épargné non plus, avec une chute de 12 % des nouvelles inscriptions en mars, que l'Insee lie notamment à l'évolution de la réglementation sur la revente d'électricité photovoltaïque. Les créations dans l'industrie manufacturière affichent également une tendance négative, un signal préoccupant pour la dynamique de réindustrialisation que cherche à impulser le gouvernement.
Quelques secteurs résistent toutefois. C'est le cas des transports et de l'entreposage, qui enregistrent une hausse, tout comme, dans une moindre mesure, l'hébergement-restauration, deux filières soutenues par une reprise progressive de la mobilité et de la consommation touristique.
Alors que l'activité entrepreneuriale traverse une phase de ralentissement, ces chiffres soulignent la fragilité du climat économique et l'importance des choix réglementaires à venir pour soutenir les porteurs de projets.
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