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Priorités des Daf 2023 : pilotage, cash et talents

La 11e édition de l'étude "Priorité des Daf" de PwC et la DFCG se fait témoin de son époque. Le risque n°1 est l'inflation et les talents rejoignent le pilotage de la performance et le cash au panthéon des priorités des directeurs financiers.

Publié par Eve Mennesson le | Mis à jour le
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Priorités des Daf 2023 : pilotage, cash et talents

Baptisée « Garder le cap face à l'incertitude », l'étude de PwC (en partenariat avec la DFCG) sur les priorités des directeurs financiers pour l'année 2023 traduit bien les enjeux auxquels sont confrontées les directions financières dans ce contexte qui mêle inflation, guerre en Ukraine, urgence climatique ou encore guerre des talents.

Risque n°1 : l'inflation

Le premier risque identifié est d'ailleurs l'inflation, aussi bien pour les grands groupes que pour les ETI/PME. Pour l'endiguer, les Daf interrogés la répercutent sur les prix de vente (35%) ou mènent des actions pour en limiter l'impact sur la marge (36%).

Toutes les catégories d'entreprises s'accordent aussi sur le deuxième risque : les impacts de la guerre en Ukraine. Pour le bas du podium, les grandes entreprises citent le risque cyber tandis que les ETI/PME s'inquiètent pour les talents.

La gestion des talents en hausse

Quoi qu'il en soit, les risques sont nombreux et les Daf se montrent plus inquiets que l'année dernière (24% vs 15% en 2022 mais 44 en 2021). A trois ans aussi les perspectives s'amenuisent (78% vs 87% en 2022).

Il n'est donc pas étonnant que le pilotage de la performance reste en tête des priorités, aussi bien pour les grands groupes que pour les ETI/PME. « Le pilotage de la performance est toujours une priorité mais la gestion des talents représente un vrai enjeu à long terme », a observé Laurent Morel, associé consulting finance chez PwC France et Maghreb, lors de la présentation de l'étude au congrès Financium organisé par la DFCG.

En effet, la gestion des talents occupe la troisième place des priorités des Daf de ETI/PME et la cinquième place pour ceux de grands groupes ; surtout, à 3 ans, la gestion des talents grimpe à la troisième place pour les grands groupes et devient la deuxième priorité des Daf de PME/ETI. Le reste du classement est occupé par le cash (2e place pour toutes les tailles d'entreprise), le développement (3e place pour les grands groupes, 4e place pour les ETI/PME), l'optimisation des processus (5e place pour les ETI/PME, 6e pour les grands groupes) et la maîtrise des risques (5e place pour les grands groupes, 6e place pour les ETI/PME).

Notion de performance RSE

Cette année un pan de l'étude de PwC est par ailleurs consacré à la RSE. « La RSE est incontournable, a jugé Laurent Morel. S'il y a toujours beaucoup de réglementaire dans ce domaine, nous sommes aussi en train de passer à une notion de performance RSE dans laquelle le Daf a un rôle à jouer ».

Ainsi, les Daf interrogés dans le cadre de l'étude sont 24% à juger que la direction financière doit assurer la qualité et disponibilité de la donnée extra-financière et 23% à penser que les Daf doivent valoriser les impacts environnementaux et sociétaux de l'entreprise. En outre, 78% des directions financières s'attendent à atteindre en moins de 5 ans les standards de qualité, de robustesse et d'auditabilité observés pour la communication financière.

Des financiers agiles

Présentée à l'occasion de Financium, cette étude a fait réagir de nombreux directeurs financiers. « L'agilité est ce qui me préoccupe le plus : on va de crise en crise et on ne sait pas quelle sera la prochaine crise », a déclaré Carole Ferrand, CFO de Capgemini. Un sentiment sur lequel elle est rejointe par de nombreux confrères : « Nous devons optimiser les process budgétaires, trop longs et trop complexes, et adopter des process budgétaires plus agiles », a par exemple avancé Grégory Sanson, chief finance digital transformation & development officer au sein du groupe Bonduelle.

Cette agilité, Frédéric Baudeau, vice-president finance operations chez Technip Energies, pense qu'il faut aussi l'avoir concernant le sujet de la RSE : « Il y a un monde nouveau à appréhender pour créer de la valeur », a-t-il pointé. Carole Ferrand a reconnu de son côté que ce sujet irriguait aussi bien le business (les clients ayant des ambitions ESG) que le financement (« Lors des road shows, nous avons toujours des questions sur la dimension ESG », a-t-elle rapporté) et même la rétention des talents.

Ce troisième sujet, celui des talents, a beaucoup fait réagir. « Il faut s'assurer que les équipes sont là pour passer la crise, travailler finement sur les salaires et faire des efforts à certains endroits afin de garder les talents à d'autres », a proposé Régis Massuyeau, CFO du groupe Maisons du Monde. Inflation et guerre des talents obligent effectivement à des arbitrages.

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